Haïti,
le désastre et les rêves / [collectif]. - Paris :
Riveneunve, 2011. - 251 p. : ill. ; 21 cm. -
(Riveneuve continents, 13). ISBN 978-2-36013-035-1
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| Ma chute est mon Cheval pour poursuivre le voyage.
Frankétienne — cité par Bernard Hadjadj, p. 20 |
ALAIN SANCERNI et LYONEL TROUILLOT
: Haïti pose problème. Impensable au moment de sa naissance
qui confronte les Lumières à leurs propres limites.
Modernité de fait du seul État criant victoire sur le
système colonial esclavagiste, s'inscrivant d'entrée dans
le débordement, la marge. Quel est le poids de cette solitude
native sur le langage, l'organisation sociale ? Avec quels mots
dire soi et l'autre quand nul ne vous accorde le statut de
« prochain » ? À quels doutes,
impasses, chemins et cohérences conduisent cette solitude native
et son prolongement dans la durée ?
L'Histoire donc.
Celle, sociale et politique, des structures et des pratiques. Celle,
formelle, des arts en général et de la littérature
en particulier qui demeure le lieu où ça parle et ne
parle pas, où se dit l'indicible, où l'impensé se
pense enfin avec la force et la faiblesse du trope, du mythe, de
l'inconscient entre le je et le collectif.
Récemment
— le 12 janvier 2010 —, le tremblement de terre
est venu renouveler l'aventure épisodique du désastre
naturel, mais rappeler aussi la part de l'homme dans le malheur dont la
nature est l'occasion, et par contrecoup que l'homme tout seul est
aussi capable de plus grands désastres encore et d'une horreur
à en couper les langues. La littérature du monde est
pleine de ce partage entre bruit et silence : à partir
d'Haïti, et autour, « Riveneuve Continents »
a proposé aux écrivains de reprendre et de continuer
cette élucidation sur la légitimité de la
littérature, sous l'angle de la confrontation entre l'auteur et
l'indicible, comme expérience des limites.
[…]
De
manière fragmentée, dans la rencontre libre de
différents genres et disciplines, entre savoir et poésie,
le défi que ce numéro a lancé à ses
collaborateurs, c'était de mettre un paysage sur l'informe.
Parfois la main s'arrête d'écrire pour se tendre, et saluer simplement, nommer l'ami ou lever le silence : cela suffit alors.
☐ Introduction, pp. 5-7
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SOMMAIRE |
Alain Sancerni et Lyonel Trouillot, Introduction
- Dominique Batraville, Elégie à Port-au-Prince
- Lyonel Trouillot, Ecrire pour Haïti : l'invention du prochain
- Frankétienne, Requiem de lune amère
- Bernard Hadjadj, « La brèche ardente », Haïti après le séisme et Frankétienne
- Jean Durosier Desrivières, Mot-dit, Haïti : une piste des failles …
- Chanson, Le rêve d'habiter
- Alain Sancerni, Le Massacre des Innocents
- Héléna Hugot, De l'autre côté
- Gary Klang, Haïti, ou Œdipe sous les tropiques
- Chanson, Partage inégal
- Michel Maffesoli, Savoir dire l'indicible
- Daniel Delas, Les tréteaux du désastre : entre l'histoire et la fiction
- Lenous Suprice, L'île en jeu
- Robert Berrouët-Oriol, Découdre le désastre
- Chanson, La Triste Façon
- Atelier Jeudi Soir, Journal des années dures
- Julia Gaffield, The struggle for Hayti to overcome St. Domingo
- Chanson, Cœur d'herbe
- Nathalie Etoke, Libérer la vie des décombres
- Lionel Manga, Le sentier lumineux
- Antoine Tshitungu Kongolo, La proue des Caraïbes
- Chanson, Mauvais œil
- Yves Wellens, Après le second immeuble à terre
- Eric Brogniet, Soleil des transgressions
- François-Pierre Nizery, Maudit soit qui mal y pense
- Chanson, Promesse
- Sylvestre Clancier, Haïti pour moi
- Jérôme Lebaud, Le soleil se lèvera-t-il à l'ouest ?
- Chantal Boedts, Peau noire, gueule de famine
- Robert Giroux, Haïti, la peur
- Eric Sarner, Alger - Port-au-Prince
- Vel, Anyen / Rien
- Dominique Batraville, L'archipel des hommes sans os
Libre cours
- Sony Labou Tansi, Le mort te dit adieu, toi qui restes vivant
- Emile Ollivier, Langue de l'Autre, langue de l'hôte
- Anthony Phelps, Sous la coulée du songe
- Henry Saint-Fleur, 11 Septembre …
- Lenous Suprice, Des mots et des chiens
- Daniel Fano, Un monument au lecteur inconnu
- Fulvio Caccia, Le projet
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | | | | - Frankétienne, « Dezafi », Port-au-Prince : Éd. Fardin, 1975
- Frankétienne, « Pélen tèt », Port-au-Prince : Éd. du Soleil, 1978
- Frankétienne, « Les affres d'un défi » trad. française de Dézafi, Port-au-Prince : Ed. Henri Deschamps, 1979 ; Paris : Jean-Michel Place, 2000
- Frankétienne, « L'oiseau schizophone », Port-au-Prince : Éd. des Antilles, 1994
- Frankétienne, « L'oiseau schizophone », Paris : Éd. Jean-Michel Place, 1998
- Frankétienne,
« Haïti chaos, Haïti Babel ... »
in : Bernard Magnier (éd.), A peine plus qu'un cyclone aux Antilles, Cognac : Le Temps qu'il fait, 1998
- Frankétienne, « D'un pur silence inextinguible, premier mouvement des Métamorphoses de l'oiseau schizophone », La Roque d'Anthéron : Vents d'ailleurs, 2004
- Frankétienne, « Ultravocal », Paris : Phébus, 2004
- Frankétienne, « Mûr à crever », Bordeaux : Ana Éd., 2004 ; transl. as « Ready to burst », Brooklyn : Archipelago books, 2014
- Frankétienne, « Anthologie secréte » Montréal : Mémoire d'encrier, 2005
- Frankétienne, « Melovivi, ou Le piège (suivi de) Brèche ardente », Paris : Riveneuve, 2010
| - Gary Klang, « Ex-île », Longueuil (Québec) : Humanitas, 2003
- Gary Klang, « Kafka m'a dit », Longueuil (Québec) : Humanitas, 2004
- Gary Klang, « Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie », Montréal : Mémoire d'encrier, 2005
- Gary Klang, « Monologue pour une scène vide », Montréal : Dialogue Nord-Sud, 2013
| - Emile Ollivier, « Passages », Montréal : L'Hexagone, 1991 ; Paris : Le Serpent à plumes, 1994, 2001
- Emile Ollivier, « Port-au-Prince ma ville aux mille visages » in : Bernard Magnier (éd.), A peine plus qu'un cyclone aux Antilles, Cognac : Le Temps qu'il fait, 1998
- Emile Ollivier, « Mille eaux », Paris : Gallimard (Haute enfance), 1999
| - Anthony Phelps, « Les doubles quatrains mauves », Port-au-Prince : Ed. Mémoire, 1995
- Anthony Phelps, « Une phrase lente de violoncelle », Montréal : Éd. du Noroît, 2005
- Anthony Phelps, « La contrainte de l'inachevé », Montréal : Leméac, 2006
- Anthony Phelps, « Mon pays que voici », Montréal : Mémoire d'encrier, 2007
- Anthony Phelps, « Je veille, incorrigible féticheur », Paris : Bruno Doucey, 2016
| - Lyonel Trouillot, « Les fous de Saint-Antoine : traversée rythmique », Port-au-Prince : Ed. Henri Deschamps (Cahiers du Vendredi), 1989
- Lyonel Trouillot, « Rue des Pas-perdus », Port-au-Prince : Ed. Mémoire, 1996
- Lyonel Trouillot, « Les dits du fou de l'île », Port-au-Prince : Éd. de l'Île, 1997
- Lyonel Trouillot, « Thérèse en mille morceaux », Arles : Actes Sud, 2000
- Lyonel Trouillot, « Histoires simples », Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 2001
- Lyonel Trouillot, « Les enfants des héros », Arles : Actes Sud, 2002
- Lyonel Trouillot, « Eloge de la contemplation », Paris : Riveneuve, 2009
- Lyonel Trouillot, « Yanvalou pour Charlie », Arles : Actes Sud, 2009
- Lyonel Trouillot, « La belle amour humaine », Arles : Actes Sud, 2011
- Lyonel Trouillot, « Parabole du failli », Arles : Actes Sud, 2013
- Lyonel Trouillot avec Louis-Philippe Dalembert, « Haïti, une traversée littéraire », Paris : Culturesfrance, Philippe Rey ; Port-au-Prince : Presses nationales d'Haïti, 2010
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mise-à-jour : 31 octobre 2011 |
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