Les doubles quatrains
mauves / Anthony Phelps. - Port-au-Prince : Ed. Mémoire,
1995. - 63 p. ; 20 cm.
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CLAUDE PARADIS : […] Avec
Joël Des Rosiers, Anthony Phelps se situe parmi les
poètes francophones les plus originaux issus de la
communauté haïtienne. En lisant son dernier recueil, Les doubles quatrains mauves, une première fois […] j'eus l'impression d'un rapprochement possible avec les Quatrains valaisans
de Rainer Maria Rilke. Le parallèle est intéressant,
mais, dans le cas du poète haïtien, plutôt que d'un
éloge du pays d'accueil, nous avons droit à une
envolée dans le temps et l'espace d'une enfance haïtienne
retrouvée (peut-être parce qu'elle croise l'enfance de
“ Laurie, [s]a petite-fille ”, à qui
l'auteur dédie le recueil). Dans une écriture
dépouillée et combien nouvelle, les poèmes
d'Anthony Phelps nous amènent à nous demander aussi
“ comment fêter la fidélité du
regret ”, et nous nous laissons bercer par le flot
ininterrompu des images. “ À l'impromptu du
couchant / si j'avoue que tant et tant je t'aime / tu renais
chaque fois / plus nue dans le jasmin de ta rose. ” […]
☐ Nuit blanche, Magazine littéraire, 63, printemps 1996 [en ligne]
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JEAN-LOUIS JOUBERT : Anthony Phelps, un des principaux
animateurs de la vie culturelle haïtienne dans les années
50 et 60, est l'auteur d'un roman (Moins l'infini, 1973)
traduit en plusieurs langues. Mais il est surtout un poète,
dont les œuvres ont été publiées en Haïti
[…] comme à Montréal, où le poète
exilé a pu travailler comme journaliste et comme homme
de radio […], mais aussi à Paris […] et à La
Havane […].Sa poésie, profondément ancrée
dans le pays natal, a été douloureusement marquée
par l'expérience de l'exil.
Avec Les Doubles Quatrains
mauves […] il condense, dans la forme brève du quatrain
en vers libres, les images maîtresses qui composent le
puzzle de son expérience. Il invente une forme sculpturale
(qui peut rappeler celle inventée à la fin du siècle
dernier par Jean Moréas dans ses Stances) :
deux quatrains bien découpés sur la page, dans
une énigmatique superposition. Des quatrains « mauves » :
la synesthésie reste mystérieuse, même si
un des derniers poèmes rapporte le « mauve »
à la montagne, par opposition au « bleu-vert
équivoque » de la mer.
[…]
☐ Notre librairie, 133, janvier-avril 1998
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Eté »,
Port-au-Prince : Imprimerie N.A. Théodore (Samba), 1960
- « Présence »,
Port-au-Prince : s.n. (Haïti Littéraire), 1961
- « Eclats de silence »,
Port-au-Prince : Art graphique presse (Haiti Littéraire), 1962
- « Points cardinaux »,
Montréal : Holt, Rinehart & Winston, 1967
- « Mon pays que voici
[suivi de] Les dits du fou-aux-cailloux », Paris :
Pierre-Jean Oswald, 1968
- « Le conditionnel »,
Montréal : Holt, Reinhart & Winston (Théâtre vivant, 4), 1968
- « Et moi, je suis
une île », Ottawa : Leméac (Francophonie vivante), 1973 ; Montréal : Bibliothèque québécoise, 2010
- « Moins l'infini
(roman haïtien) », Paris : Editeurs français
réunis, 1973 ; Montréal : CIDIHCA, 2002
- « Mémoire
en colin-maillard », Montréal : Nouvelle
optique (Caliban & Cie), 1976 ; Montréal : CIDIHCA, 2001
- « Motifs pour le
temps saisonnier », Paris : Pierre-Jean Oswald (J'exige la parole, 48)
1976
- « La bélière
caraïbe », La Habana : Casa de las Americas,
1980 ; Montréal : Nouvelle optique, 1980
- « Même le soleil
est nu », Montréal : Nouvelle optique,
1983
- « Haïti !
Haïti ! » avec Gary Klang, Montréal :
Libre expression, 1985
- « Orchidée
nègre », Montréal : Triptyque,
1987
- « Mon pays que voici »,
contribution au recueil collectif A
peine plus qu'un cyclone aux Antilles, Cognac :
Le temps qu'il fait, 1998
- Carl Hiebert (phot.), « Paroles et lumières :
Haïti : Where light speaks » textes
de Syto Cavé, Anthony Phelps et Sandy Noble Yates, Missisauga
(Ontario), Columbus (Ohio) : International Child Care, 1999
- « Immobile voyageuse
de Picas et autres silences », Montréal :
CIDIHCA, 2000
- « Femme Amérique »,
Trois-Rivières (Québec) : Ecrits des forges ;
Marseille : Autre temps, 2004
- « Paul
Laraque : vingt ans sous les drapeaux, entre Marx et
Breton », Montréal : Caliban, 2004
- « Une
phrase lente de violoncelle », Montréal :
Éd. du Noroît, 2005
- « La contrainte de l'inachevé », Montréal : Leméac, 2006
- « Mon pays que voici » nouv. éd., Montréal : Mémoire d'encrier, 2007
- « Le mannequin enchanté », Montréal : Leméac, 2009
- « Une plage intemporelle », Montréal : Éd. du Noroît, 2011
- « Nomade je fus de très vieille mémoire », Paris : Bruno Doucey (Tissages), 2012
- « Le massacre de Jérémie » avec Gary Klang, Montréal : Dialogue Nord-Sud, 2014
- « Je veille, incorrigible féticheur », Paris : Bruno Doucey (Soleil noir), 2016
| Sur le site « île en île » : dossier Anthony Phelps |
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mise-à-jour : 4 janvier 2017 | COUV | | | |
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