Mon pays que voici / Anthony Phelps ; suivi de Au jardin extravagant de la mémoire : parcours d'un écrivain / Hélène Maïa ; Pour Anthony Phelps / par Emile Ollivier ; Mon pays que voici / Richard Laforest. - Montréal : Mémoire d'encrier, 2007. - 165 p. : ill. ; 23 cm.
ISBN 978-2-923153-67-4
|
9ème édition du Prix du Livre Insulaire : Ouessant 2007 |
livre sélectionné |
l'œuvre de Phelps, parfois malgré lui, nous indique le chemin des étoiles.
la langue, chez Phelps, est ce qui rend la maison des êtres humains encore habitable.
☐ Émile Ollivier | | | | Mon beau pays ? Pas mort ! Pas mort !
☐
Anthony Phelps, “ Les anges de la pleine lune ” | |
ANTHONY PHELPS : À la parution du disque Mon pays que voici
en 1966, beaucoup ont cru qu'il s'agissait d'une œuvre d'exil.
Aujourd'hui encore certains le pensent. Ce texte est bien un
poème d'exil mais, d'exil intérieur. Lorsque je
l'écrivais, Haïti était condamnée au silence
sous la dictature sanguinaire de François Duvalier. Nous
n'avions pas eu droit à la parole, nous étions des
exclus, des exilés, au sein de notre propre pays.
Ce long texte en quatre parties est une marche poétique à
l'intérieur de l'histoire d'Haïti. Les trois premiers
mouvements 1 ont été écrits de 1960 à 1963 2,
à Pétionville, à l'exception des quatre vers
concernant l'automne, ajoutés à Montréal quelques
jours avant l'enregistrement du disque en 1965.
L'automne est à ma porte comme une flaque de rouille
L'automne cette époque indicible
où pour chanter son chant du cygne
tout l'arbre se fait fleur.
Le disque n'offre que le premier mouvement qui présente, en
résumé, les temps forts de l'histoire d'Haïti. La
deuxième partie est composée d'une série de textes
« Poèmes pour les enfants de mon pays ».
La troisième partie constituerait la vision d'une vie nouvelle.
La dernière partie, écrite en 1964 à
Montréal, a été inspirée par le
débarquement du groupe Jeune Haïti, dans le Sud du pays.
Avec la générosité propre à la jeunesse,
treize adolescents rêvaient de renouveler les exploits des barbus
cubains de la Sierra Maestra.
La lave et l'écume ont porté sur la plage
mes anges de la pleine lune.
(…)
[…]
☐
Introduction, pp. 9-10
1. | “ Je
me suis attelé à la création de [ce] long
poème, le composant comme une symphonie, avec des mouvements,
des thèmes ”, Introduction, p. 10 | 2. | À l'époque du groupe Haïti Littéraire qui réunissait Anthony Phelps et ses amis Serge Legagneur, Roland Morisseau, René Philoctète et Davertige. |
|
EXTRAIT |
L'été s'achève
de quelle couleur est la saison nouvelle
sinon d'espoir
La bouche a perdu son mutisme
l'eau du visage est plus profonde
je ne crains pas le sang de l'aube
où s'allège le tracé du temps
Entourés de lichen et mordus de varech
le bois et la pierre nous gardent complaisance
Bois de fidélité traçant la montée de l'eau
Fibres menant à la promesse du chant
Pierres striées d'aurore et concassées de lune
Porosité promise à la noblesse du roc
Peuple de bois
Peuple de pierre
☐
p. 93 |
|
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Eté »,
Port-au-Prince : Imprimerie N.A. Théodore (Samba), 1960
- « Présence »,
Port-au-Prince : s.n. (Haïti Littéraire), 1961
- « Eclats de silence »,
Port-au-Prince : Art graphique presse (Haiti Littéraire), 1962
- « Points cardinaux »,
Montréal : Holt, Rinehart & Winston, 1967
- « Mon pays que voici
[suivi de] Les dits du fou-aux-cailloux », Paris :
Pierre-Jean Oswald, 1968
- « Le conditionnel »,
Montréal : Holt, Reinhart & Winston (Théâtre vivant, 4), 1968
- « Et moi, je suis
une île », Ottawa : Leméac (Francophonie vivante), 1973 ; Montréal : Bibliothèque québécoise, 2010
- « Moins l'infini
(roman haïtien) », Paris : Editeurs français
réunis, 1973 ; Montréal : CIDIHCA, 2002
- « Mémoire
en colin-maillard », Montréal : Nouvelle
optique (Caliban & Cie), 1976 ; Montréal : CIDIHCA, 2001
- « Motifs pour le
temps saisonnier », Paris : Pierre-Jean Oswald (J'exige la parole, 48)
1976
- « La bélière
caraïbe », La Habana : Casa de las Americas,
1980 ; Montréal : Nouvelle optique, 1980
- « Même le soleil
est nu », Montréal : Nouvelle optique,
1983
- « Haïti !
Haïti ! » avec Gary Klang, Montréal :
Libre expression, 1985
- « Orchidée
nègre », Montréal : Triptyque,
1987
- « Les
doubles quatrains mauves », Port-au-Prince :
Ed. Mémoire, 1995
- « Mon pays que voici »,
contribution au recueil collectif A
peine plus qu'un cyclone aux Antilles, Cognac :
Le temps qu'il fait, 1998
- Carl Hiebert (phot.), « Paroles et lumières :
Haïti : Where light speaks » textes
de Syto Cavé, Anthony Phelps et Sandy Noble Yates, Missisauga
(Ontario), Columbus (Ohio) : International Child Care, 1999
- « Immobile voyageuse
de Picas et autres silences », Montréal :
CIDIHCA, 2000
- « Femme Amérique »,
Trois-Rivières (Québec) : Ecrits des forges ;
Marseille : Autre temps, 2004
- « Paul
Laraque : vingt ans sous les drapeaux, entre Marx et
Breton », Montréal : Caliban, 2004
- « Une
phrase lente de violoncelle », Montréal :
Éd. du Noroît, 2005
- « La contrainte de l'inachevé », Montréal : Leméac, 2006
- « Le mannequin enchanté », Montréal : Leméac, 2009
- « Une plage intemporelle », Montréal : Éd. du Noroît, 2011
- « Nomade je fus de très vieille mémoire », Paris : Bruno Doucey (Tissages), 2012
- « Le massacre de Jérémie » avec Gary Klang, Montréal : Dialogue Nord-Sud, 2014
- « Je veille, incorrigible féticheur », Paris : Bruno Doucey (Soleil noir), 2016
| Sur le site « île en île » : dossier Anthony Phelps |
|
|
mise-à-jour : 4 janvier 2017 |
|
| |
|