Mille eaux / Emile
Ollivier. - Paris : Gallimard, 1999. - 172 p. ;
19 cm. - (Haute enfance).
ISBN 2-07-075502-9
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Émile Ollivier
est certainement le dernier artistocrate haïtien.
Je ne vois personne de nos jours avec des manières aussi
raffinées, cette élégance désinvolte, une langue aussi
pure et cette pudeur quasi mystique.
Dany Laferrière
« Les années
80 dans ma vieille Ford », p. 177
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NOTE DE L'AUTEUR : Ma ville rongée par la mer !
Je la connais rue par rue, quartier par quartier, je connais
ses différences, la différence des visages et des
âmes. J'ai un sentiment d'amour, de piété
filiale envers cette ville, un sentiment de solidarité
avec les êtres. Cortège de paumés :
filles de joie sans joie, fantômes errants d'insomnie,
vagabonds englués dans les bas-fonds du rêve. J'aime
cette ville, labyrinthe où résonne, jusque dans
la blancheur blême du petit matin, l'écho de la
voix éraillée de Lumane Casimir. Dès qu'elle
commençait à chanter de sa voix de braise, elle
incendiait le monde de la meringue. Suis-je en train d'inventer
ces images que je lâche au fur et à mesure comme
des flatulences de petit mil ? Ethnologue de moi-même,
je suis parti à la recherche d'images fondatrices, taraudé
par le désir lancinant de comprendre cette vie que je
vivais.
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LE MONDE DES LIVRES, 19 mars 1999 : [Emile Ollivier] va et vient entre oral
et écrit, se définissant comme « un
conteur », faisant dire à l'un des personnages
de Mille Eaux : « Dans cette partie du
monde où nous sommes nés, les écrits s'en
vont et les paroles restent ».
[…]
« J'ai traversé
ma vie en courant, coudes au corps sans jamais me retourner »,
écrit-il au début de Mille Eaux […]. Mille
Eaux relate une enfance troublée auprès d'un
père trop tôt disparu et d'une mère au nom
prédestiné, Magdalena Souffrant.
Catherine Bédarida
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | | - « Paysage de l'aveugle »,
Montréal : Pierre Tisseyre, 1977
- « Mère-solitude »,
Paris : Albin Michel, 1983 ; Le Serpent à plumes,
1994
- « La discorde aux
cent voix », Paris : Albin Michel, 1986
- « Passages »,
Montréal : L'Hexagone, 1991 ; Paris : Le
Serpent à plumes, 1994, 2001
- « La marginalité
silencieuse », Montréal : CIDIHCA, 1991
- « Les urnes scellées »,
Paris : Albin Michel, 1995
- « Regarde, regarde
les lions », Paris : Myriam Solal, 1995 ;
Albin Michel, 2001
- « Port-au-Prince
ma ville aux mille visages » in : Bernard Magnier
(éd.), A peine plus qu'un cyclone
aux Antilles, Cognac : Le temps qu'il fait, 1998
- « Repérages »,
Montréal : Leméac, 2001
- « La Brûlerie », Montréal : Ed. du Boréal, 2004
- « Repérages 2 », Montréal : Leméac, 2011
| - Lise
Gauvin (dir.), « Emile Ollivier : un destin
exemplaire », Montréal : Mémoire
d'encrier (Essais), 2012
| Sur le site « île en île » : dossier Emile Ollivier (1940-2002) |
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mise-à-jour : 17 juillet 2017 |
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