Philippe-Jean Catinchi

Polyphonies corses

Actes Sud / Cité de la Musique

Arles, 1999

bibliothèque insulaire
 
Méditerranée

parutions 1999

Polyphonies corses / Philippe-Jean Catinchi. - Arles : Actes sud, 1999. - 160 p. : ill. ; 18 cm + un CD audio. - (Musique du monde).
ISBN 2-7427-2034-0

NOTE DE L'ÉDITEUR : Si longtemps le grand public a assimilé la musique corse à la ritournelle napolitaine mise à l'honneur par Tino Rossi, les trente dernières années ont corrigé bien des poncifs. La revendication culturelle qui a accompagné, et parfois même porté, la contestation politique a permis de restaurer la place primordiale de l'expression polyphonique.

Cette forme ancestrale — profane ou sacrée — qui porte le chant de l'âme corse passe aujourd'hui pour un exemple miraculeux de transmission séculaire. Qu'en est-il réellement ? Que représente ce chant ? Que met-il en jeu ? Sa lente résurrection garantit-elle l'authenticité qu'on lui prête ? C'est à ces questions que cet ouvrage veut contribuer à répondre.

Le disque compact qui illustre le propos de l'auteur contient à la fois des chants franciscains et des enregistrements récents de I Muvrini, A Filetta …

FRANÇOIS BOTT : Les îles sont un mystère sentimental et géographique. Aussi les gens des continents ne cessent de s'interroger sur le particularisme insulaire. Et comme on dénigre volontiers ce que l'on ne comprend pas, les insulaires n'ont pas une excellente réputation chez leurs voisins du continent. Il s'y mêle une ombre de ce racisme qui vient de l'ignorance et de l'absence de curiosité. Par exemple, on a le plus souvent méconnu ce que les Corses avaient de meilleur, pour ne retenir que leurs excès.

Le meilleur, le voici dans ces chants polyphoniques dont notre collaborateur Philippe-Jean Catinchi retrace l'histoire et célèbre les beautés. C'est là, dit-il, que se trouve « l'âme corse ».

[…]

Pour Philippe-Jean Catinchi, le renouveau des polyphonies s'inscrit dans la recherche et la revendication d'une identité, même si diverses influences méditerranéennes se retrouvent dans ces « voix de la montagne ». Du reste, il cite cette belle phrase au début de son livre : « Pour un citoyen de la Méditerranée […] qui peut exclure le Phénicien, l'Arabe, le Normand et l'Hébreu de l'enchevêtrement de ses ancêtres ? »

Le Monde des livres, 10 décembre 1999

JÉRÔME CAMILLY : [...]

Difficile de comprendre cette Méditerranée, farouche dans ces attitudes, riche d'une culture dont il est difficile de faire l'inventaire. La polyphonie est une manière de déchiffrer les paroles de l'indicible. Historien, féru d'investigations, amoureux de musiques, et je sais (par expérience) combien il est éclectique, Philippe-Jean Catinchi célèbre le métissage. Son livre s'ouvre sur une vingtaine de lignes d'Erri de Luca qui en disent plus long sur nous que toutes les études désséchantes que l'on nous consacre. Catinchi ne manque pas de saluer les anciens, ceux qui, intuitivement, luttaient contre l'aculturation : « … le respect attaché aux noms et à la mémoire de Ghjuvan Santu Rocchi (Rusiu), Lesiu Giacobbi (Sermanu), Charles Folini (Moita), Ghjuvan Natale Vittori (Pedicorti) et, naturellement, Ghjuliu Bernardini (Tagliu). Des figures emblématiques dont l'assentiment valait adoubement pour les jeunes chanteurs ». Il y a aussi, dans ce livre au format modeste, des photos qui illustrent l'âme corse, ses paysages et ses paysans. L'une d'elles montre deux musiciens discutant sous l'ombre tutélaire d'un ancêtre de pierre, une statue dont la bouche à peine esquissée laisse filtrer l'harmonie. Cet ouvrage, enfin, est riche d'une trentaine de pages où l'on trouve une « Petite anthologie de poésie vocale corse », paghjelli, lamenti, voceri et hymnes guerriers, mais aussi, un glossaire, une bibliographie et une discographie. C'est dire, sous un petit volume, si ces Polyphonies corses ressemblent à ce pays qui cultive le silence et mélange ses voix pour conter son histoire.

Messageri di a Corsica

♫ LA MUSIQUE SUR LE SITE DES LITTÉRATURES INSULAIRES
La musique est encore insuffisamment représentée sur le site des littératures insulaires. Ne sont rappelés ici que les références d'ouvrages déjà présentés (ou qui le seront prochainement).
  • Mimi Barthélémy, « Dis-moi des chansons d'Haïti », Paris : Kanjil, 2007, 2010
  • François Bensignor (dir.), « Kaneka, musique en mouvement », Nouméa : Poemart, ADCK, 2013
  • Philippe Blay, « L'opéra de Loti, L'île du rêve de Reynaldo Hahn », in Supplément au Mariage de Loti, Papeete : Sté des Études Océaniennes (Bulletin, 185-287), 2000
  • Etienne Bours, « La musique irlandaise », Paris : Fayard (Les Chemins de la musique), 2015
  • Alejo Carpentier, « Chasse à l'homme », Paris : Gallimard (La Croix du sud, 19), 1958
  • Antoine Ciosi, « Chants d'une terre - Canti di una terra : 40 ans de chanson corse », Ajaccio : DCL éditions, 2002
  • Jean-Yves Clément, « Le retour de Majorque, Journal de Frédéric Chopin », Paris : Le Passeur, 2022
  • Christophe Corbier, Vassiliki Mavroidakou-Castellana et Panagiota Anagnostou (dir.), « Le voyage des musiciens : deux siècles d'échanges franco-grecs », Paris : In Fine, 2021
  • Jude Duranty, « Zouki : d'ici danse », Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2007
  • Laurent Feneyrou (dir.), « Silences de l'oracle : autour de l'œuvre de Salvatore Sciarrino », Paris : Centre de documentation de la musique contemporaine, 2013
  • Jean-Louis Florentz, « Enchantements et merveilles, aux sources de mon œuvre », Lyon : Symétrie, 2008
  • Emmanuel Genvrin, « Séga Tremblad », Paris : L'Harmattan (Théâtre des 5 continents), 2000
  • Stéphane Héaume, « Dernière valse à Venise », Paris : Serge Safran, 2017
  • Felipe Hernández, « La partition », Lagrasse : Verdier, 2008
  • Adrien Le Bihan, « George Sand, Chopin et le crime de la chartreuse », Espelette : Cherche bruit, 2006
  • Isabelle Leymarie, « Cuba et la musique cubaine », Paris : Ed. du Chêne (Notes de voyage), 1999
  • Yu Sion Live, « Instruments de musique communs aux îles de l'océan Indien : Madagascar, Maurice, La Réunion, Seychelles et Comores », Sainte Marie (La Réunion) : Azalées, 2006
  • Eduardo Manet, « Maestro ! », Paris : Robert Laffont, 2002
  • Catherine Marceline, « Christiane Eda-Pierre : une vie d'excellence », Le Lamentin (Martinique) : Caraib ediprint, 2019
  • Mervyn McLean, « An annotated bibliography of Oceanic music and dance », Auckland (NZ) : Polynesian Society (Memoir, 41), 1977
  • Vladimir Monteiro, « Les musiques du Cap-Vert », Paris : Chandeigne (Série lusitane), 1998
  • Evariste de Parny, « Chansons madécasses » in Océan Indien, textes réunis et présentés par Serge Meitinger et Carpanin Marimoutou, Paris : Omnibus, 1998
  • Stanley Péan, « Jazzman : chroniques et anecdotes autour d'une passion », Montréal : Mémoire d'encrier (En bref), 2006
  • Patrick Révol, « Influence de la musique indonésienne sur la musique française du XXe siècle », Paris : L'Harmattan (Univers musical), 2000
  • Jacqueline Rosemain, « La danse aux Antilles, des rythmes sacrés au zouk », Paris : L'Harmattan 1990
  • Tiziano Scarpa, « Stabat mater », Paris : Christian Bourgois, 2011
  • Corinne Schneider, « La musique des voyages », Paris : Fayard, 2019
  • Michèle Teysseyre, « Loin de Venise : Vivaldi, Rosalba, Casanova », Paris : Serge Safran, 2016
  • Fernando Trueba, « Chico & Rita » ill. de Javier Mariscal, Paris : Denoël graphic, 2011
  • Richard Wagner, « Ma vie » vol. III — 1850-1864, Paris : Plon, 1912

mise-à-jour : 6 octobre 2022

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