Aimé
Césaire / Romuald Fonkoua. - Paris : Perrin, 2010.
- 392 p.-[8] p. de pl. ; 21 cm.
ISBN
978-2-262-02952-4
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… un
écrivain écrit dans l'absolu ; un
politique
travaille dans le relatif (…). L'écrivain est
tout seul
avec lui-même, avec son esprit, avec son
âme ; le
politique (…) doit tenir compte des
contingences …
☐
Aimé
Césaire, dans un entretien avec Lilyan Kesteloot (cité
p. 315) |
Attaché
à suivre un parcours lucide et
déterminé, à
en saisir l'élan dans la durée, Romuald Fonkoua
mène cette biographie avec le souci d'éclairer
articulations et interactions entre les deux pans de l'œuvre
(littéraire, politique) et la vie privée
d'Aimé
Césaire.
Le va-et-vient entre les différentes
sphères d'action et de vie suscite autant
d'opportunités
de convergence que de conflit. Ainsi le chemin effectué avec
le
Parti communiste français, confiant et fraternel dans un
premier
temps, mène sur le terrain littéraire
à
l'affrontement distant avec Aragon avant de trouver un
dénouement politique brutal quand, en 1956,
Césaire
publie la Lettre
à Maurice Thorez où il annonce son
désengagement du parti en exprimant d'insurmontables
divergences politiques.
Sous
une apparente brutalité, cette rupture est en fait
« l'aboutissement d'un lent et long processus
d'interrogations personnelles » (p. 243)
dont les
ressorts ne sont pas exclusivement stratégiques :
Aimé Césaire cherche toujours à
« faire
triompher ce qu'il considère comme la voix de
nous-mêmes »
(p. 244) — seule issue à ses
yeux pour sortir de
l'impasse qui semble promise aux visées
contrariés du
penseur et homme d'action.
Au lendemain du séisme,
Césaire infléchit le cours de son œuvre
en ravivant
une veine négligée : le
théâtre, et
plus précisément la tragédie.
Inspiré par
les idées de Nietzsche et la figure de Dionysos, il
transcrit
sous forme d'arrangement théâtral
« Et les
chiens se taisaient » texte publié dix
ans plus
tôt comme composante des « Armes
miraculeuses ». Suivront « La
tragédie du
roi Christophe » (1963), « Une
saison au
Congo » (1966) et « Une
tempête » (1969). Pour un public qui
s'élargit
au-delà des cercles intellectuels, Césaire
apparaît
enfin comme le porte-parole public d'une revendication fondamentale, au
moment même où il invente un nouvel horizon pour
la
littérature des Antilles :
« prendre en charge
le passé, éclairer le présent,
débusquer
l'avenir, bref, aider à achever et à conduire
à sa
vraie naissance l'Archipel
inachevé … »
(« Société et
littérature aux
Antilles » (1973, cité p. 344) 1.
Romuald
Fonkoua pose un regard attentif sur ce parcours de
ténacité, signale de fulgurantes
avancées gagnées au prix de douloureux
arrachements, sans
occulter les hésitations voire les zones d'ombres, et sans
négliger
le terrible choc en retour sur la sphère intime
où règne, dans la présence puis dans
l'absence,
la flamboyante Suzanne Césaire.
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SOMMAIRE |
Prologue
- Une
éducation aux Antilles
- Une
jeunesse parisienne
- Sous
les Tropiques
- Des
armes miraculeuses
- Civilisation
et barbarie : Le
discours anticolonialiste
- L'invention
d'un « art poétique
nègre » : Contre le larbinisme
- Le
réveil culturel du monde noir : La reconnaissance
- Etre enfin
soi-même : Un Martiniquais face au
Parti communiste français
- Un
poète dans les coulisses : Naissance d'une
tragégie aux Antilles
- Vie
publique, vie privée
- Du
théâtre vivant à bras-le-corps
Seul et splendide
Notes
Bibliographie
Index
Remerciements |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Romuald Fonkoua,
« Aimé
Césaire », Paris : Perrin (Tempus, 485),
2013
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- Aimé
Césaire, « Cahier
d'un retour au pays natal »,
Paris : Présence africaine, 1995
- Aimé
Césaire, « Ferrements
et autres poèmes » (1960),
Paris : Seuil (Points, P1873), 2008
- Aimé
Césaire, « Toussaint-Louverture, la
Révolution française et le problème
colonial » (1961), Paris :
Présence africaine, 2004
- Aimé
Césaire, « Une tempête »
(1969), Paris : Seuil (Points, 344), 1997
- Aimé
Césaire, « Césaire &
Picasso : Corps
perdu,
histoire d'une rencontre », éd.
présentée et
commentée par Anne Egger, Paris : HC
éditions,
2011
- Aimé Césaire,
« Poésie,
théâtre, essais et discours »
éd. critique sous la dir. de Albert James Arnold,
Paris :
CNRS éditions, Présence africaine
(Planète libre,
4), 2013
|
- Marijosé
Alie, « Entretiens
avec Aimé Césaire »,
Bordeaux : HC Éditions, 2021
- David
Alliot, « Aimé
Césaire, le nègre universel »,
Gollion (Suisse) : Infolio (Illico), 2008
- David
Alliot, « Le communisme est à
l'ordre du jour : Aimé
Césaire et le PCF »,
Paris : Pierre Guillaume de Roux, 2013
- Pierre
Bouvier, « Aimé
Césaire, Frantz Fanon :
portraits de décolonisés »,
Paris : Les Belles lettres, 2010
- Raphaël
Confiant, « Aimé
Césaire, une traversée paradoxale du
siècle », Paris :
Stock, 1993 ;
Paris : Écriture, 2006
- Jacques
Lacarrière, « Ce que je dois
à Aimé Césaire »
avec des dessins de Wifredo Lam, Paris : Bibliophane-Daniel
Radford, 2004
- Pierre
Laforgue, « Les
Armes miraculeuses d'Aimé Césaire
(essai et dossier) », Paris : Gallimard
(Foliothèque, 167), 2009
- Christian
Lapoussinnière (dir.), « Aimé
Césaire, une pensée pour le XXIe siècle »
actes du colloque organisé à l'occasion du 90ème anniversaire d'Aimé Césaire
(Fort-de-France, 24-26 juin 2003), Paris : Présence
africaine, 2004
- Patrice
Louis, « A, B,
C… ésaire : Aimé
Césaire de A à Z »,
Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2003
- Patrice
Louis, « Le
ruban de la fille du pape, fantaisie historique »,
Matoury (Guyane) : Ibis Rouge, 2008
- André
Lucrèce, « Conversation avec ceux de Tropiques »,
Paris : HC Éditions, 2003
- Daniel Maximin, « Césaire & Lam,
insolites bâtisseurs »,
Paris : HC Éditions, 2011
- Daniel Maximin,
« Aimé Césaire,
frère volcan », Paris : Seuil,
2013
- Roger Toumson et
Simonne Henry-Valmorre, « Aimé
Césaire, le nègre inconsolé »,
Châteauneuf-le-Rouge : Vents d'ailleurs, 2002
- Kora
Véron et Thomas A. Hale, « Les
écrits d'Aimé
Césaire : biobibliographie commentée
(1913-2008) » (2 vol.), Paris :
Honoré Champion (Poétiques et
esthétiques XXe-XXIe siècles), 2013
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mise-à-jour
: 1er avril 2021 |
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