Te Patu Tiki, l'art du tatouage
aux îles Marquises / Pierre et Marie-Noëlle
Ottino-Garanger, avec la collaboration d'Anne et Henri
Lavondès, Jean-Louis Candelot, Almut et Jean
Pagès. - Teavaro (Moorea) : Éd.
Christian Gleizal, 1999. - 303 p. : ill.,
cartes ; 32 cm.
ISBN 2-913486-00-2
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : L'art du
tatouage, souvent méconnu et considéré
comme un simple caprice ou comme une pratique barbare, est
intrinsèquement lié à la culture
marquisienne. Aux Marquises c'était la peau qui faisait l'enata !
Dans un monde de tradition orale, le Marquisien a su
développer une forme d'expression où l'homme, aux
yeux de tous, expose l'image immédiate,
indélébile et pourtant changeante de ce qu'il est
au sein de la communauté.
Les images-signes du tatouage
dans leur diversité et leur agencement étaient
sources de beauté, porteuses de savoir, mémoire
transmise, garanties de pouvoirs et moyens d'enseignement ...
Intimement lié aux grandes époques de la vie, le
tatouage était gage de succès, de reconnaissance
sociale et d'admission dans le clan. C'était à la
fois un droit d'entrée dans le monde des Hommes, des enata
et une barrière protectrice contre les influences
maléfiques, un renforcement de la peau et du corps par des
motifs choisis pour leur pouvoir symbolique mais aussi
esthétique. Il protégeait l'individu de la
maladie, de la perte de son énergie interne et proclamait
son identité. C'est pourquoi l'enata se
drapait de ces représentations qui étaient autant
de fragments d'un corps devenu sacré, qu'il se nomme Tiki
ou Tupa, tout comme il enveloppait d'une autre
peau, végétale celle-ci, ses divinités
et ses objets précieux, à la fois pour les
protéger et se protéger.
Signe protecteur et aussi
marque profonde d'une affirmation identitaire, d'une volonté
de survie et de reconnaissance, le tatouage, héritage du
génie inventif et du sens esthétique marquisien,
part indiscutable du patrimoine de l'humanité,
réapparaît aujourd'hui, au moment où,
à la veille du troisième millénaire,
l'archipel marquisien et la Polynésie abordent une nouvelle
étape et réinvestissent leur patrimoine culturel.
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Marie-Noëlle
Ottino-Garanger, docteur en préhistoire, ethnologue et
anthropologue, est membre associé du laboratoire 275 du
CNRS.
Dans ses travaux, elle s'est attachée à
rassembler et
à rendre accessibles les aspects de la
société
marquisienne dans ce qu'elle a su réaliser, adapter,
créer : le tatouage en étant une des
manifestations les
plus étonnantes. |
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Pierre
Ottino-Garanger, docteur en archéologie
préhistorique et
chercheur à l'ORSTOM. Depuis quinze ans il consacre ses
recherches à étudier, dans les
sociétés du
Pacifique, la façon dont l'homme a organisé son
espace et
a su y développer des cultures riches et originales. |
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TAHITI PACIFIQUE
MAGAZINE,
n°
99, juillet 1999 :
Enfin, il est arrivé, le livre tant attendu sur les
tatouages marquisiens ! Et l'attente valait le coup, car c'est
un livre superbe, aux multiples planches, comprenant pratiquement
toutes les illustrations anciennes connues sur les Marquises, et
même des documents inédits retrouvés au
Bernice Bishop Museum de Honolulu.
[…]
C'est bien le meilleur
résumé sur l'histoire, la faune, la
culture et le milieu de ces îles que l'on ait vu
depuis longtemps, un condensé complet et passionnant.
Ensuite le livre nous offre tout ce que nous voulions toujours
savoir, de la raison d'être des tatouages, leur
signification et leur importance sociale. On découvre ainsi
que les motifs de tatouages les plus populaires présentement
à Tahiti proviennent essentiellement de Hiva Oa, alors
que chaque île avait ses propres motifs.
[…]
Il faut féliciter
Christian Gleizal pour ce remarquable travail qui est
dorénavant la nouvelle référence,
après Karl
von den Steinen, sur le sujet.
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Pierre
Ottino et Marie-Noëlle de Bergh-Ottino, « Hiva Oa, images d'une
mémoire océanienne »,
Papeete, 1991
- Pierre Ottino-Garanger et
Marie-Noëlle Ottino-Garanger, « Territoire
et identité : la “ Terre des
Hommes ” telle qu'elle s'est construite et
dite dans les Marquises d'autrefois », in Dominique
Guillaud, Maorie
Seysset et Annie Walter (éd.), Le
voyage inachevé … à
Joël Bonnemaison, Paris :
ORSTOM, PRODIG, 1998
- Pierre
Ottino-Garanger, « Archéologie ches
les Taïpi : Hatiheu, un projet partagé aux
îles Marquises »,
Papeete : Au Vent des îles ;
Paris : IRD, 2006
- Pierre
Ottino-Garanger, « Architecture et
aménagement du territoire » in Carol
Ivory (dir.), Matahoata, arts et
société aux îles Marquises, Arles :
Actes sud, Paris : Musée du Quai Branly, 2016
- Marie-Noëlle
Ottino-Garanger, « Le tatouage aux
Marquises » in Carol Ivory (dir.), Matahoata, arts et
société aux îles Marquises,
Arles : Actes sud, Paris : Musée du Quai
Branly, 2016
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- Karl von den
Steinen, « L'art du tatouage aux
îles Marquises » ill. et textes
choisis et traduits par Denise et Robert Koenig et Julia
Nottarp-Giroire, Papeete : Haere po, 2005
- Karl von den
Steinen, « Les
Marquisiens et leur art : l'ornementation primitive des mers du Sud
(vol. 1) Le tatouage », Papeete :
Musée de Tahiti et des îles, Le Motu, 2005
- Karl von den
Steinen, « Les
Marquisiens et leur art : l'ornementation primitive des mers du Sud
(vol. 2) Plastique », Papeete :
Musée de Tahiti et des îles, Le Motu, 2005
- Karl von den
Steinen, « Les
Marquisiens et leur art : l'ornementation primitive des mers du Sud
(vol. 3) Les collections »,
Papeete : Musée de Tahiti et des îles, Le
Motu, 2008
- Karl von den
Steinen, « Kena, une légende du
tatouage marquisien — Ha'akakai 'enata »
traduction du marquisien d'après le carnet de terrain de
Hiva'oa
1897-1898 par Michael J. Koch, Papeete : Haere po, 2014
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- Willowdean
C. Handy, « Tattooing
in the Marquesas » (1922), New
York : Dover publications, 2008
- Gordon Toi
Hatfield, « Dedicated
by blood - Whakautu ki te toto »
photography by Patricia Steur, The Hague, 2003
- Tea Hirshon
(éd.), « Tatau, tatouage
polynésien », Papeete, 1992
- Teiki
Huukena avec la coopération de Marie-Noëlle et
Pierre
Ottino-Garanger, « Hamani haá tuhuka Te
Patu
Tiki = Dictionnaire du tatouage polynésien des
îles
Marquises » tome 1, Nîmes, 2011
- Cécile
Koessler et Richard Allouhe, « Tatouages
polynésiens d'hier à aujourd'hui
d'après Gotz », Papeete, 1998
- [Laboratoire
de recherche en sciences humaines] « De l'écriture au corps »,
Papeete, 2002
- Nicholas
Thomas, Anna Cole, Bronwen Douglas (et al.), « Tattoo :
bodies, art, and exchange in the Pacific and the West »,
Durham (North Carolina), 2005
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mise-à-jour : 11
juillet 2019 |
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Tableau d'etua
— Karl von den
Steinen (p. 39) |
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