2ème édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2000)
Prix
« poésie » |
Chair corail, Fragments
coolies / Khal Torabully ; préface de
Raphaël Confiant. - Petit-Bourg (Guadeloupe) : Ibis
rouge, 1999. - 125 p. ; 21 cm.
ISBN 2-84450-060-9
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D'ascendance indienne, et
francophone en poésie, Khal est Mauricien, comme Malcolm de Chazal, comme
Edouard Maunick,
Jean Fanchette ou Loys
Masson …
La mer et les îles
imprègnent sa poésie. Werner Lambersy,
préfacier d'un de ses recueils,
note : “ Khal œuvre à
l'universel.
C'est ce qu'il appelle sa coolitude (rencontre entre l'Inde
métissée et le verbe
français) ”. Un poète de
l'océan Indien
édité aux Antilles ?
Ce nouveau
texte y gagnera plus et mieux qu'une audience
élargie ;
c'est ce qu'éclaire, dans une présentation
incisive, le Martiniquais Raphaël
Confiant :
“ De l'île Maurice,
nous vient, par-delà deux océans, la Mer
ténébreuse qu'un jour franchirent Colomb et sa
meute puis l'océan Indien et son indicible
bléuité, la première poésie
de la Créolité.
Certes, il y avait eu les délicieux
petits poèmes de Patrick Chamoiseau dans Antan
d'enfance
et surtout l'étonnant Babil
du Songer
d'Ernest Pépin mais rien qui atteigne la souveraine
précision des textes de Khal Torabully.
Khal pénètre au
cœur des distilleries, dans les allées des
plantations, flâne au gré des marchés
odorants d'épices pour tenter de découvrir
derrière le subtil rhum, par-delà l'enivrement du
clou de girofle ou du bâton de cacao, ce qui fait l'empreinte
même, l'empreinte indélébile de notre
être-au-monde, de notre existence créole
née d'un vaste chahut de toutes les cultures de la terre.
Il n'est pas non plus indifférent que
Khal soit " Coolie " et qu'il assume cette
dénomination tentant même d'élaborer
une pensée de soi, ce qu'il appelle la coolitude.
La Coolitude vient, aux côtés
de la Négritude, de la
Békénitude, … apporter son
indispensable pierre à l'édifice que nous sommes
en train de construire depuis des siècles : la
créolité.
Par la force de la créolisation, nos
pères ont réussi à devenir des hommes,
des hommes vrais, c'est-à-dire des Créoles, et
c'est cette force secrète-là que chante si
bellement la poésie de Khal Torabully. ”
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EXTRAIT |
Mes pieds nus cherchent l'impossible lieu
de mon nadir. J'enlève l'ocre habit de terre,
soleil collé au front viscéral de ma
tâche.
Ile mienne, il faut mettre
la terre en prémonition,
et retracer les contours
de la carte bleue du voyage.
Là-bas,
L'Inde et le soleil dominent les yeux rouges
des araignées.
Terre natale accrochée au fil
de mes rêves tissés et retissés,
réticents ?
☐
p. 84
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Fausse
île I », Port-Louis (Maurice) :
Pluralité-Babel, 1981
- « Fausse
île II », Port-Louis (Maurice) :
Pluralité-Babel, 1986
- « Appels
d'archipels, ou le livre des miroirs », Port-Louis
(Maurice) : Pluralité-Babel, 1987
- « Le
printemps des ombres », Saint Denis (La
Réunion) : Azalées, 1991
- « Cale d'étoiles,
coolitude », Saint Denis (La
Réunion) : Azalées, Éd. du
Flamboyant, 1992
- « Kot
sa parol la ? Rôde parole »,
Maurice : Le Printemps, 1995
- « Palabres
à paroles », Solignac :
Le Bruit des Autres, 1996
- « Dialogue de l'eau et du sel »,
Solignac : Le Bruit des Autres, 1998
- « L'ombre
rouge des gazelles : signes
pour l'Algérie »,
Grigny : Paroles d'aube, 1998
- « Roulis sur le Malecon (carnet cubain) »,
Paris : L'Harmattan, 1999
- « Mes
Afriques, mes ivoires », Paris :
L'Harmattan, 2004
- « Arbres et anabase »,
Matoury (Guyane) : Ibis Rouge, 2005
- «
Dictionnaire francophone de poche : le pouvoir des mots sur le
mouvoir des peaux », Genouilleux : La Passe
du vent,
2007
- « Cahier
d'un retour impossible au pays natal »,
Ille-sur-Têt : K'A, 2009
- « Voices
from the Aapravasi Ghat : indentured
imagineries »,
Port-Louis (Maurice) : Aapravasi Ghat trust fund, 2013
- « Coupeuses
d'azur : hommage aux coupeuses de cannes »,
Port-Louis
(Maurice) : Aapravasi Ghat trust fund, 2014
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sur le site
« île en
île » : dossier Khal Torabully
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mise-à-jour : 30
septembre 2019 |
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