Journal de mes voyages autour du monde,
1852-1855 : Brésil, Pérou,
Équateur, Tahiti, Honolulu, Kamtchatka, Californie, Mexique
/ textes et ill. originales de Jean-René-Maurice de
Kerret ; éd. par Tugdual de Kerros. - Saint
Thonan : Cloître, 2004. - 251 p. :
ill. ; 25x31 cm.
ISBN 2-35002-007-X
|
| Jean-René-Maurice
de Kerret est né en 1833. Il obtint en 1852 de s'embarquer,
à titre de dessinateur, sur la frégate La Forte
commandée par l'amiral Febvrier des Pointes.
P.
du Chatelier, Bulletin de la Sté archéologiqe du
Finistère, 1898 (cité p. 17) |
Jean-René-Maurice
de Kerret séjourne à Tahiti du 26 août
1853 au 7 février 1854 (pp. 113-129), à
Nuku Hiva (Marquises) du 8 juin au 3 juillet 1854
(pp. 144-149), puis à Honolulu (Hawaii) du 17 au 25
juillet 1854 (pp. 150-154). Embarqué comme
dessinateur sans appartenir au corps de la marine, il dispose lors de
ces trois escales insulaires d'une grande liberté tout en
participant aux activités sociales
réservées aux officiers : à
Tahiti il fréquente la cour de la Reine Pomare et accompagne
le gouverneur Pâge dans une tournée d'inspection
des districts ; à Nuku Hiva il fait partie du
groupe d'officiers chargés de porter à la
cheffesse de Taioa, grande prêtresse, les respects
de l'amiral ; à Honolulu, il est de la
délégation qui rend visite au roi Kameonia III 1.
Le
journal de Jean-René-Maurice de Kerret retient l'attention
par ses nombreuses illustrations, mais aussi par un ton sans
apprêt, proche de la candeur : un jeune homme
s'étonne au spectacle d'un univers nouveau,
s'émerveille souvent et, à l'occasion, ne cache
ni sa gêne ni parfois son inquiétude. 1. | Kamehameha III, roi des îles Hawaii de 1824 à sa mort le 15 décembre 1854. |
|
EXTRAITS |
|
|
Nous
arrivâmes enfin au bord du lac [Vahiria] où il y
avait quelques canards sauvages. On dit que ce lac contenait
d'énormes anguilles. Les naturels ne s'y baignaient pas.
Après avoir dîné avec la cheffesse et
son mari, homme encore jeune et intelligent, nous fûmes voir
les tables autour desquelles se trouvait la jeunesse dorée.
Les jeunes filles de cette tribu étaient charmantes.
J'offris un magnifique gardénia en partie fendu à
l'une d'elles qui me le rendit un peu plus fendu. Nous nous
comprîmes. Après une nuit un peu
mouvementée, car nous étions cinq à
six officiers dans la même case, nous finîmes par
nous endormir.
☐ p. 125
|
|
Nous
arrivâmes dans la baie de Taioa vers dix heures du matin. La
population était toute en fête pour nous recevoir.
Les hommes magnifiques, couverts de ceintures de cheveux de leurs
victimes et de bracelets de ces mêmes cheveux,
étaient tatoués des pieds à la
tête. Ils portaient des casques en plume de coq qui les
rendaient encore plus grands. Comme arme, ils portaient nombre de
casse-têtes et force très vieux fusils
à pierre.
☐ p. 144
|
|
|
|
mise-à-jour : 20
septembre 2006 |
|
|
|