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EXTRAIT

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou des faits s'étant réellement déroulés dépend entièrement de l'imagination du lecteur qui aura trouvé le courage de parvenir au terme de cette ô combien épuisante narration. La reine d'Abyssinie, elle, existe vraiment et elle est la digne descendante de ces femmes qui, sur le continent noir, se sont toujours dressées contre l'ignominie et qui, transbordées aux Amériques, n'en ont pas moins continué vaille que vaille à tenir la dragée haute à celle-ci. […] Nadiland est une île qu'aperçut le Grand Amiral de la mer océane au cours de son deuxième voyage. Il tenta d'y accoster mais en vain car l'endroit n'était, semble-t-il peuplé que de femmes indigènes féroces, supposément cannibales. Depuis, Colbert et Richelieu ont vigoureusement pacifié ce petit paradis floral où l'air eut longtemps des odeurs de sucre (produit par des esclaves nègres) et de vanille (douce folie d'une liane malaisée à féconder). À l'aube de ce nouveau millénaire, le stupre et le lucre les ont, cinq fois hélas, remplacés. Le Barbouilleur de papier est fier de ce surnom injurieux car ceux qui l'ont employé à son encontre ne savent même pas qu'il s'agit d'une expression empruntée à Molière dans sa fameuse pièce Les Femmes savantes. ☐ Épilogue, pp. 335-336