Notre aventure aux Samoa /
Fanny et Robert Louis Stevenson ; trad. de l'anglais par
Isabelle Py Balibar ; préface de Michel Le Bris. -
Paris : Phébus, 1994. - 293 p. ;
21 cm. - (D'ailleurs).
ISBN 2-85940-327-2
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Dans
l'épais panégyrique d'Alexandra Lapierre 1, Fanny Stevenson est successivement La
Fille de Jacob [Vandergrift] au chapitre 1, La
Femme de Sam [Osbourne] au chapitre 2, L'Amie
de [Timothy] Rearden au
chapitre 3 … enfin, au
chapitre 7, Mrs Robert Louis Stevenson.
Veuve, elle apparait encore aux côtés d'un Gelett
Burgess, puis d'Edward Salisbury Field, dit Ned, compagnon
des dernières années.
Elle était dotée d'une
personnalité forte, mais complexe, sinon tortueuse. On ne
peut cependant lui contester une qualité
essentielle : elle a toujours soutenu Robert Louis Stevenson
contre les attaques pusillanimes de ceux qui, s'affirmant ses amis, ont
tout fait, y compris le pire, pour le contraindre à quitter
le Pacifique et à regagner le “ monde
civilisé ”. Elle repose, à
côté de l'écrivain, sur le Mont Vaea
qui surplombe la rade d'Apia.
1. |
« Fanny Stevenson, entre
passion et liberté », Paris :
Robert Laffont, 1993 |
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
[…]
Le présent volume a
valeur à la fois de témoignage et de manifeste.
Là où les critiques de l'époque (Henry
James excepté) n'avaient voulu voir que la quête
anecdotique de deux esthètes anarchisants, se dessine, au
fil de ce “ livre de bord ” tenu
par Fanny sous le regard de Robert Louis, un tout autre
projet : celui d'un recours éperdu aux valeurs du
monde sauvage ; et, par-delà, ce rêve
quasi-rimbaldien d'un appel au ressourcement de l'imaginaire,
à la faveur d'un contact pur avec
l'Ailleurs.
[…]
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EXTRAIT |
Fanny — [Vailima, 5 novembre
1890] :
Nous avons été nous-mêmes
contaminés par la crainte indigène des esprits,
les aitu 1. Louis a ouvert un chemin dans la brousse. Il
avoue que la vue de tout ce qui ressemble à une silhouette
humaine le ferait s'enfuir comme le vent, la gorge nouée.
Une nuit, le monde semblait rempli de bruits étranges et
surnaturels. Quand Louis a murmuré :
« Écoute ! Qu'est-ce que
c'est ? », j'ai eu le sentiment qu'on
m'avait versé une casserole d'eau froide entre les
omoplates ; mais c'était simplement le sifflement
d'un feu dans la clairière.
☐ p. 64
1. |
Henry
Adams à Elisabeth Cameron :
« Autant La Farge
que moi-même en arrivions presque à aimer Mrs
Stevenson,
car elle est plus humaine que son mari. Stevenson est un aitu
mystérieux. » — Lettres des Mers du Sud,
p. 176. |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Our
Samoan adventure »
ed. by Charles Neider, London : Weidenfeld &
Nicholson, 1956
- « Notre
aventure aux Samoa », Paris : Libretto, 2013
|
- « Dans les mers du Sud »,
Paris : Payot, 1995
- « Les pleurs de Laupepa :
En marge de l'histoire, huit années de troubles aux Samoa »,
Paris : Payot, 1995
- « Correspondance,
tome 2 : Lettres des mers du Sud »,
Paris : NiL éditions, 1995
- « Chants du voyage »,
Paris : Les Belles Lettres, 1999
- « La Chaussée des
Merry Men », Paris : Gallimard
(Folio 2€, 4744), 2008
|
- « L'île
au trésor »
d'après le roman de Stevenson, adaptation et
scénario de Christophe
Lemoine, dessins de Jean-Marie Woehrel, Paris : Le Monde,
Grenoble :
Glénat, 2017
- Chanouga [Hubert Campigli], « Merry Men, Souvenirs d'une jeunesse écossaise » librement inspiré de The Merry Men de Robert Louis Stevenson, Genève : Paquet, 2022
|
- Alex Capus,
« Voyageur
sous les étoiles »,
Arles : Actes sud, 2017
- Sylvie
Largeaud-Ortega, « Ainsi
Soit-Île : littérature et anthropologie
dans les Contes des
mers du sud de Robert Louis
Stevenson », Paris : Honoré
Champion (Bibliothéque
de littérature générale et
comparée, 105),
2012
- Nakajima
Atsushi, « La mort de Tusitala »,
Toulouse : Anacharsis, 2011
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mise-à-jour
: 31 octobrei 2022 |
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