Les pleurs de Laupepa - En
marge de l'histoire, huit années de troubles aux Samoa /
Robert Louis Stevenson ; éd. établie et
présentée par Michel Le Bris ; trad. de
l'anglais par Bernard Blanc. - Paris : Phébus,
1995. - 317 p. ; 21 cm. - (Voyageurs).
ISBN 2-228-88857-5
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Le
“ paradis ” des mers du Sud
décrit par la légende était une
poudrière au début des années
1890 : Allemands, Anglais et Américains se
disputaient âprement Samoa.
Fraîchement installé sur l'île d'Upolu,
Stevenson ne mit pas longtemps à prendre fait et cause pour
les sujets du roi Malietoa Laupepa, harcelant les puissances occupantes
et alertant l'opinion publique par ses articles dans le Times. Un
mémorial dressé à la culture
polynésienne et un terrible réquisitoire
écrit dans l'urgence par un ethnohistorien avant la lettre
qui combattait pour la diversité culturelle.
Le dernier grand livre de cet écrivain de génie,
achevé en mai 1892, un an et demi avant sa mort.
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Si l'institution
immémoriale de l'île-prison
parachève, aux yeux de certains, le système
pénitentiaire, où emprisonner des
insulaires ?
Sur une île, mais
aussi loin que possible de leur île !
Stevenson relève
ici les tares d'une pratique poussée aux confins de
l'absurde … ou de l'abjection. Un de ses amis, le
chef samoan Mataafa, emporté dans un cycle de conflits
opposant trois puissances coloniales (Allemands, Américains
et Anglais), doit payer pour n'avoir pas choisi à temps le
camp du plus fort. Un tribunal se réunit, Mataafa et ses
partisans sont déportés sur un atoll des
îles Marshall …
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EXTRAIT |
[…]
Pour les punir, on les a
déportés sur un atoll de corail, où
ils sont détenus. Cela ne paraît pas
grave ; mais c'est énorme. Exilés d'une
île montagneuse, ils doivent vivre sur une étroite
bande de récif presque engloutie jusqu'au plat-bord par
l'océan. Sable, pierre et noix de coco, pierre, sable et
pandanus, voilà pour le décor. Là, il
n'y a pas d'herbe. Là, ces hommes habitués aux
eaux des cimes, fraîches et brillantes, de Samoa, doivent
boire avec répugnance l'eau saumâtre du
récif. La nourriture, sur de telles îles, est
affligeante, même pour le Blanc qui peut tout avaler. Pour le
Samoan, qui possède cette délicatesse
frissonnante et ce dégoût facile de l'enfant ou du
rustique montagnard, elle est intolérable. Je me souviens
à quoi ressemblait notre roi actuel, quel fantôme
il était, lorsqu'il est revenu de sa captivité.
Enfin, ces quatorze hommes ont été
séparés de leurs familles. […]
— Lettre du 25 avril 1894 au rédacteur en chef du Times
☐ p. 305
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « A
footnote to history : eight years of trouble in
Samoa », London : Cassell, 1892 ;
New York :
Charles Scribner's sons, 1892
- « Les
pleurs de Laupepa - En marge de l'histoire, huit années de
troubles aux Samoa », Paris : Payot
& Rivages (Petite
bibliothèque, Voyageurs, 702),
2009
|
- « Dans les mers du Sud »,
Paris : Payot, 1995
- « Correspondance,
tome 2 : Lettres des mers du Sud »,
Paris : NiL éditions, 1995
- « Chants du voyage »,
Paris : Les Belles Lettres, 1999
- « La Chaussée des
Merry Men », Paris : Gallimard
(Folio 2€, 4744), 2008
- Fanny et
Robert Louis Stevenson, « Notre aventure aux Samoa »,
Paris : Phébus, 1994
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- « L'île
au trésor »
d'après le roman de Stevenson, adaptation et
scénario de
Christophe Lemoine, dessins de Jean-Marie Woehrel, Paris : Le
Monde, Grenoble : Glénat, 2017
- Chanouga [Hubert Campigli], « Merry Men, Souvenirs d'une jeunesse écossaise » librement inspiré de The Merry Men de Robert Louis Stevenson, Genève : Paquet, 2022
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- Alex Capus,
« Voyageur
sous les étoiles »,
Arles : Actes sud, 2017
- Sylvie
Largeaud-Ortega, « Ainsi
Soit-Île : littérature et anthropologie
dans les Contes des
mers du sud de Robert Louis
Stevenson », Paris : Honoré
Champion (Bibliothéque
de littérature générale et
comparée, 105),
2012
- Nakajima
Atsushi, « La mort de Tusitala »,
Toulouse : Anacharsis, 2011
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mise-à-jour
: 31 octobre 2022 |
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