René Depestre

Hadriana dans tous mes rêves

Gallimard
Folio, 2182

Paris, 1990
bibliothèque insulaire
         
des femmes et des îles
bannzil kréyòl
Haïti
Hadriana dans tous mes rêves / René Depestre. - Paris : Gallimard, 1990. - 224 p. ; 18 cm. - (Folio, 2182).
ISBN 2-07-038272-9

NOTE DE L'ÉDITEUR : Jacmel (Haïti) en 1938, à l'époque des réjouissances du Carnaval. Patrick Altamont, le jeune narrateur, nous conte deux évènements qui se produisent en simultanéité : d'abord la fin de sa très chère marraine Germaine Villaret-Joyeuse, puis les noces de l'éblouissante Hadriana Siloé, laquelle tombe raide morte au pied de l'autel à la minute où elle prononce le oui sacramentel.

Mais nous sommes en pays vaudou où le rituel des métamorphoses permet de mêler les horreurs de la mort aux rires de la fête. Et si Hadriana, l'héroïne française du récit, est enterrée en grande pompe dans sa belle robe de mariée, elle ressuscite aussitôt sous la forme d'une zombie, l'une des formes mythiques du destin des Haïtiens. Autour ce de thème lié aux mythes de l'esclavage et de la colonisation, symbole de l'ambiguïté du réel-merveilleux dans les cultures de la Caraïbe, l'humour et l'imagination du conteur se débrident pour éclairer le vécu haïtien dans sa fantaisie, sa sensualité, son surréalisme démonté, son désordre toujours hallucinant …

René Depestre, magicien de l'écriture, sait une fois de plus entraîner son lecteur à l'intérieur d'une sarabande macabre et burlesque au cours de laquelle les danses colorées et la musique sont indissociables des cérémonies funèbres. La joie de vivre et la terreur de passer à trépas procèdent d'une seule et même énergie. Et la verve extravagante et somptueuse de l'auteur nous force à croire à ce récit bourré de personnages plus insolites les uns que les autres.
JORGE AMADO : J'arrive des rues de Jacmel chargé de défis et de mystère, dans la main droite je rapporte la mort en fête, dans la gauche la vie qui s'affirme et s'obstine, le rire de Agouê-Taroyo, seigneur de la mer, la magie de Haïti, du peuple pauvre et puissant. Mon saint Dieu des Noirs et des Blancs, des Métis, quels fastes d'amour, quelle pompe de funérailles, quels jardins de vierges et de veuves, quelle folie en liberté, la réalité des chimères, quelle forêt de lumières : je viens de lire le roman de René Depestre, Hadriana dans tous mes rêves. Et je vous invite, vous tous qui êtes capables d'aimer la vie et le rêve, à entrer dans ce livre sans commencement et sans fin, où la mort est factice et la vie est magique. Vous vous embarquerez avec chacun des personnages : Hadriana, la Française de Jacmel, requiem pour une fée créole, Baltazar Granchiré, phallus de Satanas, Germaine Muzac, c'est-à-dire Madame Villaret-Joyeuse et son enterrement hallucinant, Patrick Altamont, le narrateur passionné et tous les autres, réels et impossibles.

(…)

Article pour le quotidien brésilien A Tarde, traduit en française et présenté dans « René Depestre : le soleil devant » sous la dir. de Marie Joqueviel-Bourjea et Béatrice BonhommeParis : Hermann (Vertige de la langue), 2015 — Annexes, p. 389
EXTRAITS

Hadriana Siloé — Figure métaphorique, sinon de l'île, de son âme et de son destin ?

Plus que n'importe quelle autre jeune fille de Jacmel, Nana Siloé avait un paradis à enterrer.

p. 46

Haïti — Figure métaphorique de l'enfance, du « temps du rêve » ?

Comme d'autres partaient sans but sur les routes, mettant à l'épreuve de divers climats leur rage vagabonde de vivre, à toute heure il me suffisait de descendre au jardin pour faire le tour des bonnes et joyeuses fièvres du monde !

p. 176
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Hadriana dans tous mes rêves », Paris : Gallimard (Collection blanche), 1988
  • « Etincelles », Port-au-Prince : Presses de l'Etat, 1945
  • « Gerbe de sang », Port-au-Prince : Imprimerie de l'État, 1946 ; « Etincelles (suivi de) Gerbe de sang », Port-au-Prince : Presses nationales d'Haïti, 2005
  • « Le mât de cocagne », Paris : Gallimard, 1979 ; Gallimard (Folio, 3081), 1998
  • « Ainsi parle le fleuve noir », Grigny : Paroles d'aube, 1998
  • « Le métier à métisser », Paris : Stock, 1998
  • « Encore une mer à traverser », Paris : La Table ronde, 2005
  • « Popa Singer », Paris : Zulma, 2016
  • « Cahier d'un art de vivre : Journal de Cuba, 1964-1978 », Arles : Actes sud (Archives privées), 2020
  • Marie Joqueviel-Bourjea et Béatrice Bonhomme (dir.), « René Depestre : le soleil devant », Paris : Hermann (Vertige de la langue), 2015
  • Jérôme Poinsot, « René Depestre : Hadriana dans tous mes rêves (étude critique) », Paris : Honoré Champion (Entre les lignes), 2016
Sur le site « île en île » : dossier René Depestre

mise-à-jour : 7 décembre 2020
« Mon pays d'origine est un appel au secours »
Adresse aux Haïtiens d'aujourd'hui,
par René Depestre,
Le Monde Diplomatique, n° 601, avril 2004

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