Ainsi
parle le fleuve noir / René Depestre. - Grigny :
Paroles
d'aube, 1998. - 127 p. : ill. ;
18 cm. -
(Inventaire).
ISBN
2-84384-009-0
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Le
grand fleuve noir colorera-t-il malgré tout la mer dans
laquelle il se jette ?
☐ Jean-Paul
Sartre, Orphée
noir — cité
en épigraphe, p. 5 |
Dans ce bref essai qui répond à Langston Hughes (The Negro speaks river, 1921)
et à Jean Price-Mars (Ainsi parla l'oncle, 1928),
René Depestre tresse les lignes de force du long combat
d'Haïti (première partie) aux élans et
aux ruptures
qui ont scandé sa propre vie (seconde partie) —
deux
parcours où s'affirme avec conviction la certitude d'un
avenir
réconcilié : « la
nuit polaire tombe sur
les masques " raciaux " que les humanités
diverses ont
dû longtemps porter avant de commencer, en ordre
dispersé,
à sortir des auberges de la barbarie »
(p. 108).
Postulat d'un écrivain qui s'affirme
« homme de
la réalutopie »
(p. 93).
Au fil du fleuve, René
Depestre invoque les porteurs de cette parole noire
qui ont suscité ou accompagné ses rêves
et ses
espoirs : Toussaint-Louverture, Langston Hughes,
Jean-Price-Mars,
Jacques Roumain, Aimé Césaire, et Patrice
Lumumba, Martin Luther King, Nelson Mandela, sans
oublier
ceux qui,
venus d'autres bords comme Victor Schoelcher hier ou Jean-Paul Sartre plus
tard, ont soutenu le marronnage
et les combats contre l'opprobre racial, contre
les hiérarchies qu'il prétendait instituer,
contre
l'esclavage et l'apartheid qu'il prétendait
légitimer.
« Encore
une mer à traverser », lit-on dans le Cahier d'un retour au pays natal
de Césaire. Depestre pose la
question avant de refermer son essai : « Encore une mer à
traverser ?
Dans cette aventure de l'espèce, à la
lumière
d'une petite lampe venue de la plantation américaine, face
aux
tâches épiques de la mondialisation, je perds mes
deux
mains " noires " dans les mains
" blanches " qui se
souviennent qu'elles ont été une fois des mains
d'enfant » (p. 109).
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SOMMAIRE |
Esclave, Esclavage
(texte de Victor Schoelcher, 1842)
PREMIÈRE
PARTIE
- La
mémoire du fleuve
- La
légitime défense
- L'esprit
de Prospero
- Le retour
de Caliban
- Les
cendres de Toussaint-Louverture (poème inédit)
- L'héritage
africain
- La foi des
Haïtiens
- Le cas
historique d'Haïti
SECONDE PARTIE
- Du
négrisme à la négritude
- La
négritude de demain ?
- Un
écrivain noir dans la révolution
- Les
années en terre Fidélie
- L'adieu
à la révolution
- Un
état des lieux noirs
- Encore une
mer à traverser ?
Notes, Repères
biographiques, Bibliographie, Remerciements |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
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- « Etincelles », Port-au-Prince : Presses de l'Etat, 1945
- « Gerbe de sang »,
Port-au-Prince : Imprimerie de l'État,
1946 ; « Etincelles (suivi de) Gerbe de
sang », Port-au-Prince : Presses nationales
d'Haïti, 2005
- « Le mât de cocagne »,
Paris : Gallimard, 1979 ; Gallimard (Folio, 3081),
1998
- « Hadriana dans tous mes
rêves », Paris :
Gallimard, 1988 ; Gallimard (Folio, 2182), 1990
- « Le métier à
métisser », Paris :
Stock, 1998
- « Encore une mer à traverser »,
Paris : La Table ronde, 2005
- « Popa Singer »,
Paris : Zulma, 2016
- « Cahier
d'un art de vivre : Journal de Cuba, 1964-1978 »,
Arles : Actes sud (Archives privées), 2020
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Sur
le site « île
en île » :
dossier René
Depestre |
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mise-à-jour : 7 décembre 2020 |
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