René Depestre

Ainsi parle le fleuve noir (précédé de) Esclave, Esclavage de Victor Schoelcher (1842)

Paroles d'aube

Grigny, 1998

bibliothèque insulaire

   
Haïti
parutions 1998
Ainsi parle le fleuve noir / René Depestre. - Grigny : Paroles d'aube, 1998. - 127 p. : ill. ; 18 cm. - (Inventaire).
ISBN 2-84384-009-0
Le grand fleuve noir colorera-t-il malgré tout la mer dans laquelle il se jette ?

Jean-Paul Sartre, Orphée noir — cité en épigraphe, p. 5

Dans ce bref essai qui répond à Langston Hughes (The Negro speaks river, 1921) et à Jean Price-Mars (Ainsi parla l'oncle1928), René Depestre tresse les lignes de force du long combat d'Haïti (première partie) aux élans et aux ruptures qui ont scandé sa propre vie (seconde partie) — deux parcours où s'affirme avec conviction la certitude d'un avenir réconcilié : « la nuit polaire tombe sur les masques " raciaux " que les humanités diverses ont dû longtemps porter avant de commencer, en ordre dispersé, à sortir des auberges de la barbarie » (p. 108). Postulat d'un écrivain qui s'affirme « homme de la réalutopie » (p. 93).

Au fil du fleuve, René Depestre invoque les porteurs de cette parole noire qui ont suscité ou accompagné ses rêves et ses espoirs : Toussaint-Louverture, Langston Hughes, Jean-Price-Mars, Jacques Roumain, Aimé Césaire, et Patrice Lumumba, Martin Luther King, Nelson Mandela, sans oublier ceux qui, venus d'autres bords comme Victor Schoelcher hier ou Jean-Paul Sartre plus tard, ont soutenu le marronnage et les combats contre l'opprobre racial, contre les hiérarchies qu'il prétendait instituer, contre l'esclavage et l'apartheid qu'il prétendait légitimer.

« Encore une mer à traverser », lit-on dans le Cahier d'un retour au pays natal de Césaire. Depestre pose la question avant de refermer son essai : « Encore une mer à traverser ? Dans cette aventure de l'espèce, à la lumière d'une petite lampe venue de la plantation américaine, face aux tâches épiques de la mondialisation, je perds mes deux mains " noires " dans les mains " blanches " qui se souviennent qu'elles ont été une fois des mains d'enfant » (p. 109).
SOMMAIRE Esclave, Esclavage (texte de Victor Schoelcher, 1842)

PREMIÈRE PARTIE
  • La mémoire du fleuve
  • La légitime défense
  • L'esprit de Prospero
  • Le retour de Caliban
  • Les cendres de Toussaint-Louverture (poème inédit)
  • L'héritage africain
  • La foi des Haïtiens
  • Le cas historique d'Haïti
SECONDE PARTIE
  • Du négrisme à la négritude
  • La négritude de demain ?
  • Un écrivain noir dans la révolution
  • Les années en terre Fidélie
  • L'adieu à la révolution
  • Un état des lieux noirs
  • Encore une mer à traverser ?
Notes, Repères biographiques, Bibliographie, Remerciements
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Etincelles », Port-au-Prince : Presses de l'Etat, 1945
  • « Gerbe de sang », Port-au-Prince : Imprimerie de l'État, 1946 ; « Etincelles (suivi de) Gerbe de sang », Port-au-Prince : Presses nationales d'Haïti, 2005
  • « Le mât de cocagne », Paris : Gallimard, 1979 ; Gallimard (Folio, 3081), 1998
  • « Hadriana dans tous mes rêves », Paris : Gallimard, 1988 ; Gallimard (Folio, 2182), 1990
  • « Le métier à métisser », Paris : Stock, 1998
  • « Encore une mer à traverser », Paris : La Table ronde, 2005
  • « Popa Singer », Paris : Zulma, 2016
  • « Cahier d'un art de vivre : Journal de Cuba, 1964-1978 », Arles : Actes sud (Archives privées), 2020
Sur le site « île en île » : dossier René Depestre

mise-à-jour : 7 décembre 2020

« Mon pays d'origine est un appel au secours »
Adresse aux Haïtiens d'aujourd'hui
Le Monde Diplomatique, avril 2004


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