« Mon
pays d'origine est un appel au secours »
Adresse
aux Haïtiens d'aujourd'hui
par René
Depestre
« Ni rire, ni
pleurer, comprendre »
Spinoza
Je m'appelle René Depestre.
Je suis un écrivain franco-haïtien peu connu dans
son pays natal. Une fois seulement il m'a été donné
de prendre une part directe à ses affaires civiques. Cette
année-là, en 1946, le journal La Ruche fit
briller un espoir de renouveau démocratique aux horizons
déjà comateux des droits de l'homme et du citoyen.
Après l'échec de ce combat de ma génération,
pour tenir la route en de multiples ailleurs d'Haïti, j'ai
dû m'ajouter d'autres racines avant de trouver, à
l'âge de vieil homme, un terreau d'enracinement en France.
Sur fond de cruelle inhumanité,
mon pays d'origine est un appel au secours. Je n'ai pas pour
autant de leçons à lui donner. Retiré dans
le Sud-Ouest français, je ne prétends pas dicter
de si loin leur conduite à des femmes et à des
hommes démunis, aux Caraïbes. L'humilité,
le respect, la compréhension d'autrui inspirent mon regard
responsable sur le calvaire haïtien.
Le SOS qui m'obsède n'est
pas celui que les Etats aux abois adressent d'habitude au Fonds
monétaire international (FMI) ou à la Banque mondiale.
Ce n'est pas non plus le tocsin que la Maison Blanche ou les
Nations unies entendent à leurs portes. Un tiers d'île
des Amériques, en proie à toute la désolation
du monde, répercute sa détresse dans les conscience
même des humanité sœurs de la planète.
Dans l'année du bicentenaire
de leur victoire sur l'esclavage et la colonisation, les Haïtiens
ne peuvent éluder les questions d'un drame qui fait terriblement
mal. Deux siècles après l'indépendance des
esclaves de Saint-Domingue — un fait majeur de l'histoire
politique et culturelle des civilisations —, Haïti
est figée au-dessous du seuil de la misère absolue.
Ses jours et ses travaux sont englués dans la violence
civile, l'instabilité politique, la délinquance
de toutes sortes de mafias, l'entassement des ordures dans les
rues, l'amoncellement des épreuves dans les foyers. Dans
l'opinion mondiale, l'hapax haïtien est souvent décrit
comme une « parenthèse vide »
ou comme « une tragédie sans fin de la décolonisation » :
plusieurs millions d'êtres humains sont coincés
à vie dans leur impossibilité d'être un jour
eux-mêmes.
Dans cette situation catastrophique,
il ne faut pas demander au FMI ou à la Banque mondiale,
à l'ONU ou aux puissants membres du G8 de réagir
en lieu et place des citoyens d'Haïti. Il incombe d'abord
aux Haïtiens, dans un sursaut vital jamais vu, d'inventer
la stratégie collective susceptible de retenir durablement
la solidarité des centres influents de l'aide internationale.
Les premières mesures d'entraide et d'assistance à
personne en danger doivent surgir au préalable « des
grandes réserves de foi, ces grands silos de force où
les peuples, dans les moments critiques, puisent le courage de
s'assumer eux-mêmes et de forcer l'avenir »
(Aimé Césaire).
Une percée dans la voie
du progrès n'a de chance de succès que si elle
s'appuie préalablement sur la mobilisation du peuple haïtien.
Haïti est placée devant l'exigence de la refonte
radicale de sa symbolique de résistance au malheur. Le
pays s'est présenté sur la scène historique
sous le masque monumental d'une forteresse inexpugnable. Incarné
dans les pierres de la citadelle Laferrière 1,
un mythe d'une extrême violence, fondé sur l'idée
de « race », devait symboliser aux yeux
du monde l'espoir de rédemption des ci-devant esclaves
des plantations américaines. Il était justifié
de 1791 à 1804, dans la période de rupture violente
avec la terreur « raciale » du régime
esclavagiste. Contemporain du modèle jacobin de la Révolution
française, il devait remplir efficacement son rôle
révolutionnaire d'émancipation. Structuré
ensuite en jacobinisme-noir-à-l'haïtienne, notre
mythe de fondation allait deux siècles durant conditionner
la conduite historique d'un Etat-nation resté inachevé.
Contrairement à l'idéologie
de la Révolution française, que les droits de l'homme
et du citoyen, le code civil, la civilité démocratique,
la souveraineté populaire, la laïcité, l'autonomie
de l'individu dans la liberté, permutèrent en valeurs
républicaines, notre négritude jacobine s'empêtra
dans les pires excès de la violence politique pour rien.
En Haïti, le Grand Mécanisme denté de l'histoire
accomoda de façon récurrente les structures coloniales
de la terreur aux institutions et aux mentalités de la
société « nationale » haïtienne.
Deux siècles après, nous n'arrivons pas à
nous déprendre d'une idéologie régressive
et déréalisante dont la fonction religieuse (« intégriste »
avant la lettre ?) tient notre destin enfermé dans
la seule logique délétère de la violence !
Un retournement de la tragédie
Avec les Duvalier (père
et fils, 1957-1986), on assista à un retour pur et simple
à la terreur de la plantation esclavagiste. Les représentation
symboliques du tonton-macoutisme d'Etat achevèrent de
truquer et de dénaturer jusqu'à la nausée
les vérités intérieures et les fondements
plus « raciaux » que nationalistes du peuple
haïtien. Les rituels meurtriers de la papadocratie reproduisirent
le nihilisme bossale 2 et créole appelé
trente ans durant à verrouiller l'accès des Haïtiens
à la société de droit et à la modernité
démocratique.
Au début des années
1980, après trois décennies de ce « fascisme
de sous-développement », le bruit a couru partout
que ce tiers d'île le plus déshérité
de la planète (et du coup le plus discrédité ?)
avait touché le fond de l'opprobre et du dénuement.
On prédisait alors à l' « après-duvaliérisme »
un naufrage dans un court délai. On ne pouvait imaginer
Haïti en état de se relever de ses ruines,
après l'impitoyable logique d'autodestruction à
laquelle la tribu Papa Doc l'avait soumise.
C'eût été
ne pas compter avec la face éclairée de l'histoire
identitaire des Haïtiens. Après l'avoir évaluée
sur place, un observateur français rappela un jour que
l'Haïtien, noir ou mulâtre, pauvre ou riche, manœuvre
ou intellectuel, mystique ou athée, quand son être
n'est pas un cactus vénéneux au jardin de Baron-Samedi 3,
parvient avec grâce à abriter, dans ses convictions
et sa conduite, « un trésor plus grand que
les mines de diamant de Kimberley ou que tous les puits de pétrole
du Moyen-Orient ».
La métaphore du voyageur
ami évoquait ainsi la « spiritualité
unique » qui peut encore recycler la vie d'Haïti
dans le droit chemin de l'idéal de justice et de liberté
qui est à l'origine de son équipée nationale.
Après la débâcle de Duvalier fils en 1986,
n'a-t-on pas vu un homme de grand charisme faire un usage populaire
fécond de ce silo spirituel ? Le mouvement Lavalas
de M. Jean-Bertrand Aristide réussit, en effet, à
s'entourer du premier personnel politique démocrate de
l'histoire haïtienne. De multiples preuves de maturité
civique devaient alors l'emporter sur des dérapages populistes.
Des élections libres eurent lieu dans les décombres
de trente ans de barbarie. Les conditions paraissaient réunies
pour une vraie « démacoutisation »
des institutions et des mentalités. Le processus démocratique
était si fortement enclenché que les militaires
putschistes de 1991, après l'avoir sauvagement interrompu
par un coup d'Etat, échouèrent à éviter
le retour au pouvoir du président démocratiquement
élu. Trois ans après un exil forcé aux Etats-Unis,
M. Jean-Bertrand Aristide était restitué à
ses fonctions présidentielles.
Il y a lieu de s'interroger avec
rigueur sur les circonstances exceptionnelles qui ont marqué
la restauration de 1994. J'y vois une occasion historique que
l'ensemble de la classe politique, au-delà des clivages
idéologiques, n'aurait jamais dû laisser partir
en fumée. Cette année-là, Haïti est
passée tout près d'un retournement décisif
de sa tragédie. Pour la première fois de son histoire,
le pays sortait de son isolement diplomatique, la sorte de mise
en quarantaine de sécurité que le concert des nations
civilisées imposa à la « révolution
nègre » de Saint-Domingue. Le tête-à-tête
dramatique d'un petit Etat — pauvre et « noir »
— avec le super-Etat — impérial et « blanc »
— cédait de manière inespérée
la place à une approche multinationale du drame haïtien.
Notre chaos cessait d'être présenté comme
une triviale affaire d'arrière-cour coloniale entre « une
étroite république nègre de la Caraïbe »
et le géant empire nord-américain.
Un débat au grand jour
soumettait le cas d'Haïti à l'examen des Etats membres
des Nations unies. Dans ce forum démocratique, notre malheur
était étalé dans tous les sens. Il était
également montré sous toutes les coutures dans
les principaux journaux et sur les écrans de télévision
de la planète. Haïti bénéficiait soudain
de la compréhension, voire de la sympathie, de l'opinion
publique mondiale. Une panoplie d'atouts politiques, culturels,
moraux, matériels apparaissaient à son horizon.
Elle allais pouvoir compter sur une aide financière évaluée
à plusieurs centaines de millions de dollars.
Pour rétablir
M. Aristide dans ses droits de président élu, il
fallait déloger par la force la junte délinquante du
général Raoul Cédras. Les Nations unies
confièrent au Etats-Unis du président William Clinton le
mandat d'intervenir militairement en Haïti. Etait-ce le spectre
des années d'occupation yankee (1915-1934) qui
rappliquait ? A l'inverse d'une nouvelle expédition
coloniale, l'intervention américaine de 1994 était l'une
des premières applications bénéfiques du droit
d'ingérence humanitaire encore balbutiant dans les relations
internationales. Une décision du Conseil de
sécurité apportait à un peuple en danger
l'assistance des Nations unies. Dans un cadre de légalité
onusienne (que renforçait le système juridique
régional de l'Organisation des Etats américains —
OEA), l'administration Clinton était investie de la mission
d'aider M. Aristide, le président légitime d'Haïti,
à gérer démocratiquement
l' « après-Cédras ». M.
Aristide promit de tout mettre en œuvre pour rassembler avec le
parti Lavalas les forces vives de la nation au service de l'Etat de
droit et de démocratie dont elle est en quête depuis les
premiers pas glorieux et incertains de 1804.
Cela se passait dans l'après-guerre
froide, juste au moment où l'on commençait partout
à sentir la nécessité d'inventer un nouveau
contrat social, mondial cette fois, pour corriger et redresser
les multiples formes de dérèglement de la globalisation.
Dans l'après-communisme, la mise en route d'une société
civile planétaire permettrait à la communauté
des Etats-nations de relever les défis mondialisés
de l'économie de marché. L'ABC de la civilité
démocratique, propulsée intelligemment à
l'échelle du monde, offrirait un horizon d'espoir, en
tout premier lieu aux sociétés en crise décoloniale
gravissime, comme c'est l'état chronique d'Haïti
depuis deux cents ans.
La double autorité juridico-militaire
des Etats-Unis et de l'ONU — en étroite coopération
avec un réveil démocratique haïtien —
créerait les conditions d'une administration pluraliste
capable de résoudre les dramatiques problèmes de
droit, de civisme et de développement. En remplacement
de la forme paternaliste de tutelle prévue depuis 1945
dans la Charte des Nations unies, un nouveau régime onusien
d'intergouvernance construirait avec Haïti un projet-pilote
conforme à l'abandon substantiel des souverainetés
nationales que la mondialisation porte irrésistiblement
à l'ordre du jour de l'évolution des sociétés
et des civilisations du XXIe siècle.
Au lieu de bondir comme un seul
patriote sur l'occasion inespérée offerte par les
Nations unies, avec l'aval militaire et politique de la Maison
Blanche, les Haïtiens, selon une tradition vieille de deux
siècles, se sont émiettés en millions d'interprétations
différentes de leur tragédie. Tout à nos
haines fratricides, à nos haïtiâneries de proie,
nous aurons manqué le rendez-vous historique de 1994,
en livrant les chances d'émancipation du pays aux ornières
de l'incompréhension suicidaire de soi.
Haut niveau de résistance
culturelle
Les années-Aristide de
l'après-Papa Doc auront ainsi réussi à
faire des « tuteurs multinationaux onusiens »
— débarqués en amis ou en alliés de
bonne volonté — des témoins effarés
et très vite découragés par nos gesticulations
destructrices. La preuve la plus flagrante du catastrophique
autobousillage de nos atouts est là : une décennie
après l'internationalisation du drame d'Haïti, l'aide
financière considérable décidée en
faveur de sa solution — à défaut d'interlocuteurs
unis, résolus, compétents et fiables — est
restée gelée dans les coffres de puissantes institutions
bancaires 4.
La proclamation d'indépendance
de 1804 est aujourd'hui immobilisée dans un désert
de sens et de valeur : le peuple des Amériques qui
est le premier parmi les Noirs du continent à s'être
soulevé victorieusement contre les abominations esclavagistes,
pour ses deux cents ans de vie absurdement pseudo-nationale,
offre le spectacle désolant d'un mini-Etat-zombie à
l'abandon : le peuple haïtien barbote dans les décharges
publiques de l'histoire, aux prises avec tous les malheurs du
monde 5.
Haïti a donc le devoir sacré
d'inverser la symbolique de sa résistance à l'oppression
que la problématique « raciale »
de la plantation a truquée. L'indépendance est
vécue comme une victoire militaire et politique plus « raciale »
que nationale. Un peuple caribéen, de souche africaine
et française, aura fantastiquement métissé
sa charte constitutionnelle, ses idées du droit et de
la civilité, à partir de concepts « sociaux »
et religieux amalgamés, sur des fondements anthropologiques
et ontologiques qui devaient se révéler absolument
faux, mensongers, fantasmagoriques. L'omniprésence dans
les mentalités haïtiennes des options de la prétendue
« race », et de l'improbable religion,
devait occuper dans la société les rôles
qui reviennent à l'Etat, au droit, à la laïcisation
du savoir et des comportements, comme aux libres initiatives
de l'économie marchande. Tout l'héritage politique
de libération d'Haïti s'est ainsi congelé
jusqu'à 2004 dans une figure tragiquement légendaire :
première république noire des Temps modernes, berceau
historique de la négritude, qui a continué, jusqu'au
« prophétisme » défaillant
du président Aristide, à conditionner négativement
l'idée que les Haïtiens se font d'eux-mêmes.
Le double naufrage des opérations
« Restore Democracy » et « Aristide-Lavals »
(1994-2004) met les Haïtiens en demeure « de
vouloir et de réussir quelque chose d'impossible contre
le Sort, contre l'Histoire, contre la Nature ! ».
L'injonction qui nous a été faite un jour dans
le théâtre élisabéthain d'Aimé
Césaire est plus digne que jamais d'actualité à
nos portes. Elle exige une responsabilité haïtienne
de ce qui nous est arrivé, en vue de la refondation civique
de l'ensemble de nos ressorts psychologiques et sociaux. Il est
temps de s'arc-bouter stoïquement à la mobilisation
des silos d'intelligence, de savoir-faire, de sagesse, de foi
consensuelle en un peuple dont la force de création a
fait ses preuves à travers les données vitales
de sa tragédie même. En effet, peu de terroirs de
la planète, confrontés deux siècles durant
à des erreurs tragiques, à des vicissitudes spectaculaires,
sont parvenus, comme ceux de l'île d'Haïti, à
maintenir un haut niveau de résistance culturelle au lourd
héritage de l'esclavage et de la colonisation, dans le
même temps où ils échouaient totalement à
organiser les institutions de la modernité républicaine
et démocratique.
Institutionnellement parlant,
« la nation haïtienne n'a pas pris »
(Claude Moïse 6) ; « Haïti
n'existe pas » (Christophe Wargny 7),
tandis que la juridiction onirique qui conditionne ses structures
imaginaires devait, au XXe siècle, déboucher sur
une culture d'une éclatante viabilité. La culture
haïtienne n'a pas connu la panne, l'arrêt pathologique
de fonctionnement, qui aura été le sort de l'Etat,
du droit et de la justice. Du point de vue culturel, Haïti
serait plutôt l'inverse du pays le plus démuni de
l'hémisphère occidental.
Malgré le chaos politique
et social, toujours prédominant sur les aspirations démocratiques,
on a affaire, dans les arts et la littérature, à
une heureuse transmutation esthétique des échelles
du malheur quotidien. Les divers courants de ce « réel
merveilleux haïtien » ont marqué,
aux yeux du monde entier, l'éblouissante révolution
plastique des années 1950, de même que les productions
musicales et littéraires de plusieurs générations
d'artistes. Des talents de peintres, de musiciens, de poètes
et d'écrivains de premier ordre permettent aux créations
de supporter la comparaison avec les triomphes les plus indiscutables
de l'art mondial.
Faisant admirablement fi des
rhétoriques d'imitation académique des modèles
importés, en riposte à l'expérience atrocement
« raciale » de l'époque de
la plantation, les créateurs haïtiens ont couru avec
éclat l'aventure de la souffrance sans fin, ainsi que
l'ivresse solaire de vivre qui tente de la sublimer — sur
un bout de terre illuminé au-dedans de sa solitude « d'Etat
sans nation … et de société sans Etat »
(Régis Debray).
Sans pétrole ni diamant,
Haïti sera-t-elle capable de se réveiller à
une nouvelle donne de son histoire ? Saisie à la
gorge par l'illusion Aristide-Lavalas, partie en fumée,
Haïti est-elle prête à engager son peuple martyr,
sa seule richesse naturelle, son précieux matériau
humain, dans une remontée jamais vue ?
Ayant manqué le train
de l'Etat-nation, seul le TGV de la mondialisation citoyenne
à la française a des chances de s'arrêter
pour offrir aux Haïtiens la possibilité du premier
voyage démocratique de leur histoire. La tentative d'universalisation
des droits de l'homme, tentée en 1801 par Toussaint Louverture,
et méprisée par Napoléon Bonaparte, est
en mesure de rejoindre, en toute confiance, une France qui a
cessé de mesurer le monde à la seule échelle
de ses mythes hexagonaux. Au moment où elle a fait sienne
la construction européenne, elle tient également
la mondialisation pour sa nouvelle heure de vérité.
La haine semée jadis par
le système colonial n'a contaminé ni la langue
ni les conceptions et les pratiques françaises de la vie
en société. Elles font partie des valeurs universalisantes,
c'est-à-dire l'oxygène dont a besoin absolument
la globalisation, pour éviter les dangers de mort d'un
casino planétaire. L'espérance des Haïtiens
du XXIe siècle peut trouver un nouveau souffle dans l'espérance
de toute la francophonie. Cette bouffée d'optimisme m'est
venue de la lecture du rapport que Régis Debray, à
la tête d'un comité de réflexion, a adressé
récemment au ministre français des affaires étrangères.
En effet, Haïti et la
France 8 appelle le peuple haïtien à
se dépasser dans tous les domaines, avec l'amitié
de la France à ses côtés, pour renaître
à lui-même et sortir enfin en triomphe de son surplace
existentiel. L'envie m'a pris de placer mon espoir d'écrivain
franco-haïtien dans la mise en œuvre des mesures opportunes
que Debray a proposées aux autorités de ma patrie
d'adoption pour le « salut » de
ma terre d'origine.
- Forteresse construite par le
roi Henri Christophe pour défendre le territoire du Nord
contre un éventuel retour des Français dans l'île.
- Bossale : part de l'héritage africain qui
aurait échappé au processus de créolité
(métissage afro-français) propre à la culture
haïtienne.
- Baron-Samedi : dieu maléfique du vaudou symbolisé
par une grande croix …
- Lire Paul Farmer, « Haïti,
l'embargo et la typhoïde », Le Monde diplomatique,
juillet 2003
- Lire André Linard, « Triste
bicentenaire en Haïti », Le Monde diplomatique,
février 2004
- Claude Moïse, La Croix
et la Bannière : la difficile normalisation démocratique
en Haïti, Cidhica, Montréal, 2002
- Christophe Wargny, Haïti
n'existe pas, Autrement, Paris, 2004
- Haïti et la France, éd. La Table ronde, Paris, 2004
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