Les baleiniers chez les Maoris
de Nouvelle-Zélande [Les baleiniers :
voyage aux terres antipodiques, Journal du docteur Maynard
publié par Alexandre Dumas] / Félix Maynard. -
Bouhet : La Découvrance, 2005. -
324 p. : ill., cartes ; 21 cm. -
(L'Amateur averti).
ISBN 2-84265-373-4
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Chirurgien à bord
du baleinier havrais Asia, le docteur
Félix Maynard (1813-1858) a participé
à une campagne de pêche dans le Pacifique-sud
entre 1839 et 1841. Son journal de voyage, mis en forme par Alexandre
Dumas, a été publié en 1859 et a fait
l'objet de plusieurs rééditions au XIXe
et dans la première moitié du XXe
siècle.
À
côté d'une chronique des pratiques de
pêche alors en vigueur, on trouve ici de
fréquentes mentions des légendes et superstitions
du milieu maritime, des aperçus historiques sur la
présence française dans les eaux
néo-zélandaises — la cruelle
mésaventure du baleinier dunkerquois Jean Bart
aux îles Chatham en particulier — et un regard
original sur les sociétés autochtones, leurs
croyances et leurs mœurs.
S'il est difficile
d'évaluer la portée des interventions de Dumas,
on peut imaginer qu'il s'est plu à imprimer son style en
transcrivant certaines histoires de marins ou la relation de massacres
et festins anthropophages — poncifs de la
littérature exotique toujours prisés des lecteurs
de l'époque.
On notera que ce
récit strictement contemporain des navigations de Melville
dans le Pacifique permet, de ce fait, un parallèle avec Typee,
Omoo et
surtout Moby
Dick.
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EXTRAIT |
Maramvaï, chef d'Akaroa, sa femme, son
fils et ses deux filles se rendirent […] à bord
du brick, où le capitaine Stewart les reçut avec
de grandes démonstrations d'amitié ;
mais à peine furent-ils descendus dans la chambre
où on les avait conviés à un repas,
que Taraboulo s'empara d'eux, les fit prisonniers, puis, à
la tête de ses cent guerriers, tomba à
l'improviste sur les malheureux habitants qui avaient suivi leur chef
et qui encombraient déjà le pont du navire.
Ce fut une horrible boucherie.
On dit même que c'est à la
vue du sang — l'odeur du sang produit l'ivresse comme celle
du vin, — que les matelots anglais, prenant parti pour
Taraboulo, se mêlèrent à ces terribles
représailles et fusillèrent les
Zélandais qui se jetaient à la mer pour regagner
la côte à la nage.
Ce massacre accompli, les Kapitiens
s'embarquèrent dans les canots de leurs victimes, et, comme
la catastrophe s'était passée hors de vue du
rivage, les habitants des villages situés autour de la baie
laissèrent aborder tranquillement leurs ennemis, croyant au
retour de leurs compatriotes.
Nouveaux massacres !
Puis, quand la nuit vint, les fourneaux du brick
s'allumèrent, les chaudières s'emplirent de
membres humains, et, sous les yeux de l'équipage et du
capitaine anglais, les anthropophages
mangèrent ! …
☐ p. 171
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Les
baleiniers : voyage aux terres
antipodiques », Paris : A. Cadot,
1859 ; Michel Lévy, 1861 ; Calmann
Lévy, 1889
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- Alexandre
Dumas,
« Le
comte de Monte Cristo » éd. de
Gilbert Sigaux, Paris : Gallimard (Folio Classique, 6831), 2020
- Alexandre
Dumas,
« Le
Spéronare », Paris :
Honoré Champion, 2002
- Alexandre
Dumas, « Les
drames de la mer », Paris : Les
éd. du Sonneur, 2006
- Alexandre
Dumas,
« Les
frères corses »,
Paris : Gallimard (Folio classique, 4487), 2007
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mise-à-jour : 30
décembre 2020 |
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