L'île de Sakhaline /
Anton Tchekhov ; trad. et notes de Lily Denis ;
préface de Roger Grenier. - Paris : Gallimard,
2001. - 568 p.-[8] p. de pl. :
carte ; 18 cm. - (Folio classique, 3547).
ISBN 2-07-041891-X
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Quand Tchékhov part
pour l'île de Sakhaline, en avril 1890, personne ne comprend
ses raisons. Lui-même, incapable d'en donner, se contente de
parler de mania sachalinosa. Il s'agit
là de l'épisode le plus étrange de sa
vie.
Décidé
à mener une enquête sur ce lieu maudit
voué au bagne et à la déportation, il
se met en route dans des conditions folles. Il n'a aucun papier
officiel, ni ordre de mission, ni même une lettre de
recommandation. Après deux mois et demi d'un voyage
exténuant, il risque de se voir prier de retourner
d'où il est venu. Il affronte le froid, la pluie, les
inondations, puis la chaleur, la poussière, les incendies de
forêts.
Voici enfin l'île de
Sakhaline, au large de la Sibérie :
« Tout au tour la mer, au milieu l'enfer ».
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JEAN
BONAMOUR : Fruit [d'un]
« voyage qui n'a rien à voir avec les
belles-lettres », L'île de
Sakhaline est une œuvre longuement et soigneusement
travaillée.
[…]
Univers de pure souffrance,
au-delà du langage, Sakhaline est une totale profanation de
la vie, la dissolution de l'horreur dans le quotidien. Tchekhov, qui
n'écrira plus sur Sakhaline et n'en parlera même
que rarement, avouera un jour que toute son œuvre depuis ce
voyage est
« ensakhalinée ».
☐ Magazine littéraire, mai
1992
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ROGER
GRENIER : […]
Voici donc Tchekhov
à Sakhaline : « Tout
autour la mer, au milieu l'enfer. » Le
climat se caractérise par une humidité
épouvantable, très mauvaise pour les phtisiques
comme lui. Il trouve à se loger chez un paysan proscrit,
puis chez un médecin qui ressemble à Ibsen,
paraît modeste et bon, mais passe son temps à
écrire des lettres de dénonciation. Ce bon
docteur est en conflit avec les autorités de
l'île. Le général V.O. Kononovitch,
Commandant de l'île, dira au visiteur : « Je
suis content que vous soyez installé chez notre ennemi. Vous
connaîtrez nos points faibles. »
[…]
☐ Préface, pp. 12-13
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EXTRAIT |
Un
matelot taciturne
m'a raccompagné à ma chaloupe. Comme s'il
devinait la question que j'hésitais à lui poser,
il m'a dit avec un soupir :
« On ne s'installe pas ici de son propre
gré. »
☐ p. 45 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Œuvres
complètes, vol. 21 :
« L'île de Sakhaline »
trad.du russe par Lily Denis, Paris : Les Éditeurs
français réunis, 1971
- « L'île
de Sakhaline » trad. du russe par Lily Denis,
préf. par Sophie Lazarus, Grenoble : Cent pages,
1995
- « Voyage
à Sakhaline : 1890-1891, lettres d'hier et
d'aujourd'hui » trad. du russe, notes et index par
Anna Christophoroff, Lectoure : Le Capucin, 2005
- « Lettres
de voyage Moscou-Sakhaline-Moscou, février
1890-janvier
1891 » trad. du russe et
préfacé par
Françoise Darnal-Lesne, Paris : L'Harmattan (Espaces littéraires), 2009
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mise-à-jour
: 8 décembre 2016 |
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