Paroles d'Haïti
/ Ingegerd N. Petersen. - Copenhague : Munksgaard, 1997.
- 104 p. : ill., carte ; 20 cm.
ISBN 8716-11-984-3
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Je viens d'une île
de soleil,
une île au nom indien,
Haïti, connaissez-vous ?
Et je vous dis
à la manière de mon peuple
« HONNEUR ».
Répondez-moi
« RESPECT »,
et laissez-moi m'asseoir
auprès de vous.
Anthony Phelps |
Cette brève anthologie
destinée aux Danois étudiant le français
présente des textes d'auteurs qui, René
Depestre et Dany Laferrière
exceptés, sont presque inconnus en France où l'on
semble cultiver envers Haïti — son peuple,
sa culture, son histoire — une forme radicale
d'amnésie collective … C'est donc ici, pour beaucoup,
l'occasion de découvrir des voix injustement négligées,
quand même elles s'expriment dans notre langue.
Gasner Raymond (1953-1976) : Journaliste, faisant
partie d'un petit groupe de révolutionnaires travaillant
pour le journal Le Petit Samedi Soir , il est mort très
jeune sous la dictature. « Rosita » et
d'autres de ses nouvelles ont paru brochées en 1978. Ses
nouvelles et anecdotes présentent une vue satirique et
révélatrice sur la société haïtienne
de son époque. Malgré sa courte vie il reste très
respecté par les intellectuels en Haïti. Dans
« Chronique de la dérive douce », Dany Laferrière
dit qu'il a quitté Haïti quand on a trouvé
son ami tué par les macoutes. Cet ami était Gasner
Raymond.
Marie Chauvet Vieux (1916-1973) : A écrit des
pièces de théâtre, des nouvelles et des romans,
dont quelques-uns ont obtenu des prix en France. Son roman « Amour, colère et folie »
ayant suscité la rage de Duvalier, fut retiré du
marché et interdit. Marie Chauvet Vieux s'est réfugiée
à New York où elle est restée jusqu'à
sa mort. Le roman en question fut publié chez Gallimard
en 68, et reçut le Prix Henri Deschamps en 1986, après
la chute de Duvalier. « Ti-Moune nan Bois »
est publié ici pour la première fois. Marie Chauvet
Vieux reste une des auteurs importants de son époque.
Mercedes Foucard Guignard, plus connue sous le pseudonyme Deita
(ou Deyita), est née le 21 septembre 1935 à Port-de-Paix
dans le nord-ouest d'Haïti. Ecrivain, conteuse, dramaturge
et ethnographe autodidacte, Deita est aussi professeur. Spécialiste
de la langue créole, elle enseigne le théâtre
et le savoir-vivre. De 1982 à 1986, elle a été
animatrice de groupes de jeunes. A ce compte, elle a participé
à la fondation de l'ASKONNA (Asosyasyon Konbit Natif Natal).
Elle est aussi membre du CHAF (Comité Haïtien Art
et Folklore). Deita compte à son actif plus d'une douzaine
de publications :
- Les désespérés
(roman, 1964),
- Majòdyòl (poésie
créole, 1981),
- Nanchon (ethnodrame créole,
1985),
- Contes des jardins du pays de
Titoma (1989),
- Kont nan jaden peyi Titoma (1991),
- La légende des Loa /
vaudou haïtien (1993),
- Esperans Dezire (roman créole,
1989),
- Objets au quotidien (art et
culture populaire en Haïti, 1993),
- Mon pays inconnu (1997).
source : « Haïti, la voie de nos silences
: 117 femmes haïtiennes écrivent », Port-au-Prince,
1988
Paulette Poujol Oriol est née à Port-au-Prince
en 1926 ; après des études de langue et de gestion,
elle s'adonne au théâtre, à la radio, à
la la télévision et à l'enseignement de
la littérature à Port-au-Prince. Membre de la Société
Nationale d'Art Dramatique, elle anime la troupe du Jeune Théâtre
où elle signe plusieurs mises en scène. En 1980,
elle obtient le prix Deschamps pour son roman « Le creuset »
puis, en 1988, le prix spécial de la Meilleure nouvelle
de langue française pour « La fleur
rouge ». Cette nouvelle, titre d'un recueil sorti
en 1993, est sélectionnée par la Revue des deux
mondes pour un numéro spécial (juillet
1994) et a été traduite en anglais et en espagnol.
Son dernier roman, « Le passage » (1996)
a été salué par la critique comme un document
sociologique important (Jean Métellus) ; il est en cours
de traduction aux Etats-Unis. Paulette Poujol-Oriol a dans ses
cartons un second recueil de nouvelles, une pièce de théâtre
et une histoire de la Ligue féminine d'action sociale
qu'elle préside depuis avril 1987.
source : « Haïti, la voie de nos silences
: 117 femmes haïtiennes écrivent », Port-au-Prince,
1988
(Information transmise
par Ingegerd N. Petersen)
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mise-à-jour : 13 mai 2009 |
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