Delphine Perret

La créolité, espace de création

Ibis rouge

Matoury (Guyane), 2001

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bannzil kréyòl

parutions 2001

4ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2002)
ouvrage en compétition
La créolité, espace de création / Delphine Perret. - Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2001. - 313 p. ; 24 cm.
ISBN 2-84450-115-X
NOTE DE L'ÉDITEUR : Un essai sur la Créolité, mouvement littéraire et identitaire auquel on associe le plus souvent Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau dont les œuvres occupent une grande part de l'analyse de l'auteur. Delphine Perret a intitulé son essai La Créolité, espace de création car il lui est apparu que pour les les écrivains antillais et en particulier Chamoiseau, les idées associées à la Créolité ont été un ferment d'affirmation et de réflexion permettant l'ouverture d'un espace nouveau pour la création anthropologique et poétique.

L'auteur explore les débats associés à la Créolité et le contexte dans lequel ce mouvement est né et s'est développé. Elle analyse le sens et les connotations associés au mot créole ainsi que la question de la langue créole. Elle montre comment les écrivains de la Créolité qui écrivent en français se ressourcent dans le créole et à travers La Parole, elle explore l'apport du conte traditionnel et la parole quotidienne.

Elle laisse la parole à ces écrivains et à tous ceux qui ont réfléchi sur la Créolité.

❙ Delphine Perret est docteur ès-Lettres, elle enseigne le français et la littérature francaise, la langue, la littérature et la culture créoles à San Francisco State University. Elle a publié des articles dans des revues américaines telles que Callaloo et The French Review et trois ouvrages dont Penser la Créolité en 1995.

EXTRAIT […]

Comment écrire entre deux langues, entre deux cultures ? Cette question dont la réponse n'est pas simple se complique encore lorsque l'une de ces langues et de ces cultures est elle-même déjà tissée de la première à cause d'une histoire ancienne et non terminée de rapports de violence. Doit-on choisir l'une de ces langues ? Ou peut-on écrire entre les deux, voire avec les deux ?

Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau, écrivains martiniquais que l'on associe au mouvement de la Créolité dans les Antilles de langue française, étaient placés devant ce dilemme dans les années 1980. Ils voulaient défendre la langue et la culture créoles menacées par la langue et la culture françaises. Mais le paradoxe est que l'histoire de ces langues et de ces cultures est étroitement liée. Par ailleurs, les deux écrivains étaient aussi de langue et de culture françaises et vivaient dans un marché littéraire dominé par la France. Raphaël Confiant avait publié poèmes, nouvelles et romans en créole sans trouver beaucoup de lecteurs. Patrick Chamoiseau avait écrit des œuvres en français qui n'avaient pas été publiées. Dans les années 80, tous deux décidèrent d'écrire en français mais sans abandonner le créole et surtout l'imaginaire de la langue et de la culture créole. C'était un échec par rapport au rêve antérieur et une tentative peut-être impossible, symptomatique d'un malaise. Et pourtant, c'est ainsi que s'est ouvert un espace priviliégié pour la création littéraire antillaise à la fin du XXe siècle.

[…]

Avant-propos, p. 9

mise-à-jour : 9 mai 2007

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