La
création de l'île de la Tortue / texte de Mimi
Barthélémy ; collages de Catherine
Bayle. - Matoury
(Guyane) : Ibis rouge, 2006. - 31 p. :
ill. ;
18x24 cm. - (Ibis rouge jeunesse).
ISBN
2-84450-273-3
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Mimi
Barthélémy a participé au 6e
Salon du Livre
Insulaire
(Ouessant, 19-22 août 2004). |
Comme
Haïti sa grande voisine, l'île de la Tortue
était
peuplée de Taïno avant l'arrivée de
Christophe
Colomb ; la conquête et la colonisation ont rapidement
effacé la presque totalité de ces premiers
habitants et
de leur civilisation dont ne subsistent que des vestiges
épars
et de rares et fragiles témoignages.
Issue de ce fonds, l'histoire
des frères Caracaracol a
été relevée et transcrite par un
religieux
espagnol contemporain de Christophe Colomb. Tout en restant
fidèle à ce qui subsiste du canevas initial, Mimi
Barthélémy a réalisé une
adaptation
marquée par la pratique et la maîtrise des
conteurs
haïtiens d'aujourd'hui, eux-mêmes
héritiers d'une
tradition qui plonge ses racines en Afrique.
Il est donné
à voir et à entendre l'histoire de la
naissance d'une île — un récit brut qui
se
déroule en
deçà du bien et du mal, dans
un clair matin de l'humanité alors que n'existaient aucune
des
frontières qui ont depuis empoisonné la vie des
hommes de
bonne volonté.
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EXTRAIT |
Un
jour, les frères Caracaracol flânaient hors du
village,
ils tombèrent sur la case d'un homme qui était
tellement,
tellement vieux qu'il avait même oublié comment il
se
nommait. Pour cette raison-là et dans le langage de ce
temps-là on avait nommé cet homme-là,
Baba,
l'homme qui n'a pas de nom. Lorsque les quadruplés
Caracaracol
arrivèrent devant la case du vieux Baba, Baba n'y
était
pas ; il travaillait encore malgré son grand
âge et
comme beaucoup d'hommes de ce temps-là, il cultivait son
tabac
et son manioc sur les cîmes des hautes montagnes.
—
Je me demande ce que le vieux Baba peut bien cacher dans sa case, dit
un des frères Caracaracol.
—
Eh bien, le mieux serait de pénétrer dedans la
case pour le savoir, dit Déminan qui était le
plus malin
et le plus coquin des frères Caracaracol.
Et c'est
ce qu'ils firent.
Ils
entrèrent dans la case et se cognèrent le haut du
crâne contre le ventre d'une énorme calebasse
suspendue
à une énorme poutre par une énorme
corde.
—
Je me demande ce que peut bien contenir cette calebasse-là,
dit un autre des frères Caracaracol.
☐
pp. 6-8 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Mimi
Barthélémy, « Une très belle mort
[suivi de] Caribana »,
Carnières (Belgique) : Lansman, 2003
- Mimi
Barthélémy, « Haïti conté »,
Genève : Slatkine ;
Ferney-Voltaire : Sodifer, 2004
- Mimi
Barthélémy, « Dis-moi des chansons
d'Haïti », Paris :
Kanjil, 2007, 2010
- Mimi
Barthélémy, « Le Fulgurant »,
Paris : Kanjil, 2007, 2010
- Mimi
Barthélémy, « La reine des poissons =
Larenn pwason » peintures sur soie de
Clémentine
Barthélémy et postface de Gérard
Barthélémy, Paris : Kanjil
éditeur, 2010
- Mimi Barthélémy,
« Les
perles de Zima »
collages de Catherine Bayle, Paris : Présence
africaine,
2010
|
- Mimi Barthélémy,
« Haïti, la perle
nue » avec Gérard
Barthélémy,
Châteauneuf-le-Rouge : Éd. Vents
d'ailleurs, 1999
|
- Catherine Bayle
(et al.), « Terra
Kerguelensis Incognita », Matoury
(Guyane) : Ibis rouge, 2005
- « La
jeune fille et le serpent Mââgenin »
histoire de l'île
des Pins (Nouvelle-Calédonie) adaptée par
Isabelle Leblic et illustrée par Catherine Bayle,
Paris :
Société des Océanistes (Petites
histoires
d'Océanie, 1), 2011
- Jean
Huukena, « La légende de Taikahano,
histoire de Nuku
Hiva (îles Marquises) » adapté
par
Hélène Guiot et illustrée par
Catherine Bayle,
Paris :
Société des Océanistes (Petites
histoires
d'Océanie, 2), 2016
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le
site internet de Catherine
Bayle |
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mise-à-jour : 18 août 2017 |
UNE TRÈS BELLE VIE
Née à Port-au-Prince le 3 mai 1939,
Mimi
Barthélémy, actrice, chanteuse,
conteuse, écrivain — et merveilleuse
amie — est morte le 27 avril 2013. |
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