Catherine Bayle (ill.) et Isabelle Leblic (texte)

La jeune fille et le serpent Mââgenin, histoire de l'île des Pins (Nouvelle-Calédonie)

Société des Océanistes - Petites histoires d'Océanie, 1

Paris, 2011
bibliothèque insulaire
   
Nouvelle-Calédonie
des femmes et des îles
bestiaire insulaire

parutions 2011

La jeune fille et le serpent Mââgenin, histoire de l’île des Pins (Nouvelle-Calédonie) / adaptée de la tradition orale nââ kwênyii par Isabelle Leblic ; illustrée par Catherine Bayle. - Paris : Société des Océanistes, 2011. - 32 p. : ill. ; 17x24 cm. - (Petites histoires d'Océanie, 1).
ISBN 978-2-85430-013-0
Isabelle Leblic a présidé le jury du Prix du Livre Insulaire dans le cadre de la 8e édition du Salon du Livre Insulaire (Ouessant, 23-27 août 2006).
“ Cette histoire, racontée par Sophie Koicé à l'île des Pins en 1983, est l'un des récits parmi d'autres relatant l'origine du clan Koicé Kokué de l'île. ”

Isabelle Leblic, p. 30

C
omme beaucoup de contes et légendes, l'histoire de la jeune fille et du serpent supporte plusieurs lectures. L'ancrage local — à l'île des Pins (Kunié en langue locale), au large de l'extrémité sud-est de la Nouvelle-Calédonie — invite à y voir, comme le suggère Isabelle Leblic, un précieux témoignage sur les origines d'une population et sur le tissage des relations de parenté, soit l'origine d'un clan ; on notera que la transcription marque une actualisation d'un récit ancien : les noms de lieu sont alternativement d'hier (Wacia, Valo, Kéré) ou plus récents, marqués par la puissance occupante (Saint-Joseph, Saint-Maurice).

Mais il est possible également de lire une histoire universelle et sans âge, qui parle aux lecteurs, et aux plus jeunes à qui elle est prioritairement destinée, de toutes les cultures. Sous cet angle, la trame narrative est très proche des modèles tirés du légendaire occidental popularisé, au prix trop souvent d'une évidente édulcoration, par Perrault, les frères Grimm ou Andersen.

En fin de volume, une brève note explicative éclaire quelques aspects de la société kanak à l'attention des lecteurs souhaitant approfondir leur connaissance d'un monde géographiquement lointain.
EXTRAIT    Une fillette, habitant dans la forêt de Wacia avec sa grand-mère, décide un jour d'aller vivre au bord de la mer. Elle lui demande où elle peut aller. Le premier jour, la vieille femme l'envoie se baigner à Valo, en insistant pour qu'elle revienne avant le coucher du soleil.
Elle s'y rend le matin, se baigne toute la journée et revient avant que la nuit tombe.
Arrivée à Wacia, elle dit à sa grand-mère :
« C'est joli là-bas … ».

   Le lendemain, la petite-fille marche jusqu'au rivage de Saint-Joseph, puis le jour suivant vers Saint-Maurice, et ensuite à Kapumé … Chaque jour, elle découvre ainsi une baie différente, tout en faisant le tour de l'île, Kéré, Kûto, Kaacíí … Il ne reste plus qu'Oro, en face de chez elle où la vieille femme lui interdit d'aller se promener.
La fillette est mécontente de ne pas avoir achevé le tour de l'île et un matin, elle se dit :
« Je suis allée partout, mais je n'ai jamais vu ce rivage en bas de chez moi, il ne me reste plus qu'Oro à visiter ».

pp. 5-6
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Catherine Bayle (et al.), « Terra Kerguelensis Incognita », Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2005
  • Mimi Barthélémy, « La création de l'île de la Tortue » collages de Catherine Bayle, Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2006
  • Mimi Barthélémy, « Les perles de Zima » collages de Catherine Bayle, Paris : Présence africaine, 2010
  • Jean Huukena, « La légende de Taikahano, histoire de Nuku Hiva (îles Marquises) » adapté par Hélène Guiot et illustrée par Catherine Bayle, Paris : Société des Océanistes (Petites histoires d'Océanie, 2), 2016
site internet de Catherine Bayle

mise-à-jour : 13 janvier 2016
Catherine Bayle est l'artiste invitée
du n° 46 (septembre-novembre 2014)
de la revue Hopala — La Bretagne au monde.
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