Haïti
conté / Mimi Barthélémy. -
Genève :
Slatkine ; Ferney-Voltaire : Sodifer, 2004. -
340 p. : ill., carte ; 21 cm. - (Le
miel des contes, 8).
ISBN
2-8321-0147-X
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Mimi
Barthélémy a participé au 6e
Salon du Livre
Insulaire (Ouessant, 19-22 août 2004).
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Le
conte haïtien est héritier de l'Afrique par les
esclaves,
de l'Europe par les maîtres, et de l'Amérique, par
les
Amérindiens, les Taïno, premiers habitants de
l'île.
Il est autant création spontanée qu'adaptation,
transformation, versions de récits taïnos,
africains,
gascons, bretons ou celtes.
☐ Avant-propos, p. 19
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Dans “ Ainsi
parla l'Oncle ” — livre
fondateur
pour la culture haïtienne contemporaine et, plus largement, premier manifeste de la
négritude, publié
en 1928 —, Jean Price-Mars a mis en
lumière, pour mieux en démontrer
l'irréductible valeur, les
diverses expressions de la culture populaire de son pays, entre autres contes, légendes,
devinettes, chansons, proverbes, croyances :
“ magnifiques matières humaines dont
s'est
pétri le cœur chaud, la conscience innombrable,
l'âme collective du peuple
haïtien ”
(ch. VII). Mais conscient de ne pouvoir rendre justice
à la
diversité de ce riche patrimoine, à ses sources
multiples
et à son devenir, il appelait dans son Avant-Propos
à la poursuite de son entreprise :
“ nous
souhaitons que d'autres creusent plus avant le sillon et
répandent une plus large profusion de
semences … ”
Le recueil de contes
haïtiens que propose Mimi
Barthélémy, s'il n'est pas le seul ni le
premier,
s'inscrit à l'évidence dans la
postérité du
chef-d'œuvre de Jean Price-Mars — dans son
domaine il
le précise,
l'illustre, le met à jour ; il en respecte l'esprit
et la
rigueur méthodique. Les cinquante-deux contes,
réunis en
dix sections, sont précédés et
accompagnés
d'infomations qui éclairent chacun d'entre eux en les
situant
dans l'espace haïtien (ville et campagne) comme dans
l'histoire,
et en les mettant en relation avec les autres modes d'expression
culturelle — religion (vodou), langue
(créole),
musique et danse, peinture et arts plastiques.
Enfin,
Mimi Barthélémy, elle-même conteuse et
chanteuse,
sait évaluer l'écart entre la
réalité d'un
art de la parole, qui passe, s'adapte, se transforme à
chaque
performance, et le reflet partiel qu'en donne la meilleure des
transcriptions écrites (et traduites du créole au
français). Cette expérience permet de
circonscrire les
risques inévitables de déperdition et
d'affadissement et
autorise une réflexion originale sur l'un des ressorts
à
l'œuvre dans le meilleur de la production
littéraire
haïtienne — l'apport de la tradition orale.
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SOMMAIRE
(résumé) |
Avant-Propos
- Présentation
de l'île
- L'oralité
- Le conte
haïtien
- Deux jeux
populaires
- Carnaval
- Histoire
d'Haïti
- La religion
- Le
créole
DEPI DIG DANTAN
— Krik !
— Krak !
— Mèt kont, chofe kont
là !
— Si pa ta gen soutirè pa ta
gen volè !
— Cric !
— Crac !
— Maître conteur, chauffe le
conte !
— S'il n'y avait pas de receleurs, il
n'y aurait pas de voleurs !
TABOU
TOTEM
De je, uit pye, san tèt ? Krab.
Deux yeux, huit pieds, sans
tête ? Le crabe.
TI
TÈT CHAJE
Timoun pa kriye pa bezwen tete.
Petit enfant qui ne crie pas n'a pas faim.
DLO
LAN MÈ, DLO DOUS
Nan benyen nanpwen kache lonbrit.
Tu ne peux pas cacher ton nombril quand tu te
baignes.
ARBRES
MUSICIENS
Un p'ti pye lorye
[Un petit pied de laurier]
qui est chargé de fleurs
Un p'tit vent passé par là
qui a brisé toutes les fleurs
DANSER
LA CALINDA
ANHE
PAPA TOUSSAINT
“ En
me renversant, on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc
de
l'arbre de la liberté des noirs : il repoussera par
les
racines parce qu'elles sont nombreuses et
profondes. ”
— (Derniers mots de Toussaint
Louverture avant de partir en exil pour la France où il
allait mourir.)
CHANTER
L'AMOUR
“ Marabout de mon
cœur,
aux seins de mandarine,
tu m'es plus savoureuse
que crabes en aubergine
(…) ”
— Emile Roumer
LES
ALOUFAS
“ C'était
un sexe au clitoris souple et vibrant, à la vulve bien
ouvrée, comestible, fruitée, gonflée
d'émotions. J'étais greffé
à sa richesse
déhiscente qui s'ouvrait à ma
dégustation comme un
fruit prodigieux … ”
— René Depestre, Alléluia pour une
femme jardin
VODOU
Rele Ezili Freda Tokan Miwa Zan Zan Gaza
Rele Mètrès
Lasirèn
Rele Mètrès
Labalèn
Rele Bosou Kanblanmen
Lisa Dole Zo
— (extrait de la Litanie vodou des saints Djor)
Le
marronage
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Conseils pour raconter
Quels contes raconter aux enfants ?
Bibliographie et sources
Filmographie
Discographie
Glossaire
À partir de quel âge ?
De quoi parlent ces récits ?
Quels genres de récits ?
Où se passent ces récits ?
Table des illustrations |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Mimi
Barthélémy, « Une très belle mort
[suivi de] Caribana »,
Carnières (Belgique) : Lansman, 2003
- Mimi
Barthélémy, « La création de
l'île de la Tortue » collages de
Catherine Bayle, Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2006
- Mimi
Barthélémy, « Dis-moi des chansons
d'Haïti », Paris :
Kanjil, 2007, 2010
- Mimi
Barthélémy, « Le Fulgurant »,
Paris : Kanjil, 2007, 2010
- Mimi
Barthélémy, « La reine des poissons =
Larenn pwason » peintures sur soie de
Clémentine
Barthélémy et postface de Gérard
Barthélémy, Paris : Kanjil
éditeur, 2010
- Mimi Barthélémy,
« Les
perles de Zima »
collages de Catherine Bayle, Paris : Présence
africaine,
2010
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- Mimi Barthélémy,
« Haïti, la perle
nue » avec Gérard
Barthélémy,
Châteauneuf-le-Rouge : Éd. Vents
d'ailleurs, 1999
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mise-à-jour : 29 avril 2013 |
UNE TRÈS BELLE VIE
Née à Port-au-Prince le 3 mai 1939,
Mimi
Barthélémy,
actrice, chanteuse, conteuse, écrivain
— et merveilleuse amie —
est morte le 27 avril 2013. |
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