André Claverie, Samia Kassab-Charfi, Jean Bernabé, Raphaël Confiant

« Saint-John Perse ou la créolité marginalisée », in : Raphaël Confiant et al. (dir.) Ecriture et marginalité dans la Caraïbe : de Saint-John Perse à Reinaldo Arenas

CRILLASH, Université des Antilles - Archipélies, 1

Schoelcher, 2010

bibliothèque insulaire

   
Guadeloupe
parutions 2010
Écriture et marginalité dans la Caraïbe : de Saint John-Perse à Reinaldo Arenas / sous la dir. de Raphaël Confiant, Corinne Mencé-Caster et Maurice Belrose. - Schoelcher : CRILLASH — Université des Antilles, 2010. - 169 p. ; 24 cm. - (Archipélies, 1).
ISBN 978-2-7483-5365-5
CORINNE MENCÉ-CASTER et RAPHAËL CONFIANT : Alexis Léger, natif de la Guadeloupe qu'il quitta définitivement au seuil de l'adolescence, fut l'un des plus grands poètes du XXe siècle sous le beau et énigmatique pseudonyme de Saint-John Perse. Il est l'auteur d'une œuvre exigeante, parfois hautaine, qui, à première vue, paraît chanter la geste de l'Occident conquérant.

[…]

Le philosophe martiniquais Émile Yoyo, dès 1971, questionna cette perception du poète dans un texte resté célèvre, Saint-John Perse et le conteur 1, à travers lequel il opéra une comparaison entre la poésie de Perse et celle d'Aimé Césaire, son presque contemporain, pour aboutir à la conclusion que si le discours persien semble ouvertement suprématiste — à l'inverse du discours césairien qui se veut anticolonialiste et universaliste —, le style de l'auteur d'origine blanche créole est incomparablement plus enraciné dans la réalité créole que celui de l'auteur nègre du Cahier d'un retour au pays natal (1939). Cette position critique de Yoyo, qui constitua la toute première tentative de rapatrier l'œuvre de Perse dans le giron de la littérature antillaise, souleva d'interminables polémiques qui ont eu pour effet positif de réévaluer les jugements portés sur l'œuvre de ce dernier. De poète entièrement dévoué à la cause de l'occidentalité, Perse finit par révéler des aspects bien plus complexes de sa personnalité et de sa poésie dès l'instant où l'on accepte de ne pas le considérer comme une sorte de Claudel né par hasard sous les tropiques.

Le CRILLASH (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines) a voulu continuer sur cette voie en organisant une journée d'étude sur le thème de l'imaginaire et de l'idéologie dans la trajectoire persienne, thème qu'ont exploré tour à tour André Claverie (Université des Antilles et de la Guyane), Samia Kassab-Charfi (Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis), Jean Bernabé (
Université des Antilles et de la Guyane) et Raphaël )Confiant Université des Antilles et de la Guyane).

[…]

Ces réflexions croisées nous proposent une lecture renouvelée de l'œuvre du prix Nobel de littérature (1960), prouvant, si'l en était besoin, le caractère inépuisable comme éternellement recommencé des grands textes, ceux dont l'ambition dépasse le moi de l'auteur ou son lieu d'origine pour embrasser l'entièreté du monde.

Editorial, pp. 11-13
       
1.Émile Yoyo, “ Saint-John Perse ou le conteur ” préface de Gérard Legrand, Paris : Bordas (Etudes, 351), 1971
SOMMAIRE
  • André Claverie, La poétique de l'histoire dans l'œuvre de Saint-John Perse — pp. 17-38
  • Samia Kassab-Charfi, Saint-John Perse et les imaginaires de la langue : de la tentation des tramp seeds à l'angoisse des heimatlos — pp. 39-49
  • Jean Bernabé, La créolité de Saint-John Perse et le partage des émotions ancestrales — pp. 51-56
  • Raphaël Confiant, Saint-John Perse ou l'antique phrase humaine — pp. 57-64
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

mise-à-jour : 25 octobre 2022
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