Le
lagon noir / Arnaldur Indridason ; trad. de l'islandais par
Eric
Boury. - Paris : Points, 2017. - 378 p. ;
18 cm. -
(Points, P4578).
ISBN 978-2-7578-6272-8
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… la
météo pourrait être meilleure, mais on
ne peut pas tout avoir.
☐ p. 159 |
Des
indices concordants laissent penser que le cadavre retrouvé
dans
l'eau peu profonde d'un lagon formé par les eaux de
refroidissement d'une centrale géothermique, au sud-ouest de
Reykjavik, a été
délibérément
abandonné sur place et que les causes du
décès ne
sont pas naturelles.
Les premiers résultats de
l'enquête orientent la police vers la base
américaine de
Keflavik où l'armée exerce un pouvoir
discrétionnaire : la capacité
d'initiative des
enquêteurs islandais est étroitement tributaire du
bon
vouloir de quelques officiers qui ne cherchent pas à
dissimuler
le mépris qu'ils vouent aux autochtones.
L'inspecteur
Erlendur et sa hiérarchie se heurtent donc à de
vigoureuses résistances, mais ils ne se résignent
pas et
finiront par recevoir une aide aussi efficace qu'inattendue.
Dans
les instants de liberté que lui laisse sa mission
principale,
Erlendur tente de découvrir les raisons de la disparition
d'une
jeune fille, une vingtaine d'année plus
tôt … Les deux affaires
gravitent autour de la
base américaine et des tensions qu'elle provoque dans la
société islandaise. De l'une à l'autre
affaire, le
temps a réduit les écarts apparents
entre la
modernité, la richesse et la force d'un
côté (la base
américaine), l'archaïsme, la pauvreté et
la fragilité de l'autre
(les autochtones). Pour autant, les tensions se sont-elles
apaisées ou, au contraire, exacerbées ?
Au
terme du roman, la police islandaise peut transmettre à la
justice deux dossiers solidement étayés et deux
coupables
nommément identifiés — mais
les
arrière-plans politique et stratégique les plus
inquiétants sont voués à demeurer dans
l'ombre …
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EXTRAIT |
— Nous ne savons rien de ce qui se passe dans
l'enceinte de cette base militaire.
— Moi
non plus, je vous l'assure, ironisa Caroline.
— Ici,
c'est votre univers, c'est un monde qui nous échappe. Nous
avalons tout ce que vous faites sans vraiment savoir pourquoi et nous
oublions aussitôt. En fin de compte, nous ne sommes que de
pauvres paysans que le modernisme a forcés à
s'installer
dans des immeubles. Vous êtes la nation la plus riche du
monde.
La puissance militaire la plus importante de l'histoire mondiale. Nous,
nous avons passé le plus clair de notre temps à
mourir de
faim.
— Ça
n'a pas du être drôle, observa Caroline
[…]. Ces famines … pourquoi ?
— À
cause des épidémies. Le plus souvent, elles
étaient dues au climat désastreux, à
des hivers
aussi rigoureux qu'interminables. Parfois, à une conjugaison
de
tous ces facteurs. Malgré ça, nous avons
réussi
à survivre, perdus au milieu de l'océan, et notre
génération comme les suivantes
connaîtront une vie
bien plus douce et riche que les précédentes.
Erlendur
prit son paquet de cigarettes et en alluma une, il inspira
profondément la fumée tout en baissant sa vitre.
— Partant
de là, les crimes qu'on connaît ici ont quelque
chose
d'archaïque et de campagnard, poursuivit-il. Les meurtres de
sang-froid sont rares même si nous avons, nous aussi, nos
histoires sombres et nos disparitions, comme les autres nations. Vous
savez, dans ce pays, il est rare que les choses s'inscrivent dans un
contexte international. C'est peut-être en train de changer.
☐ pp. 215-216 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Kamp
Knox », Reykjavík :
Vaka-Helgafell, 2014
- «
Le lagon noir » Erlendur
Sveinsson, 3, Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2016
|
- « Le duel
» Erlendur
Sveinsson, 1, Paris :
Métailié
(Bibliothèque nordique), 2014
- «
Les nuits de Reykjavik » Erlendur
Sveinsson, 2,
Paris : Métailié (Bibliothèque nordique), 2015
- « Les
fils de la poussière » Erlendur
Sveinsson, 4,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2018
- « Les roses de la nuit » Erlendur
Sveinsson, 5,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2019
- « La cité des jarres
» Erlendur Sveinsson,
6, Paris :
Métailié
(Bibliothèque nordique), 2005
- « La femme en vert » Erlendur
Sveinsson, 7,
Paris : Métailé
(Bibliothèque
nordique), 2006
- « La voix
» Erlendur Sveinsson,
8, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2007
- « L'homme du lac » Erlendur
Sveinsson, 9,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2008
- « Hiver
arctique »
Erlendur
Sveinsson, 10, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2009 ; Paris : Points (P4578), 2010
- « Hypothermie » Erlendur
Sveinsson, 11, Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2010
- « La
rivière noire » Erlendur
Sveinsson, 12,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2011
- « La muraille de lave » Erlendur
Sveinsson, 13,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2012
- «
Etranges rivages »
Erlendur
Sveinsson, 14,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2013
|
- «
Dans l'ombre » Trilogie
des ombres, 1,
Paris : Métailié, 2017
- «
La femme de l'ombre » Trilogie des ombres, 2,
Paris : Métailié, 2017
- « Passage des Ombres »
Trilogie
des ombres, 3, Paris :
Métailié, 2018
|
- « Ce
que savait la nuit » Konrad, 1,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2019 ;
Paris : Points (P5125), 2020
- «
Les fantômes de Reykjavik » Konrad, 2, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2020
- « La pierre du remord » Konrad, 3, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2021
|
- « Bettý »,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2011
- «
Le livre du roi », Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2013
- « Opération
Napoléon », Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2015
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mise-à-jour
: 29 avril 2021 |
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