Hiver
arctique / Arnaldur Indridason ; trad. de l'islandais par Eric
Boury. - Paris : Points, 2010. - 404 p. ;
18 cm. -
(Policier, P2407).
ISBN 978-2-7578-1689-9
|
|
Erlendur
leva les yeux vers l'abat-jour en papier rouge avec le dragon jaune. Il
avait l'impression que le dragon s'enroulait autour d'un petit chien,
mais ne parvenait pas à décider si
c'était pour le
protéger ou pour causer sa perte.
☐ p. 66 |
Un
meurtre est commis en hiver, saison qui pèse sur l'humeur du
commissaire Erlendur et qui avive un très douloureux
souvenir.
L'enquête qui s'ouvre est d'autant plus délicate
et rude
que la victime est un enfant — d'origine
thaïlandaise.
Certains
des témoins interrogés
par les enquêteurs expriment sans vergogne leur rejet des
immigrés : “ Nous sommes
d'accord pour que les
étrangers viennent chez nous se coltiner le sale boulot sur
les
chantiers des barrages et dans les usines de poisson ;
ça
ne nous gêne pas
qu'ils fassent le ménage pendant qu'on a besoin d'eux pourvu
qu'ensuite ils repartent ! ”
(p. 212).
Dans
ce contexte où la passion xénophobe est
exacerbée,
l'hypothèse d'un crime raciste ne
peut être écartée. Pistes et, surtout,
fausses
pistes se
multiplient ; la police est
débordée ;
l'enquête
semble chaque jour s'embourber un peu plus. Et l'écart de
langue
et de mode de vie entre les enquêteurs et la famille de la
victime ne facilite pas les investigations.
Quand
les
responsables sont enfin identifiés, le dénouement
éclaire les travers d'une société qui
a perdu
repères et perspectives — une
société
qui n'a plus d'autre but que consommer. La police arrêtera
des
coupables. Une faillite collective est à l'œuvre,
et les
plus précaires sont en première ligne.
|
EXTRAIT |
— [Sunee, la mère
de l'enfant
assassiné] rentrait juste du travail, elle avait l'air
sacrément fatiguée. Elle m'a raconté
diverses
choses sur la Thaïlande malgré son islandais
sommaire. Elle
s'exprime simplement, ça ne me déplaît
pas.
— Et
que vous a-t-elle raconté ?
— Un
jour que nous discutions tous les deux, je lui ai demandé ce
qu'il y avait de plus difficile dans la vie en Islande ou dans le fait
de venir s'installer ici pour une personne originaire de
Thaïlande. Elle m'a répondu que la
société
islandaise était plutôt fermée par
rapport à
la société thaïlandaise. Que les
relations entre les
gens là-bas étaient plus ouvertes.
Là-bas, tout le
monde parle à tout le monde, de parfaits inconnus discutent
ensemble. Si vous êtes assis sur un trottoir en train de
prendre
votre repas, vous invitez les passants à se joindre
à
vous sans la moindre timidité.
— Et
le climat n'est pas franchement le même, précisa
Elinborg.
— Non.
Les gens restent évidemment beaucoup à
l'extérieur
avec le temps magnifique qu'ils ont là-bas. Nous passons la
majeure partie de l'année enfermés et ici, chacun
vit
dans son propre univers. Ici, on ne voit que des portes closes.
[…] Je ne dis pas que c'est mieux ou pire, c'est simplement
autre chose. Ce sont deux mondes différents. Quand on fait
connaissance avec Sunee, on a l'impression que la vie en
Thaïlande
est nettement plus calme et détendue qu'ici. Croyez-vous que
je
devrais monter la voir ?
— Vous
feriez peut-être mieux d'attendre un ou deux jours, elle est
en état de choc.
— Pauvre
femme, observa Fanney. Cette fois, on ne peut pas dire que c'est sanuk, sanuk.
— Que
voulez-vous dire ?
— Elle
a essayé de m'enseigner quelques rudiments de thaï.
Comme ce sanuk, sanuk.
Elle m'a expliqué que cette expression
définissait tous
les Thaïlandais. Cela signifie simplement profiter de la vie,
s'adonner à quelque chose de sympathique et
d'agréable.
Jouir de la vie !
☐ pp. 49-50 |
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Vetrarborgin »,
Reykjavik : Vaka-Helgafell, 2005
- «
Hiver arctique »,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2009
|
- « Le duel
» Erlendur
Sveinsson, 1, Paris :
Métailié
(Bibliothèque nordique), 2014
- «
Les nuits de Reykjavik » Erlendur
Sveinsson, 2,
Paris : Métailié (Bibliothèque nordique), 2015
- « Le lagon noir »
Erlendur Sveinsson, 3, Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2016 ; Paris :
Points
(P4578), 2017
- « Les
fils de la poussière » Erlendur
Sveinsson, 4,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2019
- « Les roses de la nuit »
Erlendur
Sveinsson, 5, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2019
- « La cité des jarres
» Erlendur Sveinsson,
6, Paris :
Métailié
(Bibliothèque nordique), 2005
- « La femme en vert » Erlendur
Sveinsson, 7,
Paris : Métailé
(Bibliothèque
nordique), 2006
- « La voix
» Erlendur Sveinsson,
8, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2007
- « L'homme du lac » Erlendur
Sveinsson, 9,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2008
- « Hypothermie » Erlendur
Sveinsson, 11, Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2010
- « La
rivière noire » Erlendur
Sveinsson, 12,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2011
- « La muraille de lave » Erlendur
Sveinsson, 13,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2012
- «
Etranges rivages »
Erlendur
Sveinsson, 14,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2013
|
- «
Dans l'ombre » Trilogie
des ombres, 1,
Paris : Métailié, 2017
- «
La femme de l'ombre » Trilogie des ombres, 2,
Paris : Métailié, 2017
- « Passage des Ombres »
Trilogie
des ombres, 3, Paris :
Métailié, 2018
|
- « Ce
que savait la nuit » Konrad, 1,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2019 ;
Paris : Points (P5125), 2020
- «
Les fantômes de Reykjavik » Konrad, 2, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2020
- « La pierre du remord » Konrad, 3, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2021
|
- « Bettý »,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2011
- «
Le livre du roi », Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2013
- « Opération
Napoléon », Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2015
|
|
|
mise-à-jour : 29 avril 2021 |
|
|
|