Passage
des Ombres / Arnaldur Indridason ; trad. de l'islandais par
Eric
Boury. - Paris : Éd.
Métailié, 2018. -
300 p. ; 22 cm. - (Bibliothèque
nordique).
ISBN 979-10-226-0775-9
|
Pendant
la seconde guerre mondiale, alors que l'Islande est occupée
par
l'armée américaine, l'enquête sur le
meurtre d'une
jeune fille est interrompue avant d'avoir
débouché sur
des conclusions irréfutables. Soixante ans plus tard, le
meurtre
d'un vieillard solitaire relance les investigations.
Le
temps écoulé entre les deux affaires
éclaire ce
qui a radicalement changé dans l'île, mais aussi
ce qui
paraît à l'abri de toute forme
d'évolution ;
l'hypocrisie et le sentiment d'impunité prévalent
dans la
classe dominante ; les vieilles croyances persistent dans les
milieux populaires — où l'on se laisse
trop
facilement convaincre d'imputer aux elfes la
responsabilité de comportements tristement humains.
Le
quartier des Ombres, « un monde à
part »
où voisinent survivances d'autrefois et poussées
de
modernité est la scène de cette énigme
qui
traverse le temps.
|
EXTRAIT |
Dans son esprit, le quartier des Ombres
était un monde à part, avec ses boutiques, ses
petites et
ses grandes entreprises. La rue Lindargata le traversait d'ouest en
est, à une extrémité il y avait les
arts et la
culture, à l'autre des usines de produits alimentaires.
Complètement à l'ouest, le
Théâtre national
tournait le dos à la rue, comme s'il était un peu
trop
élégant pour ce quartier, on y trouvait
également
la Bibliothèque nationale et la Cour suprême,
destinée à ceux qui s'étaient
écartés du droit chemin, et, tout à
l'est, les
agneaux de l'automne poussaient leurs derniers bêlements dans
la
cour de Slaturfélag Sudurlands, les Abattoirs du Sudurland.
Entre ces deux pôles, on longeait des maisons en bois
couvertes
de tôle ondulée et des bâtiments en
pierre à
un ou deux étages. Certains étaient soigneusement
entretenus, d'autres ne payaient pas de mine, avec leurs petits jardins
tournés vers le sud et vers le soleil. C'est dans un de ces
appartements en sous-sol ressemblant à des taudis que Konrad
avait passé son enfance.
Ouvriers,
artisans et bourgeois vivaient là en bonne intelligence.
Certains buvaient, d'autres pas du tout. Certains allaient à
l'église le dimanche et écoutaient la bonne
parole avec
une pointe de mauvaise conscience, encore vaseux après le
samedi
soir, adhérant inconditionnellement aux paroles du
pasteur : … pardonnez-nous nos offenses.
D'autres
mettaient leur chapeau et allaient faire une promenade avec leur femme,
qui venait peut-être d'acheter un manteau, ils se
découvraient quand ils croisaient quelqu'un et le saluaient.
Les
femmes admiraient dans les vitrines les belles robes et les jolis
chapeaux importés de Copenhague et de Londres. Les hommes
plissaient les yeux en direction du port et observaient les navires qui
accostaient. Ils suivaient du regard une voiture rutilante qui longeait
la rue Austurstraeti comme dans un rêve. Vers midi, une odeur
de
viande rôtie flottait dans le quartier, puis on
digérait
tranquillement jusqu'à l'heure du café. Ainsi
passaient
les dimanches. Parfois, on apercevait un bonhomme tout
ébouriffé et en tricot de corps qui, debout
à sa
fenêtre, demandait à un gamin d'aller lui chercher
une
bière légère bien fraîche
à
l'épicerie du coin : Garde la monnaie !
lui criait-il.
☐ pp. 62-63 |
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Skuggasund », Reykjavík :
Vaka-Helgafell, 2013
- « Passage
des ombres » Trilogie
des ombres, 3, Paris : Points (P 5023),
2019
|
- «
Dans l'ombre » Trilogie
des ombres, 1,
Paris : Métailié, 2017
- «
La femme de l'ombre » Trilogie des ombres, 2,
Paris : Métailié, 2017
|
- « Le duel
» Erlendur
Sveinsson, 1, Paris :
Métailié
(Bibliothèque nordique), 2014
- «
Les nuits de Reykjavik » Erlendur
Sveinsson, 2,
Paris : Métailié (Bibliothèque nordique), 2015
- « Le
lagon noir »
Erlendur
Sveinsson, 3,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2016 ; Paris : Points (P4578), 2017
- « Les
fils de la poussière » Erlendur
Sveinsson, 4,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2018
- « Les roses de la nuit » Erlendur
Sveinsson, 5,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2019
- « La cité des jarres
» Erlendur Sveinsson,
6, Paris :
Métailié
(Bibliothèque nordique), 2005
- « La femme en vert » Erlendur
Sveinsson, 7,
Paris : Métailé
(Bibliothèque
nordique), 2006
- « La voix
» Erlendur Sveinsson,
8, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2007
- « L'homme du lac » Erlendur
Sveinsson, 9,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2008
- « Hiver
arctique »
Erlendur
Sveinsson, 10, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2009 ; Paris : Points (P4578), 2010
- « Hypothermie » Erlendur
Sveinsson, 11, Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2010
- « La
rivière noire » Erlendur
Sveinsson, 12,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2011
- « La muraille de lave » Erlendur
Sveinsson, 13,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2012
- «
Etranges rivages »
Erlendur
Sveinsson, 14,
Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2013
|
- « Ce
que savait la nuit » Konrad, 1,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2019 ;
Paris : Points (P5125), 2020
- «
Les fantômes de Reykjavik » Konrad, 2, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2020
- « La pierre du remord » Konrad, 3, Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2021
|
- « Bettý »,
Paris : Métailié
(Bibliothèque nordique), 2011
- «
Le livre du roi », Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2013
- « Opération
Napoléon », Paris :
Métailié (Bibliothèque nordique), 2015
|
|
|
mise-à-jour
: 29 avril 2021 |
|
|
|