Sang bleu / Zoé
Valdés ; trad. de l'espagnol (Cuba) par Michel
Bibard. - Arles : Actes sud, 1994. -
218 p. ; 19 cm.
ISBN 2-7427-0113-3
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L'insulaire déraciné
subit dans sa plus blessante dureté la tragédie
de l'exil ; les œuvres nourries de cette privation y
gagnent une force qui rehausse les signes les plus ténus de
la terre perdue.Zoé Valdés fait depuis trop
longtemps cette doublement douloureuse expérience
— être loin de ce qu'on aime et, par
surcroît, n'être nulle part :
invitée à participer au festival de Cannes, elle
remarque, après une pensée pour ses amis
cinéastes cubains, “ la foule
réclame les actrices. Moi, personne ne me
connait ” 1.Aujourd'hui Chevalier des Arts et des Lettres,
Zoé Valdés a du patienter cinq ans après ses
premières démarches pour obtenir la nationalité
française ! 1. | «
Cannes ou l'émotion poétique » — Membre du
jury du Festival, la romancière cubaine Zoé Valdés
exilée en France livre ses impressions sur le « tourbillon
sentimental » de la Croisette : Le Monde, 26 mai 1998. |
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : À
Cuba et à Paris, Attys, la jeune fille, poursuit l'ombre de
Gnossis, le peintre qui lui a donné puis retiré
son amour. Imprévisible, exigeant, il l'a initiée
au secret de sa quête : un bleu absolu,
caché au-delà des apparences, et qui parfois
affleure au plus intime des corps. Mais ce qu'Attys a vécu,
le prisme de sa mémoire le lui renvoie de manière
kaléidoscopique, comme si l'emblème des
événements prenait sans cesse le pas sur leur
réalité. Envoûtant, onirique,
douloureusement sensuel et, à sa manière,
surréaliste, ce récit d'une fin d'adolescence
caraïbe frappe par l'audace de ses images, et par tout ce que
Zoé Valdés y laisse deviner d'une jeunesse
cubaine dans l'indépendance, dans l'effervescence de ses
rêves.
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EXTRAIT |
Je suis irréaliste, mais je pense
à la guerre. Il suffit d'appuyer sur un bouton, il
suffit … Les fêtes réelles me
font mal à la tête. Il ne faut pas croire qu'il
suffit d'appuyer … Alors je ne regarde plus la
télévision. Qu'on ne m'invite plus nulle part. Je
ne veux pas sortir. Je suis une absente. Ça c'est un autre
style. Le style de convaincre l'avenir avec des décisions
momentanées. Tu perds ton temps. Je suis
optimiste - pessimiste. Alors quoi …
Pourquoi ne te décides-tu pas à te rendre compte
que tu confonds les décors ? Cet homme,
où l'as-tu connu ? A Paris, à La Havane.
C'est que … à Paris je suis tellement
havanaise et à La Havane si parisienne que je ne sais
plus … Je suis irréaliste.
☐ pp. 117-118
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Sangre
azul », La Havane : Letras cubanas, 1993
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- Zoé Valdés, « Café Nostalgia
», Arles : Actes sud, 1998
- Zoé Valdés,
« Compartiment
fumeurs », Arles :
Actes sud, 1999
- Zoé Valdés,
« Le
pied de mon père »,
Paris : Gallimard, 2000
- Zoé Valdés,
« Cher
premier amour », Arles :
Actes sud, 2000
- Zoé
Valdés, « Soleil
en solde »,
Paris : Mille et une nuits, 2000
- Zoé
Valdés, « Louves de mer »,
Paris : Gallimard (Folio, 4436), 2007
- Zoé
Valdés, « Et la terre de leur
corps », Paris :
Réunion des musées nationaux (Cartels), 2017
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mise-à-jour : 23
octobre 2017 |
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