Le voyage de Saint Brendan,
Abbé, à la recherche de la terre promise /
traduit du latin par Isabelle Brizard ; préface par
John J. O'Meara ; postface par Daniel Andrejewski ;
ill. par Claire Cogniet. - Nantes : Biennale des abbayes
bretonnes, 1984. - XLV-240 p.-[8] p. de pl. : ill. ;
31 cm.
ISBN 2-905406-3
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GÉOGRAPHIE DES VOYAGES DE SAINT BRENDAN
AU VIe
SIÈCLE
Dans l'exercice de son
ministère, Saint Brendan s'est vraisemblablement rendu
sur l'île d'Iona, aux Shetland, aux Orkneys, sans
parler de la Bretagne et de la Grande-Bretagne.
Il
n'est pas impossible qu'il ait atteint les
Féroë, l'Islande, le Groenland, voire Terre-Neuve,
les Antilles, les Açores, Madère ...
Des “ îles de Saint
Brendan ”, isolées en plein Atlantique,
ont été
représentées sur certaines cartes nautiques
jusqu'au XVIIIe
siècle.
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LES ÎLES DE SAINT
BRENDAN ET LE MONDE EXTÉRIEUR
La navigation de saint Brendan et de ses compagnons
n'obéit pas aux règles nautiques ordinaires. A
l'approche d'une île nouvelle se produit un changement, plus
ou moins radical, qui marque le franchissement d'un
seuil symbolique : le vent tombe pendant quarante jours avant
qu'ils n'aperçoivent l'île de la Maison
Inhabitée (ch. VI) ; l'accès
à l'île des Brebis est
plus facile, les vents sont portants (ch. IX) ; mais
quarante jours sont encore nécessaires pour accoster l'île
de la Communauté d'Ailbe (ch. XII) ; le
jeûne s'impose avant de prendre pied sur l'île
des Raisins (ch. XVIII) ; le vent les
pousse sur l'île des Forgerons que,
pourtant, Brendan souhaitait éviter : “ En
vérité, mes frères, cette
île me tourmente, je ne veux pas y aller ni même
m'en approcher, mais le vent nous y conduit tout
droit ” (ch. XXIII) ;
ils ne peuvent prendre pied sur l'île
de Paul l'Ermite qu'après y avoir
été autorisés (ch. XXVI) ;
quant à la Terre Promise des Saints,
ultime escale avant le retour, elle se dissimule derrière
une ceinture de brume : “ Cette
brume ceinture l'île même dont vous êtes
en quête depuis sept années ”
(ch. XXVIII). |
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EXTRAIT |
Un jour une île leur apparût
à peu de distance, et commes ils approchaient du rivage, le
vent les entraîna loin du mouillage. Et ainsi, quarante jours
durant ils naviguèrent autour de l'île et ils ne
pouvaient y relâcher. Les frères dans le bateau
commencèrent, en larmes, à implorer Dieu de leur
venir en aide. Leurs forces, en effet, sous l'excès de
fatigue étaient près de les abandonner. Quand ils
eurent persévéré pendant trois jours,
en fréquentes prières et en jeûnant,
leur apparut un goulet, étroit au point de ne laisser de
passage qu'à un seul bateau, et leur apparurent
là aussi deux fontaines, l'une bourbeuse, l'autre d'eau
claire. Aussitôt les frères se
précipitèrent avec leurs récipients
pour boire l'eau. Les observant, l'homme de Dieu leur dit :
« Mes
chers enfants, ne commettez aucun acte illicite, sans avoir
l'autorisation des anciens qui demeurent dans cette île. De
plein
gré, ils vous donneront de ces eaux dont vous voulez
maintenant
boire à la
dérobée. »
☐ ch. XII
- La communauté d'Ailbe
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Navigation
de Saint Brendan à la recherche du
Paradis » adaptation de Jean Marchand, in Francis
Lacassin (éd.), Voyages
aux pays de nulle part, Paris : Robert
Laffont, 1990
- « La
navigation de saint Brendan : à la recherche du
Paradis » présentée et
commentée par René-Yves Creston,
Rennes : Terre de brume (La Bibliothèque
océane), 1996
- « Le
voyage de Saint Brendan » (éd. bilingue)
traduction, présentation et notes par Brian Merrilees et Ian
Short, Paris : Honoré Champion (Moyen
Âge, 19), 2006
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→ Ariane Bottex-Ferragne,
« Le " court Moyen
Âge " de la Navigation
de saint Brendan : extinction et
réception d’une tradition
textuelle », Memini, 13 | 2009 | pp. 67-83
[en
ligne] → Glyn S. Burgess, « Les fonctions des quatre éléments dans le Voyage de saint Brendan par Benedeit », Cahiers de civilisation médiévale, Cahiers de civilisation médiévale, 38-149 | 1995 | pp. 3-22
[en
ligne]
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Le Voyage de Saint
Brendan, site conçu et
illustré par Dominique Tixhon |
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mise-à-jour : 11
mars 2020 |
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