Poèmes des
îles qui marchent / René
Philoctète ; préface de Lyonel
Trouillot. - Arles : Actes sud, 2003. -
97 p. : portr. ; 24 cm.
ISBN 2-7427-4114-3
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
René Philoctète (1932-1995) a passé en
Haïti la plus grande partie de sa vie. Son œuvre
littéraire publiée compte une dizaine de recueils
de poèmes, quatre pièces de
théâtre, trois romans. Il fut l'un des membres
fondateurs du groupe Haïti Littéraire
au début des années 1960 avec Anthony Phelps, Roland
Morisseau, Serge Legagneur, Davertige
et Auguste Ténor, et, quelques années plus tard,
cofondateur du spiralisme avec Jean-Claude Fignolé,
Frankétienne
et Bérard Cénatus. Tout en menant une
carrière d'enseignant, il fut partie prenante de toutes les
aventures artistiques haïtiennes des années 1960
à 1980. L'ampleur de son influence sur la
littérature haïtienne d'aujourd'hui est
considérable.
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LYONEL
TROUILLOT :
[…]
La dernière fois
que j'ai vu René Philoctète, quelques semaines
avant son décès, il m'a dit :
« Je suis né pendant l'occupation
américaine d'Haïti et je vais mourir sous une
nouvelle occupation ». Sa voix, cassée et
lasse vers la fin, s'est toujours opposée au malheur,
cherchant dans la vie quotidienne et dans un rêve d'avenir
une bonté du monde. Sa poésie, sans
être simpliste dans sa forme, restait simple dans son projet.
Fidélité à l'enfance, sans cynisme ni
désespoir. « Par abondance de
nature », comme disait un autre poète.
Avec des mots de rien du tout
les mots du bord ni trop malins ni trop naïfs
entre les deux
ou pas du tout
les mots usés qu'on dit partout aux occasions les plus
banales
toujours les mêmes et sans façon
j'ai mis mon cœur à partager
comme un gâteau
Rarement la poésie
aura été si soucieuse de sa
vérité : l'authentique et le solidaire.
☐ Préface, p. 11
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EXTRAIT |
L'Homme n'est jamais seul alors que je vous parle
et que vous
m'écoutez
il fait causette avec la vie devenue sa servante
Le bois le pain le feu sont à sa table et le ciel rentre
libre par les
fenêtres ouvertes
C'est beau ce que je dis mais vous n'y croyez pas
C'est dommage de ne pas voir que la terre se recrée et se
fait
notre alliée
bien triste de savoir que vous désespérez du
bonheur
Moi je marche
tant que je marche je sais que les roses se multiplient sur mon passage
[…]
Je ne suis pas venu pour voir ni contempler la
naissance
de l'accolade ni la montée de la verdure ni
l'éclatement de
l'abondance
Je suis venu pour aider à l'éclosion de la vie
☐ pp. 26-27
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
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- « Saison des
hommes », Port-au-Prince : s.n. (Samba),
1960
- « Margha »
ill. de Luckner Lazard, Port-au-Prince : Art graphique presse (Haïti
Littéraire), 1961
- «
Les tambours du soleil », Port-au-Prince :
Imprimerie des Antilles (Haïti Littéraire), 1962
- «
Promesse », Port-au-Prince : s.n., 1963
- «
Et cætera », Port-au-Prince :
s.n., 1967 ; Atelier Fardin, 1974
- «
Le huitième jour »,
Port-au-Prince : Ed. de l'an 2000, 1973
- «
Monsieur de Vastey », Port-au-Prince : Ed.
Fardin, 1975
- «
Herbes folles », Port-au-Prince : s.n. (Nouvelle collection
Haïti Littéraire, 2), 1982
- «
Ping-pong politique », Port-au-Prince : J.
Price-Mars press, 1987
- «
Le peuple des terres mêlées »,
Port-au-Prince : Ed. Henri Deschamps (Les Cahiers du vendredi), 1989 ;
« Perejil » traducción
de Mireia Porta, Barcelona : Barataria (Bárbaros), 2003 ;
« Massacre river » translated by
Linda Coverdale, New York : New directions, 2005
- «
Il faut des fois que les dieux
meurent … »,
Port-au-Prince : Imprimeur II, 1992
- «
Entre les saints des saints » préface d'Evelyne
Trouillot, Montreuil : Le Temps des cerises, 2017
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Sur
le site « île
en île » :
dossier René
Philoctète |
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mise-à-jour : 25
septembre 2017 |
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