Une mince plaquette qui permet
de voir évoluer le regard des Européens sur
Tahiti depuis les premiers émerveillements des artistes
embarqués avec le capitaine Cook.
De Sydney Parkinson
à Jean Masson, tous laissent deviner
l'âpreté du défi à relever.
C'est le cas pour Charles Giraud « peintre
officiel » du protectorat au milieu du XIXe
siècle, mais aussi pour Octave
Morillot, saisi tout à la fois par la peinture et
par « son » île de
Tahaa ; c'est le cas encore pour William Alister Mac Donald, l'aquarelliste
nonagénaire, ou pour Adriaan Herman Gouwe
qui découvre les îles passée la
cinquantaine et, comme tant d'autres, n'en reviendra pas.
Au fil des pages
apparaît Paul Gauguin qui peint les îles non plus
comme un décor extérieur, mais comme une
réalité autonome et cependant indissociable d'une
aventure intérieure — et ce faisant en
restitue la vie comme jamais avant et, sans doute, après
lui … Ainsi, le contraste est brutal avec
l'œuvre de Charles Alfred
Le Moine, ancien élève de
l'École des Beaux-Arts, débarqué
à Papeete en 1903 et qui va s'installer aux Marquises en
1911 après un séjour aux Gambier.
Le parallèle qui
s'impose entre ces parcours si différents, laisse entrevoir
deux attitudes, deux démarches distinctes. Celle du
visiteur, dont l'exemple le plus illustre est fourni par Matisse ; et celle du
possédé, Gouwe,
par exemple. Entre ces extrêmes, Jacques
Boullaire, pélerin intermittent mais
passionné, qui compose avec le temps et le
retrait ; de retour en métropole, après
un premier séjour, il n'abandonne pas la matière
de Polynésie : « Je
revois les paysages et les lieux … Je me souviens
du temps qu'il faisait et de la lumière. Je retrouve les
bruits ambiants, les odeurs et le vent … Mes
dessins me permettent de reconstituer mon état d'esprit, de
faire ressurgir mes impressions d'artistes … C'est
comme une opération magique, je me retrouve
là-bas … La nature et les
êtres sont à nouveau
présents … Et je travaille comme
d'après nature ».
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SOMMAIRE |
- Les
« artistes » des voyages de Cook
- Hodges
et Webber
- Les
dessinateurs des « atlas » des
grandes expéditions françaises
- Charles
Giraud, peintre officiel du protectorat
- Paul
Gauguin, grand nom de la peinture tahitienne
- Charles
Alfred Le Moine, peintre des Marquises
- Le
« cas » d'Octave Morillot
- William
Alister Mac Donald : un aquarelliste nonagénaire
- Jacques
Boullaire, dessinateur et graveur
- Adrian
Hermann Gouwe, un expressionniste hollandais
- Marcel
Pottier, brillant et rapide météore
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
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