Hector
Hyppolite / Comité Hector Hyppolite ; sous la dir.
de
Marie-Laure Bernadac ; préface de J.M.G. Le
Clézio. - Paris : Ed. de Capri,
Musée du Louvre, 2011. - 135 p. :
ill. ;
29 cm.
ISBN
979-10-90490-03-1
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Hector
Hyppolite, c'est un conte.
☐ Michel-Philippe Lerebours,
p. 17 |
Hector
Hyppolite est né, croit-on, en 1891 non loin de
Port-au-Prince.
Il vit longtemps dans l'obscurité, mais en 1945 le romancier
Philippe Thoby-Marcelin et Dewitt Peters, qui venait de
créer le
Centre d'Art de Port-au-Prince, découvrent l'homme et son
art
— en l'occurence le décor d'un modeste
bar à
Montrouis sur la baie des Arcadins. Une exposition est
organisée
aussitôt et retient l'attention des amateurs du pays comme de
visiteurs étrangers parmi lesquels le peintre cubain Wifredo
Lam
ou le poète français André Breton.
Dès
1947, la peinture d'Hector Hyppolite est
présentée avec
succès en Europe et aux Etats-Unis. Hector Hyppolite meurt
à Port-au-Prince le 9 juin 1948 ; depuis son œuvre
ne
cesse de rayonner, et d'interroger.
Telle
qu'elle est
montrée et commentée ici, la peinture d'Hector
Hyppolite
parle d'Haïti : des gens et de la terre, du ciel, de
la
lumière, des couleurs, des odeurs ; et surtout de
l'âme d'Haïti. Le vodou tenait une place primordiale
dans la
vie d'Hector Hyppolite qui s'en était ouvert à
Philippe
Thoby-Marcelin : « Oui, Monsieur, je suis
un houngan …
pour moi cette affaire-là est une affaire de vocation. Je ne
suis rien par moi-même ; ce sont les saints
qui me guident en tout, et ce sont eux qui m'ont
désigné
pour remplir ce rôle, quand est mort mon défunt
père, qui était houngan
lui-aussi » (propos cités par
Michel-Philippe
Lerebours, p. 27). Nombre d'œuvres illustrent
explicitement
cet engagement : Grand
Maître (reprod. p. 45), Erzuli et ses sœurs
(p. 46), Vol
de zombis (p. 51), Lasurène
(p. 60), ou encore les vèvè
créés pour illustrer un ouvrage de Milo Marcelin (Mythologie vodou : rite
arada, 2
volumes publiés à Port-au-Prince, 1949-1950).
Mais la
synergie entre le savoir de l'initié et le geste du peintre
nourrit l'œuvre dans son ensemble, bien au-delà
de citations immédiatement identifiables, et lui
confère sans doute possible une part de son
expressivité
et de sa séduction.
Et, telle
que la révèle
Hector Hyppolite, l'âme d'Haïti se fond
dans
l'universel humain, permettant « à celui
qui admire
l'œuvre de plonger plus profondément,
au-delà du
visible, pour atteindre ce que le poète William Butler Yeats
appelait … poésie
… qui fait tressaillir jusqu'au cœur de
la moelle » (LeGrace Benson,
p. 135).
À l’occasion de
l’exposition Le
musée-monde,
initiée par J.M.G. Le Clézio, grand
invité du
Louvre en novembre 2011, sont présentées, pour la
première fois au musée du Louvre, des
œuvres de
peintres haïtiens, dont Hector Hyppolite, l'un des
représentants de ce mouvement de peinture populaire et
magique,
découvert et célébré par
André
Breton en 1946, puis par André Malraux en 1976.
Le
musée d’art haïtien avait
organisé en 2008 une
rétrospective de ce peintre, mais le catalogue
n’avait pu
voir le jour. Suite au tremblement de terre de janvier 2010, les
fresques de la Cathédrale Sainte‐Trinité, peintes
par les
plus célèbres des artistes haïtiens, ont
été détruites, le Centre
d’art de Dewitt
Peters, lieu de naissance de la peinture haïtienne, est en
ruine
et de nombreux tableaux de la collection du musée d'Art
haïtien ont été endommagés.
Le musée
du Louvre, associé à la Rmn‐Grand Palais et aux
Éditions de Capri, a décidé de publier
cet ouvrage
de référence, pour son
intérêt scientifique
mais aussi pour aider à la sauvegarde du patrimoine
pictural haïtien.
☐ Le Louvre invite J.M.G. Le
Clézio (p. 23)
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SOMMAIRE |
Préface, J.M.G.
Le Clézio
Avant-propos,
Comité Hector Hyppolite
Chronologie
- À la recherche
d'Hector Hyppolite, Michel-Philippe Lerebours
- Les vèvè
du créateur, Carlo Avierl Célius
- Images de loas, portraits
d'hommes, Gérald Alexis
- L'époque des
dernières années d'Hector Hyppolite, Leslie
François Manigat
- Hector Hyppolite,
maître de la présence, LeGrace Benson
- Hommage à Hector
Hyppolite, Rudolph H. Boulos
Annexes |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Gérald Alexis, « Peintres haïtiens », Paris : Cercle d'art, 2001
- Philippe Bécoulet, « La peinture haitienne : dialogue du réel et de l'imaginaire », Strasbourg : Association franco-haïtienne pour la promotion des arts et de la culture, 1990
- Carlo A.
Célius, « Langage plastique et
énonciation identitaire : l'invention de l'art
haïtien », Sainte Foy
(Québec) : Les Presses de l'université
Laval (InterCultures), 2007
- Jean-Marie Drot (éd.), « An encounter between two worlds, as seen by Haitian artists », Paris : Fondation Afrique en créations, Rome : Carte Segrete, v. 1992
- Michèle Grandjean, « Artistes en Haïti : cent parmi d'autres », Marseille : Association Art et cœur, 1997
- Ernst Jean-Pierre, « Le voyage d'un peintre haïtien en Bretagne », Rennes : Ouest France, 2005
- Jean-Robert Léonidas, « Rêver d'Haïti en couleurs = Colorful dreams of Haiti » photographies de Frantz Michaud, Montréal : CIDIHCA, 2009
- Michel-Philippe Lerebours, « Haïti et ses peintres de 1804 à 1980 : souffrances et espoirs d'un peuple », Port-au-Prince : Imprimeur II, 1989
- Martine Lusardy (dir.) « Haïti, anges et démons », Paris : Hoëbeke, 2000
- Selden Rodman, « Where art is joy : Haitian art, the first forty years », New York : Ruggles de Latour, 1988
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mise-à-jour : 29 juillet 2021 |
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