Voyages
imaginaires / [textes choisis et présentés par] Alberto
Manguel. - Paris : Robert Laffont, 2016. - 1372 p. ;
20 cm. - (Bouquins). ISBN 978-2-221-13306-4
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L'Utopie de Thomas More a été publiée en 1516 ; les utopies de Tommaso Campanella — La Cité du Soleil — et de Francis Bacon — La Nouvelle Atlantide —
datent de la première moitié du XVIIe siècle. Ces
textes fondateurs ont un point commun, l'insularité qui, dans la
suite, caractérisera de nombreuses variations utopisantes
où s'esquisse parfois une perspective idéalisée,
parfois une critique de l'existant, parfois un repoussoir.
Pour ces Voyages imaginaires, Alberto
Manguel a sélectionné six textes. Trois d'entre eux
peuvent être tenus pour des utopies insulaires. Ils ont
été publiés pour la première fois en 1675
— Histoire des Sévarambes de Denis Vairasse —, en 1730 — Le nouveau Gulliver de l'abbé Desfontaines — et en 1839 — Voyage en Icarie d'Etienne Cabet.
Cet
échelonnement dans le temps met en lumière l'emprise
durable de l'association utopie/insularité, mais
également son aptitude à servir des visées
divergentes. Denis Vairasse décrit une société
répressive ; l'abbé Desfontaines, à rebours
de Swift qu'il prétend prolonger, se montre
singulièrement conformiste ; Etienne Cabet écrit en
contestataire de l'ordre établi.
Les trois autres textes
réunis par Alberto Manguel élargissent le propos
— comme par un pas de côté ; c'est le cas
notamment avec Herland de Charlotte Perkins Gilman, “ l'une des utopies féministes les plus réussies ” (Introduction, p. 38). |
NOTE
DE L'ÉDITEUR
:
Le rêve et l'imagination ont toujours été, à
travers la littérature, l'une des meilleures façons de
découvrir le monde. Depuis l'origine, les hommes ont
éprouvé le besoin de s'inventer des royaumes et des
terres lointaines. Tout périple est une quête à la
fois magique et spirituelle. L'Iliade et l'Odyssée, avant Robinson Crusoé, en sont de merveilleux exemples.
“ Beaucoup
des premiers voyages sont des quêtes de
l'impossible ”, souligne Alberto Manguel qui restitue au
voyage sa dimension d'utopie en évoquant Thomas More et en
citant Stevenson : “ Mieux vaut voyager avec espoir
qu'arriver à destination ”. Contrairement à
celle des encyclopédies et des atlas, la géographie
imaginaire n'a pas de frontières. Ses lieux existent dans un
espace illimité et occupent des paysages dont l'abondance est
infinie — les rives d'Utopies, le pays des merveilles,
l'Eldorado, le pays d'Oz, l'île de Peter Pan, les enfers et le
paradis de Dante, l'île de Robinson, le château de
Kafka …
Pour illustrer la richesse de ce genre
littéraire, Alberto Manguel a choisi parmi d'innombrables textes
six œuvres originales et méconnues d'auteurs
français, canadien, américain et hongrois ; l'une
d'elles, Herland, de
Charlotte Perkins Gilman, est traduite pour la première fois.
Autant d'invitations à l'expérience du monde dans ses
dimensions multiples et sous toutes ses latitudes. ❙ | Alberto
Manguel est né en Argentine en 1948. Fils d'ambassadeur, il a
passé une partie de son enfance à Tel-Aviv, en
Israël, puis a grandi à Buenos Aires
— où, de 16 à 20 ans, il est devenu le lecteur
de Borges. En 1968, il quitte l'Argentine, vit tour à tour en
France, en Angleterre, en Italie, à Tahiti et au Canada, dont il
prend la nationalité. Ses activités de traducteur,
d'éditeur et de critique littéraire le conduisent
naturellement à se tourner vers l'écriture.
Composée d'essais et de romans, son œuvre est reconnue
dans le monde entier. |
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SOMMAIRE |
Introduction aux voyages imaginaires, par Alberto Manguel
- Denis Vairasse, Histoire des Sévarambes (1677)
- Abbé Pierre-François Guyot Desfontaines, Le nouveau Gulliver (1730)
- Etienne Cabet, Voyage en Icarie (1839)
- James De Mille, L'étrange manuscrit trouvé dans un cylindre de cuivre (1888)
- Charlotte Perkins Gilman, Herland (1915)
- Frigyes Karinthy, Capillaria ou le pays des femmes (1921)
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
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- Alberto
Manguel, « Voyage en utopies »,
Tourcoing : Invenit, 2017
- Alberto
Manguel, « Monstres fabuleux : Dracula, Alice,
Superman et
autres amis littéraires », Arles : Actes
sud, (mars),
2020
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mise-à-jour : 6 avril 2022 |
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