Anne de Green Gables / Lucy Maud Montgomery ; trad. de l'anglais (Canada) par Hélène Charrier. - [Toulouse] : Monsieur Toussaint Louverture, 2020. - 381 p. ; 20 cm. - (Monsieur Toussaint Laventure). ISBN 978-2-38196-008-1
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| Mais en vérité … on ne peut pas rester triste très longtemps dans un monde aussi intéressant, vous ne croyez pas ?
☐ p. 174 |
NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Cheveux désespérément roux, visage
constellé de taches de rousseur, Anne Shirley est une petite
fille curieuse, pleine d'énergie, souvent perdue dans ses
pensées, parfois d'une gravité solennelle, sans aucun
doute intemporelle. Difficile de résister à ce petit bout
d'humanité de onze ans parfaitement imparfaite,
héroïne d'une série de romans qui a su
conquérir des millions de lecteurs à travers le monde, Anne de Green Gables, écrit par Lucy Maud Montgomery, et dont le premier tome parut en 1908.
Orpheline
à l'esprit vif, à l'imagination sans bornes et qui adore
employer de “ grands mots ”, Anne se retrouve par
erreur chez Marilla et Matthew Cuthbert – sur
l'Île-du-Prince-Edouard dans le golfe du
Saint-Laurent – qui attendaient un garçon pour les
aider à la ferme. Féministe involontaire, romantique
impénitente, elle est impulsive, dramatique, maligne,
drôle, et telle une authentique naïve, elle va bousculer le
calme et la monotonie de la vie à Green Gables, en semant
partout joies et rêveries, en dénichant la beauté
dans les moindres recoins, en ne s'exprimant qu'en points
d'exclamation, même dans “ les affres du
désespoir ”. Parce que l'existence d'Anne a aussi une
face sombre, hantée par la mort de ses parents et les abandons,
qui lui donne son énergie folle, parfois hallucinée, et
qui rend son idéalisme et son indignation si poignants et si
convaincants.
Si le regard d'Anne transcende le monde sur lequel il se pose, Anne de Green Gables,
c'est la transformation magique, presque mystique, que seul l'amour
peut opérer sur les hommes et les femmes. C'est l'histoire d'une
petite fille qui parvient à se faire aimer de tous (Josie Pye
exceptée), et de nous les premiers. ❙ | 60 millions d’exemplaires vendus à travers le monde (se plaçant ainsi aux côtés de Vingt mille lieues sous les mers ou Les aventures de Sherlock Holmes), traduit dans plus d’une trentaine de langues, adapté des dizaines de fois, Anne de Green Gables
est le destin incroyable d’un roman abandonné dans une
boîte à chapeaux. En 1905, Lucy Maud Montgomery
(1874-1942) achève ce premier roman qui s’inspire
d’un article qu’elle lit dans un journal au sujet
d’un couple anglais ayant souhaité adopter un
garçon, mais ayant reçu une fille. Le manuscrit est
rejeté par tous les éditeurs auxquels elle le soumet. En
1907, elle tente à nouveau sa chance et parvient à
obtenir un contrat avec une maison d’édition de Boston.
Paru en juin 1908, le roman s’écoule à plus de
19 000 exemplaires au cours des 5 premiers mois, et sera
réimprimé à 10 reprises au cours de sa
première année. |
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ADRIENNE BOUTANG : […]
[Ce livre] se situe quelque part entre la saga familiale des Quatre filles du docteur March et
les frasques inventives des héros de Mark Twain. Le texte
séduit par sa fraîcheur, ainsi que par la tendresse avec
laquelle il montre l'évolution d'une fillette vers l'âge
adulte. Une gamine dont les intarissables monologues, tour à
tour fiévreux et mélancoliques, ont, à
l'époque, conquis des millions de lecteurs.
☐ Le Monde des livres, 13 novembre 2020 [en ligne]
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EXTRAIT |
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Anne, j'ai un compliment à te répéter, dit Diana.
Du moins, je crois que c'était un compliment, vu le ton sur
lequel il l'a dit. Il y avait un Américain assis derrière
nous – un homme d'allure très romanesque, avec des
yeux et des cheveux noirs comme le charbon. Josie dit que c'est un
artiste distingué, et que la cousine de sa mère à
Boston est mariée avec un homme qui était à
l'école avec lui. Enfin bref, on l'a entendu dire :
“ Qui est cette jeune fille sur la scène, avec ces
splendides cheveux à la Titien ? Elle a un visage que je
voudrais peindre. ” Pas vrai Jane ? Alors tu vois,
Anne ? Mais je me demande ce que ça veut dire,
“ des cheveux à la Titien ” ? —
Si on traduit, ça veut dire des cheveux rouges, dit Anne en
riant. Titien était un artiste célèbre qui aimait
peindre les rousses. — Vous avez remarqué tous les
diamants que portaient ces dames ? soupira Jane. Elles
étaient éblouissantes. Vous n'aimeriez pas être
riches, les filles ? — Mais nous sommes riches, dit Anne
avec ardeur. Nous avons seize ans, nous sommes heureuses comme des
reines, et puis nous avons toutes de l'imagination, plus ou moins.
Regardez la mer, les filles – tout en argent, en ombres et
en esquisses de choses encore inconnues. Nous ne profiterions pas plus
de sa beauté si nous avions des millions de dollars et des
rivières de diamants. Vous ne voudriez pas échanger votre
place avec ces femmes, même si vous le pouviez. Vous voudriez
être cette fille en dentelle et avoir toute votre vie une
expression maussade, comme si vous étiez née pour
mépriser le monde entier ? Ou bien comme la dame en rose,
si bonne et si aimable soit-elle, mais si riche qu'elle a l'impression
que tout lui est dû ? Ou encore comme Madame Evans, avec ce
regard tellement triste ?
☐ p. 339 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Anne of Green Gables », Boston : L.C. Page & Company, 1908
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- « Anne … la maison aux
pignons verts » trad. de l'anglais par Henri-Dominique
Paratte, Charlottetown (Île-du-Prince-Edouard) : Ragweed
press, 1986
- « Anne : la
maison aux pignons verts » trad. de l'anglais par
Henri-Dominique Paratte, Paris : Julliard, 1987
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mise-à-jour : 19 novembre 2020 |
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