NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Marie Moarbès, jeune femme franco-libanaise de 32 ans,
célibataire, passionnée de pêche
sous-marine, croyait passer deux semaines de rêve sur
l'île de Sipadan en Malaisie. Le premier soir, une bande de
terroristes kidnappe son groupe, l'emmène jusqu'à
l'île de Jolo, un repaire de bandits appartenant à
une branche armée du mouvement révolutionnaire
islamiste philippin, soutenus par la population de l'île. Ces
hommes, plus pirates que révolutionnaires et forts d'une
armée de 1500 hommes, vont réclamer un million de
dollars par otage.
Marie a vécu 127
jours dans “ l'enfer de Jolo ”,
privée d'eau, de nourriture et d'hygiène, prise
sous le feu de l'armée philippine, isolée dans
des camps successifs en pleine jungle, comme ses camarades de malheur,
avant d'être libérée le 28
août 2000.
Mais la situation de Marie
n'est pas ordinaire. Son père, avocat libanais,
âgé de 75 ans, a débarqué
à Manille dès les premiers jours. Il a tout
entrepris pour sauver sa fille. Otage lui-même de sa chambre
d'hôtel, armé seulement d'un
téléphone portable, il s'était
juré de libérer Marie coûte que
coûte. Il rencontre des personnages louches ou folkloriques,
des intermédiaires peu scrupuleux, et se retrouve bien
malgré lui jouer les James Bond des familles. Mais sa
présence à Manille apporte surtout à
sa fille un formidable soutien moral.
Digne fille de son
père, Marie ne fut pas non plus une otage banale. Avec son
petit diplôme de secouriste, son fort caractère,
son humour, elle a fait de cette aventure, dit-elle, un stage de remise
en cause d'elle-même tout à fait
étonnant. En passant de l'ordinaire du quotidien parisien
à l'extraordinaire de Jolo, Marie a livré en
quatre mois un combat personnel, une sorte de psychothérapie
sur le tas, qui a transformé sa personnalité, et
donné un sens à sa vie.
On pourrait n'attendre de ce
récit très personnel qu'une succession de
souffrances et d'humiliations. Mais ce qui ressort du livre, c'est
avant tout le réalisme et l'humour dont Marie se sert comme
d'une arme, qui lui donnent le recul nécessaire à
l'introspection, lui permettent d'aider les autres et la sauvent du
malheur. Soutenue par l'amour indéfectible de son
père et par ses amis qui ne cesseront de se mobiliser pour
elle, Marie a tenu son journal jour après jour. Elle en a
tiré ce témoignage étonnant de
vitalité, de courage et d'impatience
mêlés.
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