Jérôme Ferrari

Aleph zéro

Albiana

Ajaccio, 2002
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Méditerranée

parutions 2002

5ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2003)
ouvrage en compétition
Aleph zéro / Jérôme Ferrari. - Ajaccio : Albiana, 2002. - 131 p. ; 22 cm.
ISBN 2-84698-020-9

NOTE DE L'ÉDITEUR : Le narrateur qui est aussi le personnage principal écrit à la première personne, sur un mode intime à la limite de la confession, le parcours intérieur et la mise en abîmes du sens de la vie chez un professeur de lycée face à l'incongruité de l'existence. Parcouru de réflexions sur les théories philosophiques de la finitude et l'infinitude qui mettent en exergue la vie simple des êtres de ce bas monde, un univers est ouvert ici qui nous est étrangement familier. Cette inquiétante étrangeté du roman loin de proposer des solutions de type éthique ou moral, plonge le lecteur au cœur de sa propre intériorité — renforcée ici par la familiarité des lieux, des situations et des comportements — et lui propose une réflexion romanesque profonde sur le sens de l'existence … ou son non-sens.

Aleph Zéro marque le point de départ de l'âge de maturité du roman corse, celui où l'outil littéraire est mis au service d'une exhortation à regarder la vie en face, à partir d'ici certes mais pour se projeter dans le grand courant de l'humanité et, au-delà des particularismes, revenir à cette singularité — au sens le plus fort du terme — fondatrice des êtres quel que soit leur environnement culturel.

Roman philosophique empreint de noirceur et d'humour, Aleph Zéro est un roman crépusculaire disions-nous, mais un roman à part entière, c'est-à-dire une « pièce à conviction » supplémentaire de la capacité de l'homme à se penser et à imaginer des mondes et des possibles à sa mesure, à sa démesure.
EXTRAIT
« Amor fati : que ceci soit désormais mon amour ! »

Dans la voiture, avec le soleil qui est déjà levé depuis longtemps, nous écoutons la voix de Lou Reed qui chante la perfection du jour et nous essuyons en souriant toujours le sang qui coule de nos narines. Sur le parking, Jean a repéré un groupe de touristes et a voulu leur expliquer sa toute nouvelle théorie sur la justice et la connerie. D'après lui, le facteur déterminant de la modernité ne consistait pas en un supplément de connerie mais dans la valorisation officielle et constante de la connerie. Les touristes auxquels il s'adressait en étaient l'illustration inespérée et il tenait à les en remercier. Ils prirent bien entendu la diatribe de Jean pour une insulte et commencèrent à nous bousculer un peu. Jean se mit à rire et prétendit que leur réaction était une nouvelle preuve du bien fondé de ses propos.

pp. 85-86

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Aleph zéro », Arles : Actes sud, 2013
  • « Variétés de la mort », Ajaccio : Variétés de la mort, 2001
  • « Dans le secret », Arles : Actes sud, 2007
  • « Balco atlantico », Arles : Actes sud, 2008
  • « Un dieu un animal », Arles : Actes sud, 2009
  • « Où j'ai laissé mon âme », Arles : Actes sud, 2010
  • « Fozzano », in Une enfance corse, textes recueillis par Jean-Pierre Castellani et Leïla Sebbar, Saint Pourçain-sur-Sioule : Bleu autour, 2010
  • « Le sermon sur la chute de Rome », Arles : Actes sud, 2012
  • « Le principe », Arles : Actes sud, 2015
  • « Il se passe quelque chose », Paris : Flammarion, 2017
  • « À son image », Arles : Actes sud, 2018
  • « Les mondes possibles de Jérôme Ferrari » entretiens sur l'écriture avec Pascaline David, Namur : Diagonale, Arles : Actes sud, 2020
  • Marcu Biancarelli, « Prighjuneri = Prisonnier » éd. bilingue trad. du corse par Jérôme Ferrari, Ajaccio : Albiana, 2000
  • Marcu Biancarelli, « San Ghjuvanni in Patmos = Saint Jean à Patmos » éd. bilingue trad. du corse par l'auteur, Jérôme Ferrari et Didier Rey, Ajaccio : Albiana, 2001
  • Marcu Biancarelli, « 51 Pegasi, astre virtuel » trad. du corse par Jérôme Ferrari, Ajaccio : Albiana, 2004
  • Marcu Biancarelli, « Extrême méridien » trad. du corse par Bernard Biancarelli, Paul Desanti, Jérôme Ferrari et l'auteur, Ajaccio : Albiana, 2008
  • Marcu Biancarelli, « Murtoriu, ballade des innocents » trad. du corse par Jérôme Ferrari, Marc-Olivier Ferrari et Jean-François Rosecchi, Ajaccio : Albiana, 2012
  • Sarah Burnautzki et Cornelia Ruhe (dir.), « Chutes, ruptures et philosophie : les romans de Jérôme Ferrari », Paris : Classiques Garnier (Rencontres, 334), 2018

mise-à-jour : 30 janvier 2020
Jérôme Ferrari
Déplorer, maudire, ne pas comprendre
Le Monde des Livres, 20 novembre 2015

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