Compère
général soleil / Jacques Stephen Alexis. -
Port-au-Prince : Éd. des Antilles, 1994. -
378 p. ; 21 cm.
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Dans
« Compère Général
Soleil », Jacques Stephen Alexis met en
scène Hilarion, jeune noir des bidonvilles de Port-au-Prince
dont la brève et cruelle trajectoire — un
tragique aller-et-retour entre Haïti et
Saint-Domingue — met en lumière des
lieux, des temps et des mœurs hautement symboliques.
Après
avoir été détenu, suite à
un vol, dans la sinistre prison de Fort-Dimanche où Pierre
Roumel [Jacques Roumain ?] lui fait découvrir le
message d'espoir communiste, Hilarion doit s'exiler en
République Dominicaine ; il y subsiste au prix du
rude travail de la canne. Mais en réponse à une
tension sociale croissante, la dictature de Trujillo organise le
massacre systématique des travailleurs haïtiens et
de leurs familles ; Hilarion doit fuir avec sa femme,
Claire-Heureuse, et leur enfant. Au passage du fleuve qui marque la
frontière entre la République Dominicaine et
Haïti, il trouve une mort qui semble annoncer celle de Jacques
Stephen Alexis.
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“ Il
est des destinées brèves, mais fulgurantes,
celles
d'hommes ou de femmes qui n'atteindront pas la quarantième
année de leur âge, mais qui, dans le bref laps de
vie qui
leur est imparti, marqueront de manière
définitive leur
passage en ce monde : tel le poète
français Rimbaud
ou le psychiatre et écrivain martiniquais Frantz Fanon. Ce
fut
aussi le cas du grand romancier (et médecin)
haïtien
Jacques Stephen Alexis tué sur une plage du nord
d'Haïti
par les Tontons-macoutes de François Duvalier alors qu'il y
débarquait avec des compagnons d'armes
pour installer un
foyer de résistance à la dictature. L'auteur du
magnifique “ Compère
général
Soleil ”, publié par les
éditions Gallimard en
1955 et qui manqua de peu le Prix Goncourt, n'avait que 39 ans.
[…] ” — “ Relire ou
découvrir Jacques Stephen Alexis ”, Montray Kréyol, 1er septembre
2019 [en
ligne] |
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LAËNNEC
HURBON :
Romancier, Jacques Stephen Alexis fut aussi un inlassable combattant de
la liberté. Ironie du sort, c'est au Môle
Saint-Nicolas, où avait débarqué
Christophe Colomb, qu'il sera capturé et
assassiné [par les Tonton-Macoute de
François Duvalier].
☐ « Les mystères du
vaudou », Paris : Gallimard
(Découvertes, 190), 2000 (p. 151)
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Compère
général soleil »,
Paris : Gallimard,
1955
- « Compère
général soleil »,
Paris : Gallimard (L'Imaginaire, 91), 1982, 1992, 2011
- « Compère
général soleil »,
Port-au-Prince : Fardin, 1986
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- « Es
brennt wie Dornen im Blut » aus dem
Französischen übertragen von Paul Schlicht und H.
Sanguinette, mit einem Nachwort von Gérard Chenet,
Leipzig : Philip Reclam, 1959
- « El
compadre general sol » prólogo y
traducción de René Depestre, La Habana :
Casa de las Americas (Literatura latinoamericana, 72), 1974
- « Mi
compadre el general sol » traducción de
Aida Aisenson, notas de Gérard Pierre Charles, Santo
Domingo : Editora Taller (Biblioteca Taller, 2), 1976
- « General
Sun, my brother » translated and with an
introduction by Carrol F. Coates, Charlottesville : University
press of Virginia, 1999
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→ Yves Chemla, « Compère
général soleil »,
Le National, 23 avril 2019 [en ligne]
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- Jacques
Stephen Alexis, « Les arbres musiciens »,
Paris : Gallimard, 1957 ; Port-au-Prince :
Éd. Fardin, 1986
- Jacques
Stephen Alexis, « L'espace d'un
cillement », Paris : Gallimard, 1959
- Jacques
Stephen Alexis, « Romancero aux étoiles », Paris : Gallimard,
1960 ;
Paris : Gallimard (L'Imaginaire, 194), 1988
- Jacques
Stephen Alexis, « L'étoile
Absinthe » [suite inachevée de L'espace d'un cillement],
Paris : Zulma, 2017
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Sur le site
« île
en île » : dossier Jacques
Stephen Alexis |
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mise-à-jour : 14
décembre 2021 |
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Jacques Stephen Alexis
(Port-au-Prince, 1945)
photo : Florence Alexis |
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