Les arbres musiciens / Jacques
Stephen Alexis. - Port-au-Prince : Éd. Fardin,
1986. - 392 p. ; 19 cm.
|
FOKAL : L’histoire
se déroule en 1941 après la prise du pouvoir par
le
président Elie Lescot. Jacques Stephen Alexis
présente la
famille Osmin dont chaque personnage a une destinée
différente : un politicien, un prêtre, un
militaire
et un poète. Ils évoluent dans une Haiti
où la
paysannerie commence à subir les visées
capitalistes de
la Société-Américaine de
Développement
Agricole (SHADA) en vue de déposséder les
agriculteurs de
leur terre. A cette époque l’église
catholique
était en pleine campagne antisuperstitieuse ciblant la
religion
du vodou. Aussi dans la commune de Fonds Parisien, la
résistance
s’organise aidée en cela par Gonaïbo, et
Bois
d’Orme Létiro, un houngan, prêtre
vaudou, dont la
petite fille l’attire déjà.
☐ LITTAFCAR — Intersections
littéraires d'Afrique et des Caraïbes [en
ligne]
|
YVES
CHEMLA :
Les Arbres musiciens […] nous
entraîne dans l'époque de la Seconde Guerre
mondiale et de la campagne dite
« anti-superstitieuse », dont
l'écrivain montre l'articulation à des
menées américaines visant à la
dépossession des paysans haïtiens de leurs terres.
Alors que Léonie Osmin parvient à faire
élire son candidat à la députation,
ses fils participent tous les trois à leur façon
à la vie publique haïtienne. Diogène,
reçu prêtre, participe avec une énergie
toute mystique à la campagne contre les rituels du
vaudou ; Edgard, officier dans l'armée, assure les
opérations de maintien de l'ordre et d'expropriation des
terres appartenant à la section de Fonds-Parisiens. Le
troisième frère, Carle, poète et homme
de lettres, cultive une certaine distance à
l'égard des activités de ses frères.
La communauté paysanne est animée par le
prêtre de Bois-d'Orme Létiro et le vieux
Général Miracin. Face à la menace, ils
convoquent pour une grande réunion tous les houngans de la
région et décident d'une stratégie de
repli. Ils sont aidés en cela par un jeune homme,
Gonaïbo, qui vit seul sur les bords de l'Etang
saumâtre et qui est le dernier dépositaire des
plus anciennes cultures de l'île. Ils trouvent sur leur
chemin le sorcier Danger Dossous, qui joue les uns contre les autres,
et tente d'asseoir son pouvoir sur la peur. Malgré une
expédition de récupération d'objets du
culte, la communauté de Nan-Remembrance voit arriver les
troupes chargées de l'expropriation. Miracin tue Edgard
Osmin, tandis que Danger est vaincu par Bois-d'Orme, qui meurt peu
après. Le temple est détruit, les soldats
pénètrent dans les lakous. Gonaïbo part
dans la montagne des Pins avec Harmonie, la petite fille de
Bois-d'Orme. Il devient bucheron. Carle Osmin, le troisième
frère, se marie dans la capitale et entame une brillante
carrière politique, alors que son frère
Diogène, qui a perdu la raison, est soigné par sa
mère.
☐ « La question de l'Autre
dans le roman haïtien », Matoury
(Guyane) : Ibis rouge, 2003 (pp. 25-26)
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Les arbres musiciens », Paris : Gallimard,
1957 ; Gallimard (L'Imaginaire, 371), 1997
|
- « Die
singenden
Bäume » aus dem
Französischen übersetzt
von Ewald Czapski, Berlin : Volk und Welt, 1961
- « Gli
alberi musicanti » traduzione dal francese di
Elisabetta
Sestini, introduzione di Elisabeth Mudimbe-Boyi, Roma : Lavoro
(L'Altra riva, 29), 2004
|
- Jacques
Stephen Alexis, « Compère
général soleil »,
Paris : Gallimard, 1955, 1982, 1992 ;
Port-au-Prince : Éd. des Antilles, 1994
- Jacques
Stephen Alexis, « General Sun, my brother »
translated and with an introduction by Carrol F. Coates,
Charlottesville : University press of Virginia, 1999
- Jacques
Stephen Alexis, « L'espace d'un
cillement », Paris : Gallimard, 1959
- Jacques
Stephen Alexis, « Romancero aux étoiles », Paris : Gallimard,
1960 ;
Paris : Gallimard (L'Imaginaire, 194), 1988
- Jacques
Stephen Alexis, « L'étoile
Absinthe » [suite inachevée de L'espace d'un cillement],
Paris : Zulma, 2017
|
|
Sur le site
« île
en île » : dossier Jacques
Stephen Alexis |
|
|
mise-à-jour : 14
décembre 2021 |
COUV |
|
|
|