Catéchisme en
langue créole, précédé d'un
essai de grammaire sur l'idiome usité dans les colonies
françaises / Abbé Goux. - Paris :
Imprimerie Vrayet de Surcy, 1842. - [72] f. ;
30 cm.
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PATRICK
CHAMOISEAU et RAPHAËL CONFIANT : [Au]
milieu du XIXe
siècle, les Nègres ne savaient point lire.
L'école n'existait que pour les rejetons des
maîtres et dans des proportions minimes. La vieille
règle du Code
noir, œuvre de ce cher Colbert, qui
interdisait d'apprendre à lire et à
écrire aux Nègres, demeurait en vigueur,
même si elle fut quelquefois contournée.
L'ignorance du français était d'ailleurs telle
chez ces derniers qu'un missionnaire métropolitain,
l'abbé Goux, avait jugé utile, en 1842,
d'éditer un Catéchisme en langue
créole afin de faciliter le travail
d'évangélisation aux Antilles. Son ouvrage
interdit par la censure de Louis-Philippe ne fut jamais
diffusé.
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« Lettres
créoles, tracées antillaises
et continentales dans la littérature
1635-1975 », Paris : Hatier
(Brèves Littérature), 1991 — p. 77
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AVANT-PROPOS |
Encouragé
par un certain nombre d'ecclésiastiques dont nous respectons
l'opinion, pour faciliter l'instruction religieuse des noirs, nous
avons traduit en l'idiome du pays, le petit catéchisme qui
se
trouve au commencement de celui que M. Fourdinier a publié
pour
les colonies françaises avec l'approbation de la Propagande.
Nous avons cru pouvoir entreprendre ce petit travail, attendu que 14
ans de séjour dans la Martinique nous ont
familiarisé
avec ce langage ; et pour en faciliter l'intelligence prompte
aux
prêtres qui arrivent d'Europe, dont le ministère
est
paralysé pendant longtemps au détriment des
noirs, nous
avons cru qu'il était à propos de faire
précéder cette traduction d'un essai de grammaire
qui les
mettra de suite au fait des différences qui se trouvent
entre ce
langage et la langue française et fera connaître
les
locutions les plus usitées parmi les personnes qui parlent
habituellement le créole.
Nous y avons ajouté quelques
avis qui ont été jugés
nécessaires. (…)
Quant à l'opportunité,
elle est justifiée par l'exemple de Cayenne et de la France
elle-même. Quoique depuis longtemps la langue
française
soit parvenue à sa plus haute perfection, les masses n'ont
point
encore profité de ce perfectionnement, et l'on est encore
obligé, dans plusieurs provinces, d'avoir pour la campagne
un
catéchisme en patois ; témoins la
Bretagne, la Provence,
etc. ; témoin le mandement de monseigneur
l'archevêque de
Toulouse, pour l'année 1840, qui conseille à MM.
les
curés de son diocèse de faire pendant le
carême,
trois fois par semaine, des instructions en l'idiome usité
dans
cette province. Tous les prêtres disent que pour se faire
entendre par les noirs, surtout à la campagne, il faut
parler
créole, et c'est toujours ainsi que les habitants parlent
quand
ils veulent s'assurer qu'on les a compris. Du reste, il me suffirait de
dire que MM. les juges interrogent les témoins en cet idiome
et
que M. le président des assises s'en sert quand il fait des
mercuriales à ceux qui paraissent devant son tribunal.
(…)
→ lire la suite, sur le site du Groupe
européen de recherches en langues créoles [en ligne]
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
→
Philippe Delisle, « Les
catéchismes à la Martinique dans la
première
moitié du XIXe siècle
révélateurs d'un
réveil missionnaire », Revue française
d'histoire d'Outre-mer, 82:307, 1995 [en ligne]
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mise-à-jour
: 16 octobre 2014 |
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Goux,
François-Joseph (17?-1861),
missionnaire Apostolique à la Martinique
Source
: Ville de Bourg-en-Bresse |
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