La littérature
franco-antillaise : Haïti, Guadeloupe et Martinique /
Régis Antoine. - Paris : Karthala, 1992. -
381 p. ; 22 cm. - (Lettres du sud).
ISBN 2-86537-376-2
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Voici le
quatrième livre que Régis Antoine consacre aux
littératures de Martinique, de Guadeloupe et
d'Haïti ainsi qu'à l'outre-mer. Sa documentation
copieuse s'adresse tant aux connaisseurs et aux étudiants,
qu'aux voyageurs et lecteurs qui s'intéressent à
la sensibilité antillaise d'aujourd'hui et à ses
sources. Qu'on prête attention au trait d'union du
titre : il met en contact les éléments
français et les éléments antillais
sans les confondre.
Ainsi ressurgissent les
figures évanouies de l'Indien insulaire, du Noir fuyant
l'esclavage, du planteur blanc en place, ou
émigré aux États-Unis.
Est aussi
présentée l'approche littéraire des
révoltes et révolutions depuis la guerre
d'Indépendance d'Haïti, voici 200 ans, jusqu'aux
engagements raciaux, politiques, linguistiques, qui aident à
constituer une anthropologie critique de la personne humaine aux
Antilles.
Les auteurs de Martinique,
dont Césaire, de Guadeloupe notamment Saint-John Perse,
d'Haïti : Alexis, Depestre, Frankétienne,
Métellus … sont confrontés
aux écrivains français qui ont voyagé
aux îles : Pierre Benoît, André
Breton, André Malraux, qui y ont renouvelé, selon
les cas, la vision exotique ou l'esprit de responsabilité.
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Régis
Antoine, professeur émérite
d'Université, est
chargé de cours en Sorbonne au Centre d'études
francophones où il dirige des thèses de
littérature antillaise et haïtienne. Il a
participé
à des conférences et missions aux lieux de la
traite des
esclaves en Afrique, Amérique, Europe. |
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OUEST FRANCE
24 novembre 1992 |
[…]
Pierre Bigot : Dans votre
ouvrage, vous dressez en quelque sorte un état des lieux de
la littérature antillaise depuis près de deux
cents ans. Comment la définiriez-vous ?
Régis Antoine : On ne
dénombre
pas moins de 1200 titre parus rien que jusqu'à
Aimé Césaire. Alors vous
voyez … Il est très difficile de
démêler ce qui a été
écrit par les créoles, par les blancs, par les
mulâtres. Depuis le XIXe
siècle, les mulâtres viennent à Paris.
Ils rencontrent les écrivains métropolitians, les
poètes. On le voit, le flux migratoire ne date pas
d'aujourd'hui, si bien que littératures occidentale et
antillaise sont profondément mêlées.
Mais ce qui, à coup sûr, est très
spécifique de la littérature antillaise, c'est
son entité collective. L'écrivain ne dit pas
“ je suis ”, mais
“ nous
sommes ”.
Pierre Bigot : En quoi
[la nouvelle littérature des Antilles] marque-t-elle une
évolution ?
Régis Antoine : Les
écrivains, aujourd'hui, ont oublié l'Afrique. La
négritude, chère à Aimé
Césaire, c'est terminé, même s'ils ne
la renient pas, au contraire. Ils se sentent pivotés sur
leur petite île ou alors carrément
américains. La créolité, c'est cela.
[…]
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Les
écrivains français et les Antilles : des
premiers Pères blancs aux surréalistes
noirs », Paris : Maisonneuve &
Larose, 1978
- « La
Tragédie du roi Christophe de Aimé
Césaire », Paris :
Pédagogie moderne, 1984
- « Rayonnants
écrivains de la Caraïbe, Guadeloupe, Martinique,
Guyane, Haïti : anthologie et
analyses » édité par
Régis Antoine, Paris : Maisonneuve &
Larose, Servédit, 1998
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mise-à-jour : 7
juin 2017 |
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