Les
blancs de mémoire (lodyans) / Georges Anglade. -
Montréal : Ed. du Boréal, 1999. -
214 p. ;
22 cm.
ISBN
2-89052-969-X
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NOTE
DE L'ÉDITEUR
: La lodyans est un art du récit bref, un art
de la miniature.
Si elle cultive l'ellipse et préfère l'oblique,
elle n'en
dit pas moins le réel mieux qu'on n'y arriverait en
l'abordant
de front. Georges Anglade se fait ici tireur de lodyans et transpose
dans le champ de l'écriture cette pratique orale bien
haïtienne, née dans un pays où on peut
mourir
d'avoir « trop parlé ».
Chaque
éclat de cette mosaïque en trois volets est comme
un trait
dans une ligne pointillée. Il ne reste plus qu'à
combler
les « blancs » qui les
séparent les uns
des autres pour obtenir le dessin tout entier, qu'à explorer
ces
trous de la mémoire, où la couleur n'est jamais
chose
innocente, pour que tout un monde se mette à vivre sous nos
yeux.
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Journal de l'UQAM, vol. XXVI,
n° 5, 8 novembre 1999 :
Georges Anglade, géographe, professeur et ex-ministre en
Haïti, ajoute une autre corde à son arc en se
faisant
« tireur de lodyans » dans Les blancs de mémoire,
sa première œuvre de fiction. Mais qu'est-ce en
fait
qu'une lodyans ? Il s'agit, dans la plus pure tradition orale
haïtienne, d'une histoire qui, empruntant divers raccourcis
pour
hâter sa chute, vise à déclencher, dans
l'audience,
une réaction, en règle
générale, un
éclat de rire. Sous la dictature des Duvalier, les tireurs
de
lodyans ont été réduits au silence.
Anglade, ici,
ose transposer dans la littérature, et ce pour la
première fois, cette forme unique d'expression orale. Son
ouvrage se compose d'une trentaine de lodyans qui sont autant de
portraits de la réalité haïtienne. Le
recueil se
divise en trois grands tableaux. La première partie,
empreinte
de magie et d'exotisme, dans un décor de nature et de
soleil,
est une métaphore de l'enfance en province, à
Quina
(alias Aquin). Le second tableau, qui se déroule
à
Port-aux-Morts (alias Port-au-Prince), décrit la brutale
réalité de la dictature, de la torture, de la
trahison.
Enfin, la dernière partie se déroule à
Nedgé (Notre-Dame-de-Grâce) et dépeint
le choc des
cultures, l'adaptation au nouveau pays, l'exil et le rapport au pays
d'origine.
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « L'espace
haïtien »,
Montréal : Les presses de
l'Université du Québec, 1974
- « Mon
pays d'Haïti »,
Montréal : Les presses de
l'Université du Québec ;
Port-au-Prince : Ed.
de l'Action sociale, 1977
- « Atlas
critique d'Haïti »,
Montréal : ERCE, Université de
Montréal, 1982
- « Espace
et liberté en Haïti »,
Montréal :
ERCE, Université de Montréal, 1982
- « Eloge
de la pauvreté »,
Montréal : ERCE, Université de
Montréal, 1983
- « Cartes
sur table » (3 vol.),
Port-au-Prince : Ed. Henri
Deschamps ; Montréal : ERCE,
Université de
Montréal, 1990
- « Leurs
jupons dépassent (lodyans) »,
Montréal :
CIDIHCA (Bibliothèque haïtienne), 2000 ;
Outremont
(Québec) : Lanctôt (Petite collection
Lanctôt),
2004
- « Ce
pays qui m'habite (lodyans) », Outremont
(Québec) : Lanctôt, 2002
- « Et
si Haïti déclarait la guerre aux
USA ? »,
Montréal : Ecosociété, 2004
- « Rire
haïtien : les lodyans de Georges Anglade =
Haitian
laughter : a mosaic of ninety miniatures in French and
English » translated from the French by Anne Pease
McConnell, Coconut Creek (Florida) : Educa Vision, 2006
- « Le
dernier codicille de Jacques Stephen Alexis »,
Montréal : Plume & encre (Controverses),
2007
- « Visite
guidée de l'enfance », in Une
journée haïtienne,
textes réunis et présentés par Thomas
C. Spear,
Montréal : Mémoire d'encrier ;
Paris :
Présence africaine, 2007
- « Chronique
d'une espérance : l'hebdo de Georges Anglade
(2007-2008) », Port-au-Prince :
Imprimeur II, 2008
|
- « L'espace
d'une génération : entretiens avec
Georges
Anglade » recueillis par Joseph J. Lévy,
Montréal : Liber (De vive voix), 2004
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Sur
le site « île
en île » :
dossier Georges Anglade |
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mise-à-jour : 16
février 2010 |
Homme de science – géographe –, homme d'action – résistant actif sous Duvalier – et homme de lettres,
Georges Anglade est mort enseveli avec sa femme sous les décombres de
leur maison de Port-au-Prince le 12 janvier 2010. Il avait été
distingué en 1999 par l'UNESCO qui lui avait attribué une Mention
d'Honneur au Prix José Martí. — Stanley Péan lui a rendu hommage sur son blog. |
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