Avec la découverte
de Tahiti, la rêverie utopique connait son point d'orgue.
Eric Vibart évoque
les prémices et les conséquences de
l'évènement en présentant
successivement “ l'élan ”
européen vers la mer du Sud, la
“ découverte ” proprement dite, enfin ses “ suites ”. A chaque
épisode correspond une tonalité propre dans la
littérature utopisante.
Les précurseurs, Denis Veiras par
exemple, ou Gabriel de Foigny,
habillent un propos réformateur de couleurs
débridées : Jacques Sadeur parcourt une
Terre Australe aux reliefs arasés par souci
d'égalitarisme, et peuplée d'hermaphodites.
Commerson, ébloui,
célèbre l'Utopie découverte sur cette
terre ; les habitants de l'île sont de “ bons utopiens ” ; il
parle ailleurs d'une “ Nouvelle
Cythère ”.
Plus tard, l'enthousiasme ne
retombe pas, au contraire ; mais un genre nouveau
émerge, et se différencie nettement de la
tradition utopiste : le mythe littéraire tahitien
prend son essor.
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