Le monde
glorieux / Margaret Cavendish ; traduit et
présenté
par Line Cottegnies. - Paris : José Corti, 1999. -
297 p.-16 p. de pl. ;
16 cm. - (Merveilleux,
6).
ISBN
2-7143-0685-3
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VIRGINIA WOOLF :
“ … All I desire is fame ”, wrote
Margaret Cavendish, Duchess of Newcastle. And while she lived her wish
was granted. Garish in her dress, eccentric in her habits, chaste in
her conduct, coarse in her speech, she succeeded during her lifetime in
drawing upon herself the ridicule of the great and the applause of the
learned. But the last echoes of that clamour have now all died
away ; she lives only in the few splendid phrases that Lamb
scattered upon her tomb ; her poems, her plays, her philosophies,
her orations, her discourses — all those folios and quartos
in which, she protested, her real life was shrined — moulder
in the gloom of public libraries, or are decanted into tiny thimbles
which hold six drops of their profusion. Even the curious student,
inspired by the words of Lamb, quails before the mass of her mausoleum,
peers in, looks about him, and hurries out again, shutting the door. But that hasty glance has shown him the outlines of a memorable figure. […]
☐ “ The Duchess of Newcastle ”, in The common reader — First series
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NOTE
DE L'ÉDITEUR
: Aujourd’hui comme hier, Margaret Cavendish
déroute.
Première femme à revendiquer, en Angleterre, le
statut
d’écrivain, elle est l’auteur
d’une
œuvre ambiguë, qui oscille entre le
sérieux et une
fantaisie toute baroque. En une bonne douzaine de volumineux in-folio
publiés à ses frais, elle s’illustre
dans des
genres aussi variés que le traité philosophique,
la
poésie scientifique et lyrique, l’essai, la
nouvelle, le
théâtre et enfin le roman, avec Le Monde glorieux
(1666, 1668). Ce texte, publié en guise
d’appendice à un traité philosophique, Observations sur la philosophie
expérimentale, est un roman hybride.
Récit de voyages imaginaires évoquant L’Histoire comique des
états et empire de la Lune de Cyrano de
Bergerac (1656), il n’est pas sans annoncer
déjà Les Voyages de Gulliver
de Jonathan Swift (1724). Cavendish, avec sa curiosité
insatiable pour les débats philosophiques et scientifiques
de
son temps, préfigure à bien des égards
le
siècle des Lumières, en particulier
lorsqu’elle
pourfend par la dérision le « Monde de
l’Esprit
vacillant », l’Angleterre des années
1660
dominée par l’empirisme triomphant.
La trame
du Monde glorieux
est
complexe : une jeune femme, enlevée par un
marchand,
découvre, au cours du voyage, un autre monde, contigu au
nôtre, peuplé de créatures
monstrueuses. Recueillie
par l’Empereur, elle réforme le
« Monde
glorieux » et met en œuvre un programme
philosophique
utopique qui semble une version féministe de celui
qu’avait pu prescrire Francis Bacon dans La
Nouvelle Atlantide
(1627). Mais l’utopie au féminin ne tarde pas
à se
transformer en pur roman de science-fiction :
l’Impératrice fait venir un scribe,
l’âme de
la Margaret Cavendish elle-même, qui, devenue son amie
platonique, la suivra dans une série d’aventures
aussi
rocambolesques que loufoques.
Ce roman
baroque à la gloire de l’amitié
féminine est une célébration absolue
de
l’imagination et de la fiction comme domaines
réservés de la femme de lettres.
« Margaret Ire »,
ainsi qu’elle s’intronisait dans la
préface, signait là un formidable pied de nez
à
tous les censeurs.
Line
Cottegnies
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JEAN
SERVIER :
Dans Le Monde en flammes de Margaret Cavendish
[…], la capitale — qui est le
Paradis — est une île d'accès
difficile défendue par un labyrinthe de rochers, comme pour
mieux situer la béatitude au-delà du labyrinthe,
au creux de la matrice.
☐ « L'Utopie »,
Paris : P.U.F. (Que sais-je ? 1757), 1993
(p. 99)
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « The description of a new world, called the Blazing
World », Londres : A. Maxwell, 1666
- « The
description of a new world, called the Blazing
World » ed. by Kate Lilley, Londres :
William Pickering, 1992
- « The
Blazing World and other writings » ed. by Kate Lilley,
Londres : Penguin, 1994
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mise-à-jour : 2 septembrer 2020 |
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