On s'est déjà
vu quelque part ? les mémoires accidentels d'une
femme de Dublin / Nuala O'Faolain ; trad. de l'anglais (Irlande)
par Julia Schmidt et Valérie Lermite. - Paris : Sabine
Wespieser, 2002. - 384 p. ; 19 cm.
ISBN 2-84805-004-7
|
NOTE DE L'ÉDITEUR : Née à Dublin au
début des années 1940, dans une famille de neuf
enfants, Nuala O'Faolain se décrit comme « l'Irlandaise
type : une pas grand-chose, issue d'une longue lignée
de pas grand-chose, de ceux qui ne laissent pas de traces » ;
devenue chroniqueuse à l'Irish Times, après
un brillant parcours universitaire et journalistique, elle raconte
ici, avec simplicité, spontanéité, humour
et beaucoup de modestie, comment elle n'est pas devenue une Irlandaise
type.
Entre un père journaliste,
figure désinvolte et absente, et une mère alcoolique
accablée par les difficultés d'un quotidien précaire,
la jeune Nuala se fraie, de petits boulots en combines, un chemin
jusqu'à l'université et trouve un premier travail
à la télévision. Elle vit à Londres
les années 1970 du féminisme et de la cassure politique
entre l'Irlande et la Grande-Bretagne.
Devenue une journaliste reconnue,
Nuala O'Faloain n'écrit cependant pas une success story,
bien au contraire : au fil des aventures sentimentales sans
lendemain, des plongées dans l'alcool, elle dit avec une
honnêteté scrupuleuse son extrême solitude,
son incapacité à se détacher du modèle
maternel et l'impossibilité de trouver l'âme sœur
qu'elle cherche avec un sentimentalisme souvent à l'opposé
d'un féminisme exacerbé … Avec ses contradictions
(qu'elle pointe avec humour), ses doutes, ses enthousiasmes,
ses excès, ses souffrances et ses passions — la lecture
en est une, et pas des moindres —, Nuala O'Faolain construit
un livre qui va droit à l'essentiel : son humanité
sans fard.
On s'est déjà
vu quelque part ?
lui a valu en Irlande, mais aussi aux États-Unis, en Allemagne,
en Italie, etc, la reconnaissance d'un nombre considérable
de lecteurs qui la reçoivent comme leur alter ego.
|
LE FIGARO LITTÉRAIRE, 31 octobre 2002 : […]
Cette autobiographie d'une Dublinoise,
née dans une famille de neuf enfants, élevée
à l'alcool ou au véronal par un père journaliste
charmeur, mais qui cogne volontiers et s'absente ensuite, et
une mère plus assidue au pub qu'à la maison, cette
autobiographie touche par sa simplicité, sa franchise
crue, jusque dans le malheur. Nuala se considère pourtant
privilégiée, au moins d'avoir eu la chance, en
une thérapie par l'écriture, de convaincre un public
féminin. « A Dublin, les femmes me serraient
la main, m'embrassaient, et j'ai reçu des milliers de
lettres, écho de leurs souffrances. »
[…]
Il y a la passion des mots, où
l'on reconnaît le trait distinctif de l'Irlande de Joyce,
Seamus Heaney et John Mac Gahern. Oserais-je la comparer à
Frank McCourt, dont Les Cendres d'Angela,
soufflées par un prosateur qui avait le don d'impressionner,
l'ont précédée dans la liste des best-sellers ?
« Ah, mais c'est un Irlandais d'Amérique,
très différent … » Nuala
l'insulaire vient combattre en France.
Manuel Carcassonne
|
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Are you somebody ?
The life and times of Nuala O'Faolain », Dublin :
New island books, 1996
- « On s'est déjà
vu quelque part ? », Paris : 10/18 (Domaine
étranger, 3753), 2005
- « On s'est déjà
vu quelque part ? », Paris : Sabine Wespieser (SW poche), 2015
| - « Chimères »,
Paris : Sabine Wespieser, 2003 ; Paris : 10/18
(Domaine étranger, 3934), 2006 ; Paris : Sabine Wespieser (SW poche), 2017
- « J'y suis presque », Paris :
Sabine Wespieser, 2005 ; Paris : 10/18 (Domaine étranger, 4028), 2007 ; Paris : Sabine Wespieser (SW poche), 2016
- « L'histoire
de Chicago May », Paris : Sabine Wespieser,
2006 ; Paris : 10/18
(Domaine étranger, 4127), 2008
- « Best love Rosie », Paris : Sabine Wespieser,
2008 ; Paris : 10/18, 2010
- « Ce regard en arrière, et autres écrits journalistiques », Paris : Sabine Wespieser,
2011 ; Paris : 10/18, 2013
| |
|
|
mise-à-jour : 23 mai 2017 |
Née
à Dublin en 1940, Nuala O'Faolain est
décédée le 9 mai 2008. En 2006, elle annonçait
dans Libération le thème de son dernier livre (Best love Rosie, à paraître en août 2008 aux éd. Sabine Wespieser) : « J’ai
passé l’été dans mon cottage de
l’ouest de l’Irlande à penser à la
vieillesse, sujet sur lequel je souhaite écrire si je
réussis à trouver le ton adéquat de comédie
horrifiée ». |
|
| |
|