L'histoire de Chicago
May / Nuala O'Faolain ; trad. de l'anglais (Irlande) par
Vitalie Lemerre. - Paris : Sabine Wespieser, 2006. - 443 p. :
ill. ; 19 cm.
ISBN 2-84805-043-8
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Nuala O'Faolain s'empare du destin
d'une jeune Irlandaise pauvre qui, en 1890, s'est enfuie de chez
elle pour devenir une criminelle célèbre en Amérique
sous le nom de « Chicago May ». L'amour,
le crime et un destin exceptionnel de femme au tournant du XXe
siècle : tous les ingrédients du romanesque
sont réunis. Tour à tour braqueuse, prostituée,
arnaqueuse, voleuse et danseuse de revue musicale, May avait
une beauté magnétique qui tournait la tête
des hommes. Ses aventures la conduisirent du Nebraska, où
elle côtoya les frères Dalton, à Philadelphie,
où elle mourut en 1929, en passant par Chicago, New York,
Le Caire, Londres et Paris, où elle fut jugée pour
le braquage de l'agence American Express. Elle vécut sur
un grand pied, fit de la prison, et écrivit même,
dans le genre convenu des mémoires de criminels, l'aventure
de sa vie.
Partant de ce matériau,
Nuala O'Faolain mène une enquête trépidante,
tentant de saisir les motivations de cette énigmatique
cœur d'Irlande, elle aussi exilée aux Etats-Unis. Car
cette héroïne romanesque et sentimentale a payé
au prix fort l'indépendance qu'elle a conquise contre
les normes sociales. Ici l'écrivain nourrit de sa propre
expérience une émouvante réflexion sur la
quête d'une femme qui a décidé de sortir
des sentiers battus, choisissant l'aventure et assumant la solitude.
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NUALA O'FAOLAIN : Je n'avais jamais eu dans l'idée
d'écrire une biographie. Mais j'ai toujours déploré
le sort de ces millions de gens — parmi lesquels tous mes
ancêtres en Irlande — qui ont vécu des vies
auxquelles personne ne s'est jamais intéressé et
qui sont tombés dans un tel oubli qu'ils auraient très
bien pu ne pas avoir vu le jour.
Chicago May aurait été
oubliée aussi, comme la plupart des Irlandaises le furent.
Sauf que c'était une arnaqueuse, une criminelle qui vivait
en Amérique à une époque où les lecteurs
étaient avides des mémoires de malfaiteurs. L'autobiographie
qu'elle écrivit tard dans sa vie — une vie qui n'était,
pour la belle jeune fille aux pieds nus, que drames et souffrances,
jusqu'au jour où elle quitta sa maison dans cette région
isolée de l'Irlande rurale — parvint à brosser
un tableau d'ensemble d'un univers souterrain qui traversa l'Irlande,
l'Amérique, la France et l'Angleterre, la Belle Époque
et les deux premières décennies du XXe siècle.
Il n'y a aucun témoignage équivalent à celui
de May dans l'histoire de la femme irlandaise, et très
peu dans toute l'histoire. Mais je me suis rendu compte en essayant
d'écrire une biographie d'après les mémoires
de May que la vie intérieure d'une femme sans éducation,
qui a grandi dans un monde à l'aube de la modernité,
trouve parfaitement écho dans les mœurs d'aujourd'hui.
Alors j'ai fait tout mon possible pour que le lecteur et May
se rencontrent, j'ai imaginé ses émotions et ses
pensées — ce qui fait basculer la biographie du côté
du roman. Et quand j'ai trouvé naturel d'amener mes propres
expériences qui étaient totalement en rapport avec
les siennes, je suis revenue à l'autobiographie. Parce
qu'au final, L'Histoire de Chicago May est un récit
tout autant politique que littéraire, une histoire qui
cherche à révéler l'importance d'une existence
en apparence déchue et l'importance de prendre en compte
toutes les vies, quelles qu'elles soient, dans la communauté
humaine.
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - May Churchill Sharpe, « Chicago
May : her story », New York : The Macaulay
company, 1928
| - Nuala O'Faolain, « The
story of Chicago May », London : Michael Joseph,
2005
- Nuala O'Faolain, « L'histoire de Chicago », Paris : 10/18 (Domaine étranger, 4127), 2008
| - « On
s'est déjà vu quelque part ? »,
Paris : Sabine Wespieser, 2002 ; Paris : 10/18
(Domaine étranger, 3753), 2005 ; Paris : Sabine Wespieser (SW poche), 2015
- « Chimères »,
Paris : Sabine Wespieser, 2003 ; Paris : 10/18
(Domaine étranger, 3934), 2006 ; Paris : Sabine Wespieser (SW poche), 2017
- « J'y suis presque », Paris :
Sabine Wespieser, 2005 ; Paris : 10/18 (Domaine étranger, 4028), 2007 ; Paris : Sabine Wespieser (SW poche), 2016
- « Best love Rosie », Paris : Sabine Wespieser,
2008 ; Paris : 10/18, 2010
- « Ce regard en arrière, et autres écrits journalistiques », Paris : Sabine Wespieser,
2011 ; Paris : 10/18, 2013
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mise-à-jour : 23 mai 2017 |
Née
à Dublin en 1940, Nuala O'Faolain est
décédée le 9 mai 2008. En 2006, elle annonçait
dans Libération le thème de son dernier livre (Best love Rosie, à paraître en août 2008 aux éd. Sabine Wespieser) : « J’ai
passé l’été dans mon cottage de
l’ouest de l’Irlande à penser à la
vieillesse, sujet sur lequel je souhaite écrire si je
réussis à trouver le ton adéquat de comédie
horrifiée ». |
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