En attendant Godot / Samuel
Beckett. - Paris : Les éd. de Minuit, 1991. -
134 p. ; 18 cm.
ISBN 2-7073-0148-5
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SAMUEL
BECKETT : Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot
[…] et en même temps mes idées sur le
théâtre. Je n'ai pas d'idées sur
le théâtre. Je n'y connais rien. Je n'y vais pas.
C'est admissible.
[…]
Je
ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas,
s'il
existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux qui
l'attendent.
[…]
Estragon,
Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n'ai pu les
connaître un peu que très loin du besoin de
comprendre.
Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu'ils se
débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes.
☐ Lettre
à Michel Polac, janvier 1952 [en
ligne]
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JEAN
MARTIN
1 :
[…]
En avons-nous entendu des
exégèses
— “ Godot ”,
mais c'est “ God ”
voyons ! Les conversations allaient bon train. Sam s'amusait
beaucoup quand on lui rapportait ça.
☐
“ En
créant Godot ”, Magazine littéraire, Janvier
1999
1. |
Jean Martin interprétait Lucky à
la création d' “ En attendant
Godot ”. |
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PAUL-LOUIS
ROSSI
: J'ai dû assister à une
représentation d'En attendant Godot (avec
Pierre Asso), à Nantes, vers 1954. De cette
époque imprécise, je garde une page de journal,
avec une photographie de Roger Blin dans le rôle de Pozzo
— visage de clown outrageusement fardé —
au-dessus d'un texte de Samuel Beckett, intitulé Encore
un pour rien :
Et je suis encore en route, par non et par oui,
vers un encore à nommer, pour qu'il me laisse en paix, pour
qu'il ne soit plus, pour qu'il n'ait jamais été.
Nommer, non, rien n'est nommable, dire, non, rien n'est dicible, quoi
donc, je ne sais pas, il ne fallait pas commencer …
Celui qui connaît
l'Irlande, qui a vu les hommes adossés aux murs des villages
et des ports, dans le vide tourmenté du jour,
celui-là seul peut comprendre la dimension de l'attente, du
silence, de l'angoisse et de la désespérance. Et
l'intrusion soudaine de la parole, du débit
incohérent de la parole : mélange de
l'épopée et de l'humour. C'est que les
personnages de Beckett, dans leur misère, n'en sont pas
moins des acteurs, comme tout habitant de la planète en
dérive, comme chaque résident de ces pays et de
ces îles, à l'extrême Ouest de l'Europe,
où chacun campe dans son identité. Où
chacun vit comme un héros, dans la proximité
fatale de la mort et de la résurrection, et dans sa croyance
naturelle, qu'elle soit d'origine catholique, biblique,
païenne ou existentielle.
☐
« L'Ouest
surnaturel : les écrivains du bout des terres vers
les îles », Paris : Hatier
(Brèves, Littérature), 1993 (p. 136)
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « En
attendant Godot », Paris : Éd.
de Minuit, 1952
- « La
ka èspéré Godot »
trad. en créole par Monchoachi,
Paris : New legend, 2002
|
- « Molloy »,
Paris : Union générale
d'éditions (10/18, 81-82), 1971
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- Maylis
Besserie, « Le Tiers temps », Paris : Gallimard,
2020
- Charles
Juliet,
« Rencontres
avec Samuel Beckett », Paris :
Éd. de Minuit, 1999
- James
Knowlson,
« Beckett :
biographie », Arles :
Éd. Solin/Actes sud, 1999
- Brigitte Le
Juez, « Beckett
avant la lettre », Paris :
Grasset, 2007
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mise-à-jour : 2 avril 2021 |
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