Oswald Durand
Poésies choisies, avec une étude
biographique et littéraire, des notes explicatives, des
jugements, des questions et des sujets de devoirs par Pradel Pompilus
Imprimerie des Antilles
Port-au-Prince, 1964
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Poésies choisies /
Oswald Durand ; avec une Étude
biographique et littéraire, des notes explicatives, des
jugements, des questions et des sujets de devoirs par Pradel
Pompilus. - Port-au-Prince : Imprimerie des Antilles, 1964. -
88 p. ; 19 cm. - (Les Classiques de la
littérature haïtienne).
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MAXIMILIEN
LAROCHE : Oswald
Durand (1840-1906), le plus grand de tous les poètes d'avant
1915 et Massillon Coicou (1867-1908) peuvent tous deux être
considérés comme des
« romantiques » et des
nationalistes par les thèmes qu'ils abordent. Mais on se
rend compte aujourd'hui qu'ils n'étaient pas encore
parvenus, plus d'un siècle après
l'indépendance, à se défaire du
traumatisme de l'esclavage. Dans leurs poèmes, ils nous
parlent en fils d'esclaves et se lamentent sur les
préjugés qui persistaient en plein XIXe siècle contre la race noire. Nous
pouvons dire de ces poètes, comme de la plupart des autres
poètes haïtiens d'avant 1915 qu'ils
étaient des romantiques à cause de la
mélancolie qui imprégnait leurs œuvres
mais aussi à cause de leur fidélité
aux canons esthétiques illustrés par les grands
ténors de l'école romantique
française : Lamartine et Hugo notamment.
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« La littérature
haïtienne : identité, langue,
réalité »,
Port-au-Prince : Éd. Mémoire, 2002
(p. 24)
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PATRICK
CHAMOISEAU et RAPHAËL CONFIANT : Durand
a gagné sa place au panthéon
littéraire haïtien grâce à son
fameux poème en créole Choucoune
[…] qui fait de lui le tout premier homme de couleur
haïtien à utiliser cette langue pour un usage
littéraire ; ses
prédécesseurs furent tous des Blancs
créoles. […] Ecrit dans un créole
très francisé et dans un style vassal de la
poésie galante européenne, ce poème
exemplifierait, en quelque sorte, l'ascendance du monde blanc sur le
pays d'Haïti, en dépit de près d'un
siècle d'indépendance.
[…]
Peut-on considérer Choucoune
[…] comme l'amorce véritable de la
tracée en langue créole de la
littérature haïtienne ? Beaucoup en
doutent, ce qui augmente le paradoxe selon lequel Haïti,
malgré l'indépendance, n'a pu
développer immédiatement à
l'écrit sa langue vernaculaire, alors que dans les
territoires comme la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane, de toute
éternité sous obédience
française, on trouve des textes en créole
dès le milieu du XIXe siècle. Toujours
est-il que c'est contre ce tropisme français, ce
« bovarysme collectif »
haïtien, selon sa propre expression, que s'insurgera en 192[8]
Jean Price-Mars.
[…] Pour lui Haïti ne saurait demeurer une variante
exotique de la France : la littérature
haïtienne, inscrite en plein cœur d'Haïti,
se doit de devenir majeure.
☐
« Lettres
créoles : tracées antillaises et
continentales de la littérature, 1635-1975 »,
Paris : Hatier (Brèves Littérature)
(pp. 87-88)
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Rires
et pleurs » (2 vol.), Corbeil : Imprimerie
E. Crété, 1896 ; Port-au-Prince : Presses nationales
d'Haïti, 2005
- « Poésies
choisies » commentaires par Pradel Pompilus,
Port-au-Prince : Ed. Christophe, 1999
- « Trente
poèmes d'amour »
sélectionnés par Christophe Philippe-Charles,
Port-au-Prince : Choucoune, 2005
- «
Les amours raffinées : anthologie des plus beaux
poèmes d'Oswald Durand » éd.
par Eric et Ketty
Sauray, Paris : Dauphin noir, 2006
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Sur
le site « île
en île » : dossier Oswald Durand |
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mise-à-jour : 19
février 2020 |
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