Choucoune, d'après le
poème d'Oswald Durand / Eric Sauray. - Paris :
L'Harmattan, 2001. - 83 p. ; 22 cm. -
(Théâtre des cinq continents, 72).
ISBN 2-7475-0179-5
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Choucoune,
c'est l'histoire d'une belle jeune fille d'Haïti qui
délaisse son amant haïtien (un métis)
afin d'épouser un blanc (européen). Son but est
de réaliser le projet social de sa famille :
améliorer la race ...
Choucoune, le poème d'Oswald
Durand, est un chef-d'œuvre.
Choucoune, la pièce de
théâtre de Eric Sauray, est une œuvre
capitale à lire et à voir pour mieux comprendre
certains aspects de la société haïtienne.
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ERIC
SAURAY :
[…]
Ecrit par Oswald
Durand en 1883 alors qu'il était en train de
purger une peine d'emprisonnement dans une prison du Cap, Choucoune
raconte l'histoire d'un jeune homme originaire d'Haïti qui
rencontre par hasard une belle jeune femme, une marabout 1, dotée de tous les attributs de la
femme idéale. Les deux jeunes gens se plaisent et s'aiment.
La mère de Choucoune est d'accord. Mais il a suffi qu'un
blanc (un Européen) arrive pour que Choucoune
délaisse Oswald. Et tout le poème a
consisté pour l'auteur à montrer sa peine et
à se plaindre de l'infidélité de
Choucoune.
L'histoire est simple mais le
poème a plu tout de suite pour plusieurs raisons
possibles :
- il met en valeur une jeune femme, une marabout, qui est le symbole de
la beauté suprême en Haïti ;
- il pointe du doigt l'un des problèmes de la
société haïtienne, le
préjugé de couleur ;
- tout en faisant appel à la sympathie du lecteur, il fait
appel au patriotisme de l'Haïtien qui accepte mal qu'une belle
femme de son pays préfère se donner à
un blanc en vue d'améliorer son sang, plutôt que
d'épouser une homme du pays ;
- il est écrit dans la langue qui unit tous les
Haïtiens, le créole. A la fin du 19ème
siècle c'était un évènement
considérable dans la littérature
haïtienne ;
- il est bien écrit ;
- il est réaliste et chacun peut s'y retrouver, en
tout temps et en tous lieux. Cela fait de Choucoune une
héroïne universelle, porte-parole de toute une
catégorie de jeunes femmes du monde qui n'ont pas le choix.
Pour toutes ces raisons, Choucoune
fait à jamais partie du patrimoine culturel
haïtien. Le texte a été mis en musique
par plusieurs musiciens célèbres. Il a
été chanté par un nombre
considérable d'artistes haïtiens et
étrangers. Des générations
entières ont fredonné le texte pour un oui ou
pour un non.
Mais personne n'a jamais
pensé faire autre chose avec ce texte. Après
maintes lectures, après maintes hésitations, j'ai
décidé de manifester mon amour pour ce texte en
lui donnant une autre vie. Un autre poème n'aurait eu aucun
sens. Une autre chanson n'aurait plus la valeur des
premières. Il fallait faire de Choucoune
une pièce de théâtre afin de faire
vivre ce drame dans sa vraie dimension. Je l'ai fait.
[…]
☐
Introduction, pp. 10-11
1. |
En Haïti, on
appelle marabout, une jeune femme métissée qui a
une peau très fine et de longs cheveux soyeux. On dirait une
sirène. C'est la beauté suprême (NdA). |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Eric Sauray,
« La nuit
ésotérique : les merveilles du psaume 59
contre les Zobops », Paris : Publibook, 2002
- Eric Sauray,
« Fort de Joux, avril 1803 : Toussaint
Louverture face à Napoléon
Bonaparte », Paris : L'Harmattan, 2003
- Eric Sauray,
« Des amours de
haine », Paris : Dauphin noir
culture, 2004
- Eric Sauray
(dir.) « Lettres
ouvertes à Dessalines »,
Paris : Dauphin noir, 2004
- Eric Sauray, « Haïti, une
démocratie en perdition : le peuple
vote ... le conseil décide », Paris : Dauphin noir, 2006
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- Oswald Durand,
« Poésies
choisies », Port-au-Prince :
Imprimerie des Antilles, 1964
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mise-à-jour
: 4 juillet 2017 |
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