Découverte de
l'Océanie [tome I] Connaissance des îles
/ Jean Guiart. - Nouméa : Le
Rocher-à-la-Voile ; Papeete : Haere po,
2000. - 276 p. : ill. ; 21 cm. -
(Dossiers pour servir à l'intelligence du temps
présent, 2).
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
L'Océanie reste moins bien connue qu'on ne l'imagine. Les a
priori sont encore nombreux. Les idées fausses fleurissent
dans les discours publics et les écrits. Une part de cette
ignorance remonte à bien avant la découverte, aux
notions moyen-âgeuses portant sur le monde
extérieur à l'Occident chrétien. La
violence gouvernant cet univers replié sur
lui-même se donnait pour contre-partie une violence encore
plus grande dans le gouvernement des marches extérieures de
la chrétienté. D'où
l'hypothèse si étonnamment durable que
l'extérieur n'obéissait à aucune loi
divine, les hommes y étant inévitablement des
cannibales.
[…]
On comprend mieux pourquoi, la
connaissance gagnant d'est à l'ouest en Océanie,
la seconde étape sera de juger tous les
Mélanésiens comme cannibales, après
avoir abandonné la même accusation
vis-à-vis des habitants de la Polynésie,
rassemblés sous des intitulés devenus romantiques
à souhait. L'embarquement pour Cythère ne rimait
pas avec anthropophagie.
Cette seconde étape
n'est pas encore terminée. Si la Polynésie est
parfois aujourd'hui mieux connue — quand tel ou tel auteur ne
la réinvente pas entièrement à sa
façon — la Mélanésie des
auteurs blancs reste mystérieuse, barbare, cruelle, souvent
sans tenir compte de la présence d'un christianisme
implanté déjà depuis près
de deux siècles. Il n'est ainsi pas inutile de
présenter la façon dont la connaissance de
l'Océanie a procédé par
étapes, et de montrer, dans un premier mouvement, comment
les îles ont été l'une après
l'autre inscrites sur la carte (tome 1. Connaissance des
îles), puis comment, dans une seconde étape, la
science des hommes a si lentement procédé, cette
science venant d'autres hommes et se heurtant à des
résistances (tome 2. Connaissance des hommes).
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JEAN-MARC PAMBRUN :
[…]
L'auteur nous invite
à suivre autant les étapes chronologiques de la
découverte des îles de l'Océanie que
celles de la connaissance de leurs populations par les
Européens. Cette dernière approche constitue
l'objet central de son livre. Jean Guiart passe en revue les
différentes idées
préconçues qui préexistaient bien
avant que les Européens entreprennent de
conquérir l'Océanie et qui ont cours encore
aujourd'hui, non seulement dans le grand public, mais aussi dans le
monde des spécialistes. […] L'une d'entre elles
porte sur la hiérarchisation des nations
océaniennes […]. Jean Guiart veut rappeler que
les ancêtres des Polynésiens se trouvent en
Mélanésie et qu'à ce titre
« vouloir hiérarchiser les
Polynésiens et les Mélanésiens traduit
une sorte de racisme honteux, les Polynésiens servant de
substitut symbolique aux
blancs … ».
[…]
☐ Tahiti Pacifique Magazine, 116, Décembre 2000
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SOMMAIRE
(résumé) |
- Table
des illustrations du tome I (104
références)
- Introduction
- L'Océanie
en général
- Les
ancêtres de la découverte
- Le
capitaine Cook et les problèmes du premier contact
- La
dernière génération des navigateurs
- L'intervention
des missionnaires
- Les
aventuriers
- La
difficile installation des puissances dans le Pacifique
- Chronologie
de la découverte de l'Océanie
- Bibliographie
(pp. 262-277)
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
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- Jean
Guiart, « Bwesoou Eurijisi, le premier
écrivain canaque »,
Nouméa : Le Rocher-à-la-voile, 1998, 2003
- Jean
Guiart, « Les
Mélanésiens devant l'économie de
marché, du milieu du XIXe siècle à la
fin du millénaire »,
Nouméa : Le Rocher-à-la-voile, 2003
- Jean
Guiart, « Variations sur les Arts Premiers
(vol. 1) La manipulation »,
Nouméa : Le Rocher-à-la-voile, 2006
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mise-à-jour : 9 juin 2020 |
Jean Guiart, né le 22 juillet 1925 à Lyon, est mort le 4 août 2019 à Punaauia (Tahiti). |
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