Les
Mélanésiens devant l'économie de
marché, du milieu du XIXe
siècle à la fin du millénaire
[réédition revue et augmentée] / Jean
Guiart. - Nouméa : Le Rocher-à-la-voile,
2003. - 252 p. : ill. ; 21 cm. -
(Cahiers pour l'intelligence du temps présent, 5).
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Le
développement a été la tarte
à la crème depuis les accords de Matignon,
utilisé pour tenter de faire oublier la revendication
d'indépendance. Il s'agissait là d'un
problème ancien, posé dans des termes pas
tellement différents par les amiraux gouverneurs, qui
distribuaient aux chefs de la côte est des
médailles de bronze pour les encourager à fournir
des travailleurs pour la création de routes,
« la route qui apporte la
civilisation ».
Pourtant les pouvoirs publics
ne sont pas les seuls à s'être penchés
sur le problème du développement. Les
intéressés l'ont toujours tenté par
eux-mêmes. En particulier les
Mélanésiens, dont la curiosité
technique a toujours été plus grande que les
Européens n'imaginaient, mais qui se heurtaient à
des obstacles difficilement surmontables chaque fois qu'ils
prétendaient se développer par
eux-mêmes. Cela ne les a pas empêchés de
se lancer dans le coprah, le café, le coton, les mandarines
ou les letchis […] chaque fois qu'on leur en a
laissé l'occasion. Ils ont même fini par
être les principaux producteurs de café et voir
leurs élevages grandir dans les limites de ce qui leur
était possible financièrement. Les subventions
d'irrigation, de plantation de fourrage ou d'amélioration
génétique ne leur parviennent guère
facilement et les productions rationalisées aux portes de la
ville leur bloquent la plus grande part de l'accès au
marché des consommateurs urbains.
D'où deux
idées parallèles, l'une venant d'hommes
politiques utilisant les fonds publics pour se transformer en
industriels de la mine, ou les fonds syndicaux pour constituer le
capital de sociétés d'acconage ou de transport
maritime, l'autres d'hommes de bonne volonté, restant
à leur échelle pour bâtir, peu
à peu, un tissu économique nouveau, en
particulier par la réappropriation par les Canaques de la
rente foncière, confisquée si longtemps par le
système colonial. Les échecs relatifs des uns ou
des autres sont voués à s'approfondir devant
l'impact de la crise des sociétés de grande
consommation asiatiques, renvoyées à
réapprendre, elles aussi, le danger des très
grandes ambitions et de l'arrogance politique et financière.
La leçon
à retenir est que le développement commode est
sans autre avenir que celui des fonds gaspillés et que la
réalité économique est que
« la subvention tue le
développement ».
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Jean Guiart,
« Bwesoou
Eurijisi, le premier écrivain canaque »,
Nouméa : Le Rocher-à-la-voile, 1998, 2003
- Jean Guiart,
« Découverte
de l'Océanie (tome 1) Connaissance des îles »,
Nouméa : Le Rocher-à-la-voile ;
Papeete : Haere po, 2000
- Jean Guiart,
« Découverte
de l'Océanie (tome 2) Connaissance des hommes »,
Nouméa : Le Rocher-à-la-voile ;
Papeete : Haere po, 2004
- Jean Guiart,
« Variations
sur les Arts Premiers (vol. 1) La
manipulation »,
Nouméa : Le Rocher-à-la-voile, 2006
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