NOTE
DE L'ÉDITEUR : Si le
récit de la découverte de l'espace
océanien consiste pour l'essentiel à de la
compilation intelligente, et à mettre les
résultats de la recherche majoritairement anglo-saxonne
à la dispostion des lecteurs de langue française,
celui de la découverte des hommes, et plus
précisément de la connaissance du fonctionnement
de leurs sociétés et du contenu de leurs
cultures, permet une originalité plus grande.
Originalité par la
multiplicité des terrains travaillés dans le
détail. Mais surtout par la puissance créatrice
des nations insulaires, qui nous livrent le produit de leur
inventivité et de leurs expériences constamment
renouvelées de logiciens allant aux limites des institutions
qu'ils ont élaborées, et comme si cela ne
suffisait pas, jouant des contraires d'une manière qui a de
quoi désespérer les observateurs.
L'auteur a
travaillé aussi bien en Polynésie qu'en
Mélanésie, sans oublier la
Nouvelle-Guinée, aussi bien à l'ouest
qu'à l'est. Il a exercé sa curiosité
sans assommer les gens en question, attendant qu'ils soient
prêts à parler, travaillant toujours devant les
femmes pour être assuré que des détails
essentiels ne sont pas oubliés par les hommes, ou que
certains ne se laissent aller à une imagination
combinée à une maîtrise des moyens de
la traduction poétique, sinon épique, d'une
réalité multiforme. Il a
répété, indéfiniment, les
mêms démarches, pour aboutir à
recueillir à chaque fois de nouveaux
éléments, multipliant aussi les lieux
visités de façon à couvrir
exhaustivement une région ou une île.
Là où l'on va aujourd'hui si aisément
en voiture ou sur de bonnes routes, il a procédé
pas à pas, à pied ou à cheval,
île par île, accumulant une connaissance dont
chaque détail finissait par s'inscrire dans une analyse
ouverte.
La période y
était favorable qui annonçait les changements
à venir. Les Océaniens accueillaient avec
bienveillance une curiosité professionnelle et patiente. Ce
serait certainement plus malaisé aujourd'hui où
de nouvelles méfiances ont surgi.
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